N’appelle pas à la maison

N'appelle pas à la maison

Tristes vaudevilles à Barcelone. Les couples se font et se défont, comme partout ailleurs et quelque soit leur condition sociale. Mais tout se complexifie quand s’ajoute à ce banal scénario chantage et calculs machiavéliques.

Résumé

Barcelone, de nos jours. Dans un pays durement frappé par la crise, le chômage et la précarité, des jeunes un peu paumés, Raquel, Bruno et Cristian, vivent de petites combines. Ils ont mis au point une arnaque dans laquelle ils excellent : ils font chanter les couples illégitimes et leur extorquent de l’argent. Malgré quelques passages à tabac de proies récalcitrantes, leur organisation est bien rodée. Quand Cristian repère Merche et Max, deux amants issus de la classe moyenne catalane, il les menace de révéler leur secret. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Deux mondes, peuplés de personnages durement éprouvés par la vie, se rencontrent alors dans ce portrait saisissant d’une ville désenchantée.

Critique

N'appelle pas à la maisonMax et Merche, Bruno et Raquel, Cristian et Mireia, Raquel et Cristian… Ce qui pourrait être de simples histoires d’adultère se transforment en cauchemars. Ici les aventures extra-conjugales ne prêtent aucunement à sourire. Ce n’est pas l’option choisie par Carlos ZANON, qui écrit un roman plus noir que noir.

Rien ne nous ai épargné : les trafics minables, la drogue, les coups, les lâches manipulations, la maladie. Bref, la bassesse humaine dans toute son amplitude. La seule lueur dans les sombres destinés de ces êtres perdus est leur aspiration, malgré tout, à accéder un jour à une vie normale, avec un foyer tranquille, un partenaire aimant, quelques enfants et un vrai travail. Au travers de ces couples Carlos ZANON nous montre la face de l’Espagne que nous ne voulons pas connaitre, gangrenée par la crise qui a mis à la rue des milliers de personnes.

Mais l’intrigue reste mince. Le “business des couples” peine à meubler les 375 pages. De nombreuses longueurs parsèment le livre, dans un style parfois un peu verbeux. Il manque cette touche de relief qui nous accrocherait pour se projeter un minimum dans la vie d’un de ses personnages, qui provoquerait un peu d’empathie.

Avec désespoir, on recherche un petit rayon de soleil dans le ciel de Barcelone. En vain.

 

N’APPELLE PAS A LA MAISON
Carlos ZANON
Le Livre de poche – 2016

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