Sorte d’électron libre dans le paysage intellectuel français, Hugues Lethierry est un philosophe et pédagogue à la retraite qui a animé plus d’une vingtaine d’ouvrages collectifs notamment sur l’humour et l’enseignement, mais aussi Diogène, Jankélévitch ou encore Henri Lefebvre. Original s’habillant de pulls colorés représentant des lamas, Hugues Lethierry est un excentrique qui a su éveiller mon immédiate attention lorsque je l’ai rencontré lors d’un stage de théâtre organisé par les CEMEA pendant le Festival d’Avignon 2010. Interview express alors que gai luron féru de jeux de mots de tout acabit a fait paraître cette année « Le rire des (h)auteurs » aux Editions du Petit Pavé…
OBLIKON : Comment est venue chez vous l’envie de diriger des ouvrages collectifs ?
HUGUES LETHIERRY : Je n’étais jamais choisi par les « staffs » a l’iufm/espe,j’ai donc décidé de constituer moi meme des equipes plus larges et moins arbitraires.
OBLIKON : Comment choisissez-vous vos collaborateurs ?
HUGUES LETHIERRY : Je « prospecte » partout : par exemple la semaine passée : historiens du temps présent, philosophes partisans de L.Seve a l’ENS, à la Sorbonne, dans les salons de ma région (HL réside à Lyon), un peu sur internet, daans les syndicats, en vacances.
OBLIKON : Vous avez consacré de nombreux livres déjà à l’humour. Qu’est-ce qui vous intéresse tant dans ce thème ?
HUGUES LETHIERRY : Il était logique que je traite aussi ma discipline… en dernier : LAST BUT NOT LEAST.
OBLIKON : Pouvez-nous parler de votre formation et de votre parcours un peu atypique, notamment de vos cinq licences ? Comment en êtes-vous venu à en acquérir cinq ?
HUGUES LETHIERRY : En changeant de tâche (pour enseigner aux instituteurs la psycho-pédagogie), j’ai dû me recycler, d’autant que j’avais rapidement interrompu mes études pour être indépendant le plus vite possible.
OBLIKON : Comment votre collaboration avec les éditons du Petit Pavé a-t-elle débuté ?
HUGUES LETHIERRY : C’est au salon de Lorient (sur les voyages) que j’ai rencontré pour la 1ere fois le petit pavé. Ce qui m’a plu, c’est qu’il coordonnait (au sein de « l’autre livre » ,13 rue ecole polytechnique a paris 5e) l’action de 200 éditeurs indépendants.
OBLIKON : N’y a-t-il pas un risque pour l’enseignant qui tente de faire parvenir ses contenus avec humour que ses élèves se moquent de lui ?
HUGUES LETHIERRY : « Don’t smile before christmas » : ne pas se présenter tout de suite comme un clown certes… surtout dans certains pays d’Afrique (avec plus de 60 élèves par classe).
OBLIKON : Pouvez-nous parler de vos autres activités, notamment de votre initiation à l’écriture menée dans des campings ?
HUGUES LETHIERRY : A « l’espace du possible », j’ai animé pendant 20 ans les « lettres d’amour et de rupture » pour aider les gens a faire leur deuil des liaisons trop passagères.
OBLIKON : Pouvez-vous nous toucher un mot de vos projets de livres à venir ?
HUGUES LETHIERRY : Je prévois « du cynisme » avec la pièce écrite sur Hipparchia et « Les ciseaux d’anastasie » (symbole de la censures) pour mes propres textes censurés ou auto-censurés.
OBLIKON : Le mot de la fin ?
HUGUES LETHIERRY : Avec l’humour on passe les creux et les crêtes ! Dans l’ironie c’est la captation au profit d’une cause, dans l’humour au contraire l’attention aux personnes. Si on broie du noir, on se laisse broyer ! D’où les périples et aussi parfois les périls de l’attitude « zygomatique » liée a la « géloformation » (formation avec le rire et le sourire).