Mixant à la fois un érotisme latent, un peu de science-fiction et une trame rappelant certaines œuvres à la mode du moment, Monika est une BD assez risquée, avec Barboni au scénario et March au dessin.
Résumé
Monika, vidéaste et plasticienne, accepte de cacher Théo, génial inventeur sur le point de construire un androïde convoité. Avec l’aide de son ami hacker, Monika enquête sur sa soeur disparue. Elle est alors entraînée dans le monde interlope des “bals masqués”… Elle rencontre et séduit Christian Epson, le dernier homme à avoir vu Erika. Charismatique, Epson est un politique et est en voie d’accéder aux plus hautes marches du pouvoir. Mais des attentats éclatent et viennent troubler le jeu voluptueux de la performeuse.
Critique
Difficile de classifier Monika tellement les styles de BD semblent se mêler dans la BD. On commence avec une touche de science-fiction assez classique (la conception d’un premier androïde réaliste) sur trame de complot (le créateur doit s’exiler, poursuivi par quelqu’un) pour continuer avec un mélange de policier (la recherche d’une personne disparue) avec un soupçon d’érotisme très “50 Shades”.
Beaucoup de choses donc dans peu de pages, et malheureusement, on a la sensation que la trame érotico-politique déborde sur le reste. Sachant que de tous les arcs narratifs potentiels, c’est celui qui est le plus prévisible et de fait le moins accrocheur, la BD perd donc très vite de son intérêt, et les soubresauts de la relation entre Monika et Epson vient cannibaliser tout le reste, sans surprise.
Le dessin est quant à lui de bonne facture, semblant s’inspirer de Guarnido pour les scènes d’extérieur, et de Manara pour les personnages (en particulier féminin). C’est donc tout à fait plaisant, bien qu’une constante de température de couleur froide gâche parfois quelques ambiances.
En conclusion, Monika, Tome 1, Les bals masqués part d’une bonne idée, mais malheureusement tombe dans le piège d’un scénario trop confus, pour finir dans la trame certainement la plus plate et prévisible de toutes celles qui ont été ouvertes. Dommage, car le dessin suivait et se montrait très agréable. Peut-être le Tome 2 corrige-t’il cet écueil scénaristique ? Nous le saurons plus tard… Retrouvez ce livre en cliquant ici.