Ceux qui apprécient la lecture des mangas ont souvent le souvenir d’une émotion personelle forte provoquée par les dessins et la mise en scène. Pour ma part, les dessins de Katsuhiro Otomo, auteur d’Akira m’ont plongé dans des courses de motos où la sensation de vitesse était palpable; j’ai aussi ressenti le désespoir dans Neon Genesis Evangelion lorsque Shinji Ikari écrasa le 5ème enfant. Say hello to Black Jack est, quant à lui, un de ces mangas rares qui nous permet de dépasser le plaisir de la lecture et des émotions en initiant un début de réflexion sur une question de société : la médecine et le malade.
Syuho Sato raconte l’histoire d’un jeune interne venant de réussir ses examens d’entrée dans un prestigieux hôpital publique. Loin du héros de Osamu Tezuka, docteur Black Jack dont on peut supposer la référence, le docteur Saitô, inexpérimenté, va découvrir l’univers de la médecine et se forger sa propre idée du médecin. Doué d’une grande humanité, il va se battre contre les éléments pour faire avancer les choses, s’attirant par là-même les critiques et les reproches de ses pairs.