Wonderland – Retour aux Pays des Merveilles

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Wonderland est la relecture/adaptation du célèbre conte de Lewis Carroll en version comics. Publiée en 2014 par Zenescope, elle est traduite et éditée par Graph Zeppelin cette année dans nos contrées. Si la couverture vous n’est pas inconnue, c’est qu’elle a fait le tour du net. Réalisée par le célèbre J.Scott Campbell, c’est une de ses oeuvres où il avait revu à sa manière les contes de notre enfance…

Synopsis de Wonderland

Alice Liddell n’est plus la petite fille que vous connaissiez autrefois. Des années se sont écoulées depuis qu’elle a fait le voyage au Pays des Merveilles. Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, Alice semble avoir tout pour être heureuse. Mais tout bascule le jour où sa fille, une adolescente du nom de Carroll Ann, est à son tour happée par le Pays des Merveilles. Ce pays, autrefois bucolique, a bien changé et c’est un monde plein d’horreurs et de folie qu’Alice va devoir redécouvrir pour sauver sa fille.
Alors, en avant pour la folie, en avant à la découverte de ce qui se cache vraiment derrière le miroir…

Chronique de Wonderland

wonderland_jaquetteLa relecture d’Alice au Pays des Merveilles peut s’avérer complexe. Dans un sens, la version animée de Disney est un chef d’oeuvre difficilement oubliable, contrairement à son adaptation live de Tim Burton qui nous a laissé plus perplexe. Sur le papier, on pense à la relecture (partielle) d’Alan Moore dans Filles Perdues qui ne laisse personne indifférent.
Dans le cas de Wonderland, la prise de risque est limitée. Dans un sens, on assiste à un renouveau de l’histoire, l’héroïne n’étant pas Alice mais sa fille, Calie (oui, les amateurs d’anagramme apprécieront). Cependant, la trame des déboires de Calie est très similaire, pour ne pas parfois dire identique, à celle d’Alice.

L’enchaînement des évènements est donc globalement attendu, bien qu’entrecoupés d’arcs narratifs différents, qu’ils soient à Wonderland ou dans le monde réel. Tous ne sont pas égaux en terme de qualité, et si la déviance du Chapelier Fou est prévisible (mais jouissivement amenée), on ne peut pas en dire de même de l’évolution de certains personnages secondaires (coucou Johnny). L’ensemble se lit cependant avec une grande fluidité et on se laisse facilement porter par l’histoire en cherchant à voir où les auteurs nous amènent.

wonderland_extraitCar le côté fun de Wonderland est aussi sa ribambelle de références à la culture geek. Culture qui parfois a même pour origine l’oeuvre de Lewis Carroll (Matrix) ou des grands classiques indémodables (le célèbre « Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn » de H.P.Lovecraft). Les auteurs sont aussi clairement des passionnés de comics, l’oeuvre d’Alan Moore transpirant tout au long du récit, que ce soit l’influence des Filles Perdues ou la puissance de l’indémodable Watchmen. Enfin, la révélation finale (malheureusement trop vite survolée) nous fait penser à l’oeuvre onirique de Neil Gaiman : Sandman.

Le tout empaqueté dans un dessin mêlant sexy et gore, ce qui rappellera les grandes heures d’Image Comics. On pense évidemment à un Gen13, Danger Girl pour le sexy, à un Spawn et Hellboy pour le gore. Le mélange des deux aura une douce odeur de nostalgie pour les lecteurs de Darkchylde, groupe auquel appartient votre serviteur.

En conclusion, Wonderland est une relecture sympathique, sexy et gore du conte adapté en 1951 par Disney, qui sera lu avec plaisir pour les uns, avec la nostalgie des grandes années d’Image Comics pour les fans.

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