Compte à rebours – tome 1

Compte à rebours est une bande-dessinée écrite par Marc Trevidic, le fameux juge d’instruction au pôle anti-terroriste au tribunal de grande instance de Paris durant 10 ans. Marc Trevidic a été un juge médiatisé de part la nature de son pôle mais également par la médiatisation des affaires dont il s’est occupé (l’attentat de la rue des Rosiers, de la rue Copernic, ou encore l’assassinat des moines de Tibhirine). Il a donc beaucoup de choses passionnantes à raconter en compagnie de Matz au scénario et Giuseppe Lioti au dessin.

Synopsis

Un matin, des parents apprennent par téléphone que leur fils est mort en shahid (en martyr). Alors que pendant des années, le service des renseignements pensait que quelques éléments corroborants suffisaient à confirmer la mort d’un soldat de Dieu, Paul Treignac, juge au pôle antiterroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris, doute. Et si ce Abou Bakr n’était pas mort, s’il se faisait passer pour mort pour mieux revenir en France et préparer une opération ? Le juge est déterminé. À travers les instances à convaincre et des décisions lourdes de conséquences, comme libérer un jeune jihadiste, Paul Treignac met en place sa chasse à l’homme.

Critique

En peu de pages, Marc Trevidic, et son co-auteur, habitué des polars sous forme de bande-dessiné, arrivent à nous faire comprendre la complexité du métier de juge d’instruction, les décisions qu’il faut prendre en calculant les risques, sans que bien sûr, cela ne le réduise à zéro. On ne peut s’empêcher de repenser aux différents événements terroristes qui ont fait la une et où l’on s’étonne que tel terroriste était fiché S, sortait de prison, et commettait un attentat.

Si vous vous êtes déjà trouvé face à cette incompréhension, la bande-dessinée vous apportera un début d’explication, tout en nuances et en retenue. Qu’est-ce qui est pris en compte, quels sont les intérêts en jeu ? Il faut parfois laisser partir un petit poisson pour en avoir un plus gros. Mais il faut aussi en assumer les conséquences. Il n’y a clairement aucun manichéisme et le juge ne se donne pas le beau rôle. C’est même le contraire. On voit un personnage quelque peu torturé et on se dit que l’on n’aimerait pas être à sa place. La conciliation avec sa vie personnelle est d’ailleurs assez difficile.

Mais surtout, il est très intéressant de voir comment le métier de juge d’instruction fonctionne et notamment dans un pôle tel que l’anti-terrorisme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le juge ne reste pas sous la paperasse dans son bureau. Mais il en a quand même beaucoup. Qui dit instruction dit enquête et il se déplace donc beaucoup. Ce n’est pas une bande-dessinée sur l’espionnage mais celui-ci est abordé par le biais de la collaboration entre le juge et la DGSI, la direction générale de la sécurité intérieure.

En conclusion, c’est une bande-dessinée prenante, trop courte pour ma part mais le message n’en est que plus fort. C’est aussi le premier tome d’une trilogie donc vivement les prochains !

 

BD 56 pages, 15 euros.

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