Critique de la BD Une Nuit à Rome de Jim

Jim est un auteur qui s’est d’abord fait connaître sur des BD “évènementielles”. Comprendre les BD qu’on offre pour un anniversaire, une fête…du type “Tout ce qui fait râler les nanas”, “Tous les défauts des mecs” etc… Cependant, on sentait qu’il y avait une vraie plume derrière l’apparente légèreté de ses oeuvres. Ainsi, quand il arrive sur le devant de la scène avec une BD plus mûre comme Une nuit à Rome, on a hâte de découvrir ce que cela donne.

Cette critique couvre les deux tomes de l’oeuvre

Synopsis

Raphaël et Sophia vivent ensemble. Quelques jours avant son anniversaire, Raphaël reçoit un vieille VHS par la poste. Il la visionne et se redécouvre à vingt ans avec un de ses premiers amours. Marie. Tous les deux s’étaient filmés et s’étaient promis, quoi qu’il advienne dans leur vie, de passer la nuit de leurs quarante ans ensemble, à Rome.
Un coup de téléphone, le lendemain. Marie. La même voix qu’il y a vingt ans. Les mêmes intonations, le même rire.
Bien sûr, ce serait complètement puéril de tout plaquer et de la retrouver en Italie. Ce serait stupide et immature.
Mais comment résister à une promesse stupide et immature ?

Critique

une_nuit_a_rome_extraitUne nuit à Rome, c’est une bande dessinée qu’on va d’abord ouvrir pour son dessin, et son titre. Empli d’une certaine poésie, comment ne pas résister à l’appel presque onirique d’une phrase comme “une nuit à Rome”, encore plus quand le dessin est précis, et sexy à souhait ?

Une fois ouverte, la BD se montre tout autre. Alors oui, le dessin est toujours plaisant (Jim réussit très bien ses personnages dans un style réaliste, sans non plus en faire trop), mais ce n’est pas ce qui nous accroche le plus.

L’histoire est prenante, et ne peut pas ne pas faire tinter un petit quelque chose en nous. On a tous connu une histoire à peu près similaire, et on aurait tous pu faire une promesse identique à celle que se font Raphaël et Marie pour leurs 20 ans. Et derrière, on ne peut donc que se demander si nous aussi, on pourrait tout plaquer pour une folie.

Car le coeur du livre est là : L’éternelle frontière entre la sécurité, la stabilité et la folie. Préfère-t’on une vie posée pendant les années à venir ou une folie qui sera irrécupérable, là, tout de suite, maintenant ? Cette question a été parfaitement abordée dans le film Last Kiss de 2006 (lui-même remake du film italien l’ultimo bacio de 2001), et on la retrouve ici, finalement assez identique.

une_nuit_a_romeBien amenée, la tension scénaristique et sexuelle est palpable dans le premier tome, mais malheureusement n’arrive pas à réellement transpirer dans ce qui devrait être son zénith durant le second. Le premier tome est à ce titre un exemple de montée en puissance. Au début très léger, ce dernier devient de plus en plus sombre et de plus en plus prenant au fur et à mesure des pages. Bien que logique dans son déroulé, on ne peut finalement qu’être un peu déçu par le second, plus posé, plus calme, et qui se termine de manière bien classique, où même le twist final est attendu.

En conclusion, Une nuit à Rome est à découvrir au moins pour son premier tome, impressionnant de maîtrise. On lira ensuite le second pour voir où l’on va, mais l’on ne pourra qu’avoir un petit goût de déception dans la bouche avec ce dernier. Retrouvez l’intégrale d’une Nuit à Rome en cliquant ici.

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