Utopiales 2025 : ma première fois au festival

J’habite à Nantes et ses alentours depuis quelques années maintenant, je suis fan de cinéma et de littérature, j’apprécie particulièrement la science-fiction, et pourtant je n’avais jamais pris le temps d’aller au festival des Utopiales. Heureusement cette erreur à été réglée cette année, et j’ai enfin pu découvrir ce monde merveilleux durant quatre jours. Je vous offre donc ma petite review de cet événement, avec mes impressions, avis et autres coups de cœur. En avant toute !

1. La visite

      La première chose à faire en arrivant (autre que réserver ses places de cinéma), à été de visiter les lieux, repérer les différentes salles et activités,… Et au vu de la taille du salon, c’était une très bonne initiative ! Des salles immenses divisées sur trois étages, on peut dire que l’espace de la cité des congrès à été bien optimisé ! Heureusement, tout est très bien indiqué par de nombreux écriteaux et écrans disposés un peu partout permettant de se repérer efficacement.

      Cette première petite visite m’a également permis de trouver des lieux pratiques et iconiques : on retrouve au premier étage le café de la cité et au second le bar de Mme Spock, les deux restaurants où il est possible de se poser devant un repas et/ou une bonne boisson. Non loin du café se trouve la boutique souvenir, où sont vendus de nombreux goodies à l’effigie du festival, ainsi que le jeu de cartes officiel des Utopiales : un magnifique objet de jeu et de collection. Les sublimes cartes sont l’œuvre de cinq illustrateurs d’EODEboardgames qui ont magnifiquement représenté les grands noms de l’histoire de la science-fiction et du festival. Une petite exposition présentant certaines cartes est d’ailleurs juste à côté de la boutique.

      Quelques pas plus loin, on tombe sur la fameuse librairie des Utopiales. Plus grande bibliothèque de science-fiction d’Europe, on y retrouve absolument tout ! Des classiques intemporels aux dernières nouveautés, en passant par les différentes œuvres des intervenants présents au festival, c’est un immanquable pour tous les fans de littérature en tout genre. On peut y trouver par exemple les comics Marvel et DC Comics sur lesquels a travaillé Stéphanie Hans, illustratrice de renom. Une exposition lui est d’ailleurs dédiée cette année : elle retrace toute l’histoire de son travail, avec des planches de croquis, des couvertures, et même certains objets chers à son cœur, qui ont été source d’inspiration ou aide précieuse dans son travail. Une exposition très réussie qui donne envie de s’intéresser au travail de Stéphanie Hans.

      Bien d’autres expositions sont proposées, permettant de découvrir des artistes et leurs univers. On peut par exemple citer «De chair et de métal» qui revient sur le travail de Jorg de Vos. Véritable artiste multi-facettes, il nous présente ici son lot de peintures, sculptures et autres planches de BD qui nous plongent dans un univers sale, graphique ou tout semble organique. A la manière de H.R Giger, son univers dérange autant qu’il fascine. Il est à noter que Jorg de Vos nous a gratifié d’une magnifique fresque qu’il a peint sur deux jours lors du festival. Une véritable chance de pouvoir voir l’artiste en action. On peut aussi citer «Ultimate Bagarre» de l’École Pivaut, qui présente le travail de ses étudiant dans la réalisation de couverture de comics, en hommage à Stéphanie Hans. Il est très intéressant de voir ces œuvres toutes très différentes dans le fond et la forme de l’illustration.

      2. Le cinéma

        La raison principale de la venue du public au festival des Utopiales reste quand même le cinéma. De très nombreux films, court-métrages et épisodes de séries étaient diffusés lors de ces quatre jours. La force de cette programmation réside dans sa grande variété : en effet, on retrouve par exemple la compétition internationale de long-métrages qui propose des films venus du monde entier, et dont vous avez pu lire nos critiques de certains d’entre eux :

        La compétition internationale de court-métrages n’est pas en reste avec ses 28 films répartis en 4 sessions. Nous avons eu la chance d’assister à la deuxième d’entre elles, qui comportait de très bon films comme les comédies «Marriage Unpluged» et «59 degrés». Cependant, la programmation était peut être un peu déséquilibrée, car on enchaînait presque 40 minutes non stop de films contemplatifs et/ou expérimentaux juste après le repas, donc pas vraiment les meilleures conditions pour pleinement apprécier le travail des cinéastes.

        On notera aussi qu’en dehors des compétitions, de nombreux films étaient également proposés : des séances spéciales permettaient de découvrir les meilleurs films de science-fiction de l’année (vous pouvez retrouver nos critiques de Lesbian Space Princess et The Girl Who Stole Time), et l’INA a pu nous diffuser le documentaire «Les évadés du futur» ainsi que des films cultes plus anciens comme «L’invention de Morel».

        De nombreuses séances dites rétrospectives peuplaient le festival : on pouvait retrouver des films récents comme «The Substance», «annihilation» ou encore «Everything Everywhere all at once», mais aussi des films plus anciens comme «la malédiction d’Arkham», «Le dernier Starfighter» ou «Prince des Ténèbres». Plusieurs épisodes de la cultissime série «Au delà du réel» étaient proposés lors de 3 séances spéciales. Bien que nous n’ayons bien sûr pas pu voir toutes ces œuvres, nous avons pu voir celles que nous désirions (en l’occurrence «Le dernier Sarfighter» pour ma part, film pionnier dans l’histoire des effets spéciaux et avec une intrigue assez originale par moment, bien qu’il soit une sorte de Star Wars revisité. Un très bon moment à passer !).

        Pour garantir de pouvoir assister à toutes les séances que vous vouliez, il fallait néanmoins avoir une organisation en béton. En effet beaucoup de films se chevauchent ou se suivent directement dans des salles parfois à l’opposé l’une de l’autre, et impossible de courir avec le monde présent dans le salon. De plus, il faut réserver chaque matin vos places de cinéma sur place ou en ligne. Et pour être sûr de les avoir toutes, il faut s’y prendre dès l’ouverture à 8h. Une sacré organisation à avoir, mais c’est le prix à payer pour un voyage inoubliable dans l’imaginaire.

        3. L’espace jeux

          Un autre gros morceau du festival est le fameux espace jeu, consacré principalement au Jeu de Rôle. On y trouve une multiplicité d’histoire et d’univers assez impressionnante, ainsi que divers activités pour apprendre à créer son propre JDR, devenir maître du jeu,… je n’avais absolument jamais essayé ce type de jeu par manque de temps, d’occasion et par la peur de la durée des parties qui, pour moi, s’étalait forcément sur plusieurs sessions. Mais pas du tout : de très nombreux JDR ont des parties courtes comprises entre une et trois heures. De plus, les différents maîtres du jeu qui ont encadrés nos parties étaient particulièrement bienveillants à l’égard des novices que nous étions. A aucun moment nous n’avons été perdus ou laissés de côté, et les MJ comme les autres joueurs ont toujours été très accueillants et sympathiques.

          Et mon Dieu quel pied ! Le jeu de rôle à été sans conteste ma révélation de cette année. Les possibilités de scénarios qui semblent presque infinis, voir nos actions influer directement sur le cours des événements, pouvoir incarner des personnages loufoques ou très sérieux, le tout avec la dose de hasard du lancer de dés qui détermine la réussite ou non de nos actions, le JDR est immersif et hilarant. Chaque jeu à ses propres règles et fonctionnalités ce qui apporte toujours son lot de surprises à chaque parties et qui ne les rend jamais redondantes. Bref, immense coup de cœur !

          Une seule petite critique que je ferais sera concernant l’accès aux JDR : tout passe par des réservations à un bureau d’accueil, à côté d’un écran affichant les parties disponibles et leurs nombre de places restantes. Cependant, cet écran défile de manière assez étrange (que nous n’avons toujours pas compris à l’heure actuelle) qui le rend assez illisible. Ce bureau ouvre d’ailleurs à 9h30, soit presque une heure après le festival. La queue est donc toujours très remplie et premier arrivé premier servi, donc beaucoup de frustration est engendrée. Ils gagneraient à ouvrir ne serait-ce qu’une demi-heure plus tôt pour réduire l’attente et le flux.

          Un espace jeu de société était également présent, avec de nombreux jeux de plateaux, de cartes,… en accès libre pour que chacun puisse jouer à ce qu’il veut quand il le veut. Des supers idées qui permettent d’offrir une parenthèse entre deux séances de cinéma, conférences,… Et vu comme parfois il faut courir partout pour ne rien manquer, ce genre de moment où l’on peut se poser fait vraiment du bien, et est une excellente idée du festival.

          4. Les soirées

            Les soirées sont une part importante des Utopiales. En effet, tous les soirs sont proposées des activités spéciales. Pour la soirée d’ouverture, «A Dream for Artémis» un concert en deux parties, se tenait dans la salle de conférence principale. Le quatuor Ellipsos et la pianiste Marie-Josèphe Jude jouaient une fantaisie poétique et cosmique imaginée autour de la conquête spatiale, avec des textes de l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan lus par la comédienne Marion Thomas. Cette partie était très divertissante quoiqu’un peu courte, et là ou le programme nous promettait un voyage où tout se rencontrait, au finale tout est assez découpé : Marion Thomas lit un texte dans le silence, puis le groupe joue un morceau devant une image fixe derrière, et ainsi de suite.

            La deuxième partie promettait d’explorer les musiques emblématiques de la science-fiction, véritable medley cinématographique. Et bien ce fut une grande déception… Seuls 6 petits morceaux issus de seulement 3 films (2001 l’odyssée de l’espace, Interstellar et Star Wars épisode VII) entrecoupés d’interminables discours de Roland Lehoucq, le tout sur 45 minutes. Les morceaux étaient néanmoins très bien interprétés, mais le programme nous vendait clairement plus donc la déception fut grande pour une grande partie de la salle…

            Heureusement, les autres soirées sont venues rehausser le niveau : le soir du deuxième jour s’est tenue dans la même salle une édition de l’émission «La Bonne Auberge». En direct sur Twitch, cette émission de jeu de rôle présentée par Lucien Maine vous propose d’assister à une partie avec des invités déjantés où l’improvisation et l’humour. Véritable incontournable du JDR en France, avoir la chance de pouvoir assister en plateau à cette partie rediffusée en direct était une opportunité à ne pas rater. Et c’était à la hauteur des attentes : un voyage dans une ville de Nantes revisitée, avec un groupe de jeunes adolescents des années 90 qui rencontrent un mystérieux robot… Une soirée riche en rebondissements et en rires !

            Et enfin, le troisième soir s’est tenu la traditionnelle Murder Party. Véritable jeu de rôle grandeur nature, le concept est simple : les 20 joueurs sont ensembles dans une salle et incarnent tous des personnages au passé et objectifs différents. Chacun doit réussir ses objectifs personnels au gré des événements en discutant avec les autres,… Et encore une fois, c’est absolument génial ! Cette année nous étions tous des membres haut placés de la multinationale du richissime Aaron Mosk, et nous étions à une soirée du personnel. Le scénario de cette Murder Party était assez complexe, toutes les histoires et enquêtes de chacun se croisant mais n’ayant parfois aucun lien, mais très bien élaboré et ficelé. Voir les amitiés et les rivalités se créer au cours du récit au bon vouloir de nous, joueurs, est un spectacle particulièrement divertissant. Et même si parfois le tout devenait un peu fouillis (il est vrai qu’à la troisième prise d’otage nous étions plus préoccupés par nos enquêtes que par les malfaiteurs), les encadrants menaient le tout d’une main de maître. Bref, c’était absolument grandiose !

            Cependant, l’horaire de lancement du jeu n’était pas très clair : 20h30 sur le planning, 21h sur le programme et les écrans, horaire encore différent sur l’application, en gros des informations contradictoires partout. Bref, l’organisation est encore à revoir, mais la soirée était fabuleuse.

              5. Les intervenants

                Évidemment, les Utopiales accueillent de très nombreux intervenants, 266 en l’occurrence, dont des cinéastes, des auteur.e.s, des dessinateur.e.s, des scientifiques, des experts des jeux, des sociologues,… Cette grande pluralité de profils permet d’explorer énormément de sujets divers et variés lors de conférences organisées tout au long du festival. Elles permettent de se questionner, de rêver et d’apprendre dans ces temps calmes et agréables. Ces discussions sont aussi un moyen de se poser, de décompresser un peu et de prendre le temps en parlant de sujets d’actualités tous plus passionnants les uns que les autres.

                En tant que blog, nous avons eu la possibilité de rencontrer certains de ces intervenants lors d’interviews. Nous en avions 3 de prévues, mais les aléas du festival et le planning chargé des participants ont mené à l’annulation de 2 d’entre elles. Une certaine déception certes, mais nous avons eu l’immense honneur d’avoir une entrevue avec Nicolas Martin, journaliste, animateur et auteur, un des grands noms des Utopiales. Son interview sera très bientôt disponible sur le blog, restez connectés !

                6. Conclusion

                Les Utopiales, c’est trop bien ! C’est un festival très riche en domaines ce qui propice à beaucoup de découvertes. Cinéma, littérature, jeux, conférences, sciences, il y en a pour absolument tous les goûts. Malgré quelques petites erreurs entre le programme et la réalité et quelques problèmes d’organisation, le festival reste un incontournable de la science-fiction, et j’y retournerai l’année prochaine avec beaucoup de plaisir et d’impatience.

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