Interview de Lina Victoria, chanteuse du groupe Abhcan, en promo au Hellfest 2023

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Durant le Hellfest 2023, nous avons pu échanger avec Lina Victoria, chanteuse des groupes Abhcan (France) et Sleeping Romance (Italie). Aucun des deux groupes n’est à l’affiche du Hellfest 2023, mais qui sait, peut-être l’année prochaine. C’est dans le cadre de la promotion du futur nouvel album de Abhcan que nous nous rencontrons.

Lina, chanteuse de Abhcan depuis 2016

Abhcan est un groupe français de metal heavy-melodic-prog qui reçoit une très bonne presse sur ces deux récents opus : The Pit (2020), et l’EP Build & Break (2023).

Lina, autodidacte, compositrice, auteure de fantasy, a envie de parler de ses passions et surtout de ses projets. Abhcan est au sommaire avec un album en préparation, ainsi qu’un autre projet dont elle nous parle en exclusivité (du moins à l’heure où l’on réalise l’interview…) !

Profil atypique et touche à tout, elle évoque son premier groupe de lycée, son passage en école de commerce, son dévouement au metal, mais aussi la stratégie d’entreprise, la vision artistique, la place de la femme dans le metal. Elle nous parle de business et d’investissement, et de sa relation avec les autres membres du groupe Abhcan. Deux de ces derniers profitent d’ailleurs du Hellfest, mais laisse l’interview à Lina.

Bref, tout un programme !

On commence avec les basiques, peux-tu te présenter ? 

Lina Victoria, je suis la chanteuse du groupe Abhcan depuis 2016, 2017. Selon ce qu’on considère comme rejoindre un groupe (rires). Je chante aussi dans un autre groupe.

Oui tu sembles avoir plusieurs projets en parallèle ! Aujourd’hui en promo pour Abhcan lors du Hellfest 2023 ?

Oui je viens pour la promo de Abhcan parce qu’on est en train de préparer notre deuxième album. On a sorti un premier album en 2020 et un EP en 2023 (NDLR : Build & Break à retrouver par ici sur Bandcamp), on pense à sortir un album en 2024 ou 2025 maximum. En tout cas, on est en train de travailler dessus ! Comme pour tous les autres singles et albums qu’on a sorti, ça va être entre le métal mélodique, le death mélodique et toujours un peu de prog.

Tu parles d’un EP, il est déjà bien fourni cet EP !

Oui ! Il y a 5 gros morceaux. Après ça reste manifestement un EP dans le format. Et effectivement on l’a fourni, c’est le terme, ouais. On a mis plein de choses dedans. 

Maroc, France, Ecole de commerce et chant saturé

Comment es-tu devenue une chanteuse de Metal, et dans deux groupes ?

Je suis née et j’ai grandi au Maroc, et le metal là-bas ce n’est pas très connu…

Ce n’est pas une scène active, comme on dit.

Clairement pas ! (rires)

J’ai découvert cette musique via mon cousin, qui écoutait du metal. Et un crush que j’avais au collège qui écoutait du metal lui aussi. Du coup je voulais faire genre de m’y intéresser. Et un jour, il a mit du Avenged Sevenfold. Qui est devenu plus tard mon groupe préféré. Désolé pour les haters !!! On les adore, ou on les déteste.

A partir de là j’ai commencé à écouter du metal, puis 4 / 5 ans plus tard, quand j’étais au lycée, je me suis rendu compte que j’avais envie de monter mon groupe. Je trouvais ça trop ouf l’énergie que cette musique dégageait. C’est comme ça que j’ai monté un premier groupe avec des copains. Rien d’officiel. 

Et quand je suis venue en France, je me suis dit que j’avais envie de continuer après mes études. C’est comme ça que je suis arrivé chez Abhcan. Et maintenant carrément en phase de monter mon propre projet.

C’est une information intéressante, peux-tu nous en dire un peu plus ?

C’est de l’exclu ! 

On y reviendra un peu plus tard du coup, revenons sur Abhcan et ta technique de chant. Tu alternes beaucoup entre chant clair et chant saturé. Comment travailles tu ta voix ?

Ce qu’il faut savoir c’est que – même si je ne le conseille à personne – j’ai été autodidacte pour apprendre à chanter clair et saturé. Mes premières influences, c’était forcément Angela Gossow de Arch Enemy et Maria Brink de In This Moment. Elles “scream” de deux façons complètement différentes. Elles ont deux techniques différentes et deux modes vibratoires différents.

C’est que je suis devenue prof de chant entre-temps donc je peux en parler !

Mais à la base j’écoutais et me disais “je veux chanter comme ça”. Mais comment faire ce son et puis l’autre ? J’ai appris toute seule et ça a créé une espèce de d’éveil un geek pour mes techniques vocales. Petit à petit, par envie de recréer des sons que j’entendais je me suis mise au growl et au fry. Donc deux techniques différentes de chant saturé.

Dans les chansons d’Abhcan quand je les ai rejoins je leur ai suggéré des voix plutôt saturées sur certains passages. Et ils ont été très réceptifs et ouverts aux propositions. Et de fil en aiguille, alors que les chanteuses précédentes du groupe ne chantaient qu’en clair, c’est devenu un groupe avec du chant saturé.

Tout est venu très naturellement, les autres membres du groupe ont été géniaux, ils sont ouverts à tout. Ils m’ont dit “tu es la chanteuse tu fais ce que tu veux, si tu as des idées, vas-y !”.

Abhcan : ambitions nationales et album en préparation

Comment t’es-tu intégré dans un groupe créé en 1998 ?

C’est un groupe qui date en effet. Les gars ils ont 40 ans, des enfants et toute la vie qui va avec. Le but du groupe n’avait jamais été de devenir gros, même si on a notre petit rayonnement en France. Abhcan commence à faire parler ! A l’origine c’était un plus petit groupe qui faisait par exemple des reprises de Maiden. C’est seulement quand ils ont été rejoints par l’un des guitaristes qu’ils ont commencé à faire leurs propres compos. 

Puis quand je suis arrivée et que j’ai proposé d’enregistrer un album que naturellement le groupe a pris de l’ampleur. J’ai un peu tendance à faire du bruit dès que je fais un truc.

C’est la fougue de la jeunesse ! Du coup avec une ambition de scène nationale, internationale ?

Je ne sais pas encore car j’ai beaucoup de projets. J’aime voir Abhcan sortir du lot en France pour le moment. Je ne sais pas si c’est raisonnable pour le moment de parler de scène internationale. J’aimerais voir une belle implantation en France, bien grossir. Si naturellement, on commence à nous demander par exemple, pourquoi pas ! Récemment, on nous a proposé de jouer en Belgique : on a dit oui. 

Ça me convient, dans le sens où on ne va pas chercher activement, mais si on vient nous chercher, on dira jamais non à des opportunités sympas.

Ton autre groupe Sleeping Romance est lui en Italie. Comment cela se passe pour la scène ?

Clairement il y a là une dimension internationale. Et ça a vocation à le rester. Avec tous ces projets, je préfère cibler ce que je recherche pour chaque projet. Plutôt que de vouloir tout faire en même temps, ça, c’est risqué.

C’est surtout un coup à te cramer !

C’est ça ! Exactement ! Surtout vu mon nouveau projet qui arrive, et qui sera mon vrai bébé. Je ne peux pas tout mener de front en même temps.

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On en parle de ce nouveau projet ?

Bien sûr ! Ce sera un projet metalcore djent.

Quand tu écoutes tous mes groupes préférés : In This Moment, Architects, Bloodwood, Ice Nine Kills, c’est mes 4 groupes phares. Avec Avenged Sevenfold évidemment qui reste hors catégorie avec une aura spéciale. Je suis clairement dans le Metalcore. Ma vraie identité musicale, c’est pas le metal sympho, c’est pas le heavy, c’est le metalcore. Et clairement ce groupe là, je veux que ça me représente. Ça va être mon projet, même si ça sera un groupe. J’insiste, je prendrai les décisions un stratégiques, mais en termes de compos, je ne serai pas toute seule. 

Ca sera un groupe de metalcore assez moderne, sans trop d’électro. Avec du chant clair et du chant saturé, beaucoup de chant saturé d’ailleurs. Et surtout avec une dimension théâtrale vu que j’adore la comédie musicale. Le tout avec un thème assez précis et horrifique : les Sectes. Chaque album aura pour thématique une secte avec une histoire en particulier que je vais développer. Comme si j’étais un personnage : le gourou de cette secte.

C’est bien de faire des concept-albums, c’est cool !

Ouais ça marche bien avec les univers en ce moment, et comme j’adore raconter des histoires, on va tout mixer !

Tu vas donc développer l’écriture et chanter. Comment abordes-tu la composition ?

Les compositions seront partagées avec les autres membres du groupe. Je garde la direction artistique.

J’ai les idées, et en termes d’efficacité de certains morceaux je serais impliquée. Par exemple, les guitaristes, ils débordent d’inspiration, ils veulent mettre tous les riffs qu’ils ont en tête. C’est génial mais malheureusement ça ne répond pas toujours aux besoins d’efficacité d’un morceau. Donc ça va être mon rôle de tempérer les ardeurs

Tu vas donc faire une partie de la Prod ?

Alors, la prod c’est vraiment au niveau technique et ça j’y touche pas. C’est vraiment au niveau de l’écriture que je vais intervenir.

Est-ce que tu as déjà trouvé tes musiciens ?

Je ne cherche pas activement. Je veux déjà sceller les compositions, et après je me mettrai d’accord avec des musiciens dont les capacités et les envies collent avec le projet. Je préfère faire dans ce sens-là. 

C’est un peu comme une entreprise finalement, tu penses à la stratégie, tu as un centre décisionnel, et après tu cherches des musiciens à qui le projet parle. Qui acceptent de jouer les morceaux et qui collent directement à la vision du projet. Autrement c’est un nid à problèmes : tu recrutes, tu es cinq à écrire, alors que tu as toi une vision bien particulière. Et cela finit toujours par s’en écarter.

A moins de se connaître depuis toujours.

Exactement. Et de partager la même vision exacte sur tout. Ce qui n’est pas gagné. C’est en tout cas le choix que j’ai fait. 

Je garde le nom du groupe secret pour le moment. Il existe, le nom a été déposé, j’ai un logo, mais pour le moment je le garde secret.

Et du coup, c’est quoi le calendrier ?

L’année prochaine idéalement pour sortir quelques singles début 2024, voire avant si on y arrive. Je ne veux vraiment pas me précipiter. C’est mon bébé. Je vais tempérer et si on n’est pas prêt, on n’est pas prêts !

Avec en plus du travail sur Abhcan car vous allez sortir un album.

Exactement. J’ai plusieurs petits projets. Je suis aussi écrivaine. J’ai un roman fantasy, j’ai des petits projets à côté qui me prennent du temps mais ça ne sera pas mes priorités. Mais deux priorités sont Abhcan et mon nouveau projet.

Comment s’envisage la scène avec Abhcan ? Vous avez participé au Warm Up Metaldays récemment. D’autres dates à venir ?

Pour le moment, j’ai dû mettre en pause tous les concerts du fait des autres projets. Avec Abhcan on voulait sortir l’EP, sans trop faire de concerts car je n’avais pas le temps. C’est vraiment personnel avec mon planning chargé. On a quand même fait quelques dates lors d’une mini-tournée de 3 ou 4 dates.

L’idée est de se concentrer sur les compositions. Les gars continuent d’écrire, on a déjà quelques démos bien faites. Et pendant ce temps-là, je me concentre sur mes autres projets. 

Quand on lancera l’album, qui est un gros morceau pour l’année prochaine, là pour le coup, on va normalement avoir une tournée de prévue en France..

En France, et peut-être en Belgique pour l’international !

Oui peut-être en Belgique. Il nous aime bien là-bas maintenant. Et quand tu vas à Lille, tu dis que c’est juste à côté.

La place de la femme dans le metal

Sur Abhcan et Sleeping Romance, tu es la seule femme du groupe. Tu n’évolues pas dans un univers très féminin. Comment tu le vis ? Comment tu le ressens ? Est-ce que cela te pousse à plus t’imposer ? A vouloir plus féminiser l’univers ?

Ce n’est pas tant une histoire de féminisation, c’est surtout qu’il faut arrêter de sexualiser. Dès que tu as des femmes dans le milieu, elles sont un peu là en tant que faire-valoir et non pas de leur propre volonté. Si c’est ce qu’elles veulent, tant mieux pour elle bien sûr ! On se fait beaucoup instrumentaliser et sexualiser.

Donc ce n’est pas tant le fait qu’il y ait peu de femmes. C’est le fait qu’il faut les laisser faire leur vie. Ce n’est pas parce que c’est des nanas que ça devrait vendre plus. Et pourtant si..

Oui, tu es obligé de t’adapter.

Je suis parfaitement consciente du fait que d’être une nanas apporte un intérêt. Je pense que cela fait partie des choses qui font que Abhcan sort du lot en ce moment. Et pas forcément juste grâce à toutes ces années de travail. 

Mais j’ai envie de dire que ce n’est pas mon problème. Mon problème à moi, c’est c’est de m’occuper de mon chant, de m’occuper de mon taf. De le faire du mieux que je puisse. Je me vends comme je veux. De toute façon je n’ai rien à vendre ! C’est pas pour ça que tu vas venir nous voir clairement !

Et puis vu mon style un peu sport je ne mets pas forcément mes atouts féminins en valeur. Dans tous les cas, si j’avais envie de le faire je le ferais. Il se trouve que j’aime le confort des baskets. 

Les gens viendront pour la raison qui, eux, leur incombent. Et ça, j’y peux rien.

Le mieux serait qu’ils viennent quand même pour la musique !

Ouais, c’est ça. Mais s’ils viennent pour un truc et que finalement ils repartent grâce à la musique en ayant découvert quelque chose. Perso, j’aurais fait mon taf. 

Pour répondre à ta question initiale, ce que l’on remarque toutes en tant que nanas c’est que l’on est parfaitement consciente que ce qui vend, c’est notre corps. Qu’on le veuille ou non. Personnellement, mon objectif c’est de prouver que je le mérite autant qu’un mec en bossant, et pas plus. Parce qu’on nous demande quand même plus de taf pour prouver qu’on mérite d’être là. Et prouver qu’on n’est pas qu’une belle gueule. 

Encore une fois, les gens viennent pour ce qu’ils veulent. Ils repartent avec ce qu’ils veulent aussi. Je ne peux pas le contrôler.

Cela reste un débat nécessaire, notamment dans le milieu metal. Il faut en parler, ne serait-ce que pour éveiller les consciences.

Oui, dans ce milieu en particulier qui met en avant pas mal de sujets de la société, mais d’une façon assez exacerbée. C’est une petite communauté, et tout ce qui transparaît au global dans la société, tu le retrouves dans la communauté metal en plus visible.

D’autant plus que c’est très visuel.

Clairement, c’est très très visuel. Mais pas que. Certains labels, que je ne citerais pas, pensent que parce que je suis la chanteuse je n’y connais rien au reste. Alors que j’ai un master en marketing d’une école de commerce. J’ai été directrice marketing jusque récemment pour arrêter et devenir prof de chant.

Et cela surprend lorsque je montre que je sais de quoi je parle ! Au-delà du fait de chanter, je connais la stratégie business des groupes, je sais comment faire un business plan, je sais comment cibler des campagnes sur Youtube, je connais le sponsoring, etc. 

Et en tant que nana, il suffit que tu montres que tu sais de quoi tu parles pour qu’on te dise des choses du style “elle est un peu trop ambitieuse”, “elle a les dents longues”, ou “elle a l’air de vouloir nous dire comment faire notre travail”. Alors que parfois la personne en face s’est simplement trompée. Donc oui, je lui dis clairement comment faire son travail. 

Que je sois un mec ou une meuf ne devrait rien changer. Mais parce qu’on est une nana on peut moins la ramener…  Dans l’industrie du metal, ils n’ont pas l’habitude, les nanas sont les chanteuses et basta.

Avec ton nouveau projet, tu vas pouvoir faire bouger les lignes si tu le souhaites !

C’est exactement le l’ambition. Dans le metalcore, il n’y a pas beaucoup de nanas. Cette année il y a peu de groupes avec un line-up 100% féminin : Thundermother, Grandma’s Ashes par exemple. Côté chant il y a Spiritbox aussi.

La problématique du metal, c’est que c’est un milieu qui reste très sexiste ! Tu as souvent l’impression d’être là juste pour être la chanteuse et peut-être t’occuper des réseaux sociaux.

Et faire de belles photos.

Il se trouve que c’est aussi mon métier, je bosse en stratégie marketing. Donc forcément je le fais avec plaisir, mais ce n’est pas censé être mon taf.

On a beaucoup de clichés auxquels on ne déroge pas.

Justement, comment ça se passe avec Abhcan ?

Avec Abhcan, ce qui est bien c’est qu’il m’accordent une confiance totale sur le projet. C’est l’entre-deux qu’on a trouvé : eux ont leur famille, j’ai mes projets. On a chacun nos raisons d’être occupés. Il me font quand même totalement confiance sur la gestion du groupe en dehors des compos.

Par exemple pour la promo. Et d’autres sujets ?

Oui. Et s’il faut allonger des sous et que je leur dis que cela vaut le coup, ils vont le faire. Si je le justifie avec un objectif, ils ne vont pas remettre en question la dépense. Ils ont un budget pour Abhcan et ils sont prêts à mettre ce qu’il faut.

Leur vie ne dépend pas du succès d’Abhcan, ils ont un travail « conventionnel ». C’était aussi mon cas jusque récemment, mais maintenant ma vie c’est la musique.

On oublie aujourd’hui qu’un groupe avance grâce à des investissements. C’est plus comme il y a des années où tu étais découvert et on te donnait tout l’argent que tu voulais. Ça marche plus comme ça. Aujourd’hui, ton groupe, c’est une entreprise. Quand tu es entrepreneur, tu mets des sous, tu investis, et tu as des retours d’investissement des années plus tard. Ce n’est pas immédiat. 

Et les membres du groupe Abhcan l’ont compris. En plus, ils me font confiance et ça, c’est génial.

Abhcan : label, distribution et fanbase !

Sur Abhcan il y a un label.

Oui, le label c’est M&O Music. Ils font clairement le taf et moi je suis très contente. Ils m’ont permis de me décharger de plein de choses que je faisais moi-même avant. Ils ont des supers contacts partout. Alexandre, le fondateur, est super sympa. Je ne sais pas comment il fait tout ce qu’il fait parce qu’il est méga occupé. Mais il est tout le temps dispo quand je lui parle. 

Et c’est ça que je voulais. Quelqu’un qui puisse reprendre tout l’admin d’Abhcan et qui me laisse gérer l’aspect marketing. Qui soit là si je lui demande s’il a des concerts dans telle zone, etc.

Et la distribution d’Abhcan est gérée comment ? En France et à l’international ?

Par M&O Music avec Believe et un autre acteur je crois. En France et à l’international.

L’année dernière on a rencontré des groupes qui misaient beaucoup sur l’international car le marché français est assez frileux et fermé au Metal. Comment vois-tu la chose ?

Pour le moment, on reste focus sur la France avec Abhcan. On est distribué à l’international. On a des fans à l’international, vraiment beaucoup ! Mais on ne va pas y aller maintenant, à mon avis ça ne vaut pas coup. En termes de budget, à notre taille, ce n’est pas encore le moment. Il faut attendre, à moins d’avoir une tournée support incroyable qui se présente.

On vous a déjà proposé de jouer en guest sur une tournée internationale ?

Oui, on nous l’a déjà proposé par exemple avec Blind Guardian, sur pas mal de dates. Mais pour plein de raisons on y a pas été. D’ailleurs, selon moi, Abhcan n’est pas prêt à faire des scènes de cette taille-là ! On aurait eu l’air ridicules je pense, vu le budget que l’on peut mettre sur la scène en termes de déco, entre autres. Ce n’était pas encore le moment.

Il y a une volonté d’ailleurs sur un univers visuel avec Abhcan ?

Je pense que c’est indispensable aujourd’hui. Je ne dirais pas que c’est une volonté, ni que cela fait partie de l’identité du groupe. Mais il faudra réfléchir à une configuration scénique à l’avenir. On n’en est pas là et je pense que ce n’est pas encore la problématique actuelle.

Il faut comprendre que sur ton autre projet cela va être très visuel.

Ça va être très visuel ! Un vrai univers. Les clips seront des mini-films. Si tu regardes les derniers clips de Ice Nine Kills il y a un bout de film au début et un bout de film à la fin. 

Et entre les deux, le clip. Rien de méga élaboré, c’est pour montrer l’histoire derrière l’album. Contextualiser, construire ton univers. J’aurais une tenue de scène aussi !

C’est un gros projet !

Oui, ça va être un projet qui va mériter des investissements !

En attendant, Abhcan serait partant pour partir en tournée ? On a parlé de rythmes différents et de vie de famille un peu plus tôt.

Ça dépendra effectivement de la tournée. Si c’est deux semaines ou deux mois c’est très différent. S’il y a moyen de négocier au niveau des frais, de la possibilité de rentrer à la maison entre deux. Car tu as beaucoup de tournées qui sont sur deux semaines de concerts, puis deux semaines de repos.

Il n’y a jamais de “non” de la part d’Abhcan, la porte ouverte reste ouverte pour voir comment s’organiser. C’est ça que j’aime bien chez eux, Abhcan.

C’est la businesswoman qui parle là ! Qui reste opportuniste !

C’est bien, il faut être opportuniste ! J’aime bien les opportunistes. Opportuniste, ça veut dire que t’es prêt à choper un truc bien qu’on te donne. Tant que tu es prêt à donner le change aussi.

Pour finir, veux-tu ajouter un mot sur un sujet qui te tient à cœur ?

J’ai parlé de tout ce qui m’intéressait en ce moment, tout ce qui me prenait beaucoup de temps. 

Contrairement à d’autres interviews, je trouve qu’on a surtout pu parler de l’état d’esprit d’Abhcan. Et cela fait plaisir parce que je trouve que le groupe mérite d’être connu, et pas que pour la musique. Mais vraiment pour leur façon d’être. Et ça, c’est très important pour moi. Ils sont géniaux ! 

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