Embarquez avec nous pour une aventure épique (un peu mais pas trop quand même) à vélo le long de la Vélodyssée, l’itinéraire cyclable qui longe la côte atlantique. Pendant une semaine, nous avons pédalé sur un partie de ce parcours qui fait beaucoup parler de lui depuis quelques années. On profite de cet article pour vous partager notre expérience, le positif comme le négatif, les moments de pure joie comme les crevaisons qui ont jalonné ce périple. En plus notre avis très personnel sur cet itinéraire et cette belle semaine de vacances, on vous partage nos infos plus générales sur la vélodyssée : carte, conseils pratiques, location de vélo, hébergements… et même un peu de poésie !
La vélodyssée en quelques mots
La Vélodyssée est l’une des plus longues pistes cyclables de France et d’Europe. Elle s’étend sur environ 1 200 kilomètres, le long de la côte atlantique française, reliant la ville de Roscoff en Bretagne à la frontière espagnole à Hendaye. Le parcours de la Vélodyssée suit principalement des voies cyclables sécurisées quelques villes et ponctuellement des routes départementales peu fréquentées.
Sur le trajet, plusieurs sites touristiques très intéressants s’offrent à vous, et nottament la magnifique Dune du Pilat. L’itinéraire traverse plusieurs régions de la France, notamment la Bretagne, les Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine et les Landes. La qualité de la piste et de l’adaptation aux cyclistes semble quand même un peu dépendre des régions. Quoiqu’il en soit, le programme est très varié pour celui qui parcourra l’ensemble des 1200km : des plages magnifiques, des stations balnéaires pittoresques, des marais salants, des ports de pêche, des forêts de pins, des falaises spectaculaires et des estuaires.
La Vélodyssée permet également de découvrir des villes et des sites emblématiques tels que Nantes, La Rochelle, Biarritz et le bassin d’Arcachon. Cette piste cyclable est adaptée à tous les niveaux de cyclistes, qu’ils soient débutants ou expérimentés. Nous avons croisé de nombreux parents avec des enfants de tous les âges. Enfin, le parcours est dans l’ensemble bien balisé.
La carte de la vélodyssée
Source : lavelodyssee.com
Notre périple sur la vélodyssée dans les landes
Nous n’avions qu’une semaine pour ce voyage, il n’était donc pas réaliste de faire l’ensemble de la vélodyssée en une seule fois. Notre itinéraire se limite donc à la vélodyssée entre Royan et Biarritz et a été réalisé en mai 2023. De plus, nous avions tous les trois une niveau de fatigue assez important, et des niveaux sportifs assez variables. Afin de profiter pleinement de l’expérience, qui était une semaine de vacances avant d’être une semaine de sport, nous souhaitions des étapes assez courtes et avons fait le choix de vélos à assistance électrique. Nous avons opté pour le service de location en aller simple de Bicybags. Les vélos étaient de très bonne qualité, de marque Trek. Nous leur avons dédié un article dédié à ces Trek Valve+ 1 ici.
Pour faire simple, nos vélos nous ont été livrés le dimanche matin à Royan à 8h, et nous les avons laissés à notre Hôtel à notre arrivée à Biarritz pour qu’ils soient récupérés par le prestataire. C’est un vrai confort de ne pas avoir à transporter des vélos dans le train depuis Paris ou Nantes (surtout des VAE). Nous avons choisi les étapes de Royan et Nantes, mais il y en a plein d’autres possibles, et il y a d’autres services comme le transport de bagages (à mon avis très pratique lorsque l’on voyage avec des enfants).
Dimanche 30 avril : Départ de Royan, une ville qui ne nous a pas charmé, et direction Hourtin. La traversée en Bac se fait facilement, sans réservation; il y avait très peu de monde. Une grand partie du trajet se fait le long de la mer, mais pour la voir, il faut s’arrêter, et trouver un moyen d’attacher les vélos comme on peut, car il y a rarement l’équipement pour.
Lundi 01 mai : Trajet entre Hourtin et Arès, avec une crochet par le Cap Ferret pour apercevoir la Dune de Pilat
Mardi 02 mai : Trajet entre Arès et Biscarosse Plage, avec arrêt à la Dune de Pilat.
Mercredi 03 : Trajet entre Biscarosse vers Mimizan. Départ de Biscarrosse plage avec une sacrée pente raide sans échauffement, on ne recommande donc pas de passer la nuit sur place comme on l’a fait. Ce jour est marqué par la première, et seule crevaison du voyage. Nous avions une chambre à air de secours dans le kit réparation de Bicybags donc en quelques minutes nous avons pu repartir.
Nous avons fini la journée à Mimizan, une petite station balnéaire très charmante, avec peut-être 3 fois plus de racks à vélos sur la place principale du front de mer que sur le parking de la dune de Pilat. La palme d’or du lieu éco-responsable sur le trajet. Félicitations aux personnes concernées. Nous recommandons.
En plus, la plage est très agréable à explorer, ou même pour se baigner.
Jeudi 4 : Trajet entre Mimizan et Soorts-Hossegor
Vendredi 5 : La fin de la velodyssee ! Petite journée (36km, seulement 2h05), entre Soorts-Hossegor et Biarritz.
Au final, on a fait plus de 405km pour un peu plus de 23h de vélo sur 6 jours, 68km par jour pendant 3h45 en moyenne, avec une vitesse moyenne aux alentours de 17,6km/h. Après quelques heures, on a arrêté de compter les panneaux stop et autres aberrations à vélo 😬
Coup de cœur pour Biarritz
Une “grande” ville, avec beaucoup de monde, assez dense, et pourtant c’est un lieu très agréable. Les “sportifs” apprécieront les nombreuses montées et descentes et les promenades le long de la mer (notamment en direction de Bidart et Guethary) offrent de très belles vues et des terrasses au top pour prendre le petit déjeuner ou le déjeuner.
Quel est notre avis global concernant la Velodyssee ?
Voici quelques-uns des commentaires que nous pouvons faire suite à cette expérience :
- État des routes : Bien que la plupart du trajet soit aménagé en voies cyclables sécurisées, certaines portions sont moins entretenues que d’autres. Il peut y avoir des tronçons où les routes sont en mauvais état et présentent des nids-de-poule.
- Balisage insuffisant : Quelques problèmes de balisage, notamment des panneaux manquants ou mal positionnés, ce qui peut entraîner une confusion et une perte de temps pour trouver le bon itinéraire. Particulièrement en entrée et sortie de grandes agglomérations, là où la rencontre avec les voitures rend la Velodyssee moins confortable et accentue les risques d’accident.
- Fréquentation : Début mai, la fréquentation n’est franchement pas un problème. Il y avait bien sûr un peu de cyclistes, mais cela restait très agréable. Une période idéale pour ce périple, y-compris en terme de météo. C’est surtout au niveau des intersections avec les voitures que nous avons plus de réserves.
- Manque d’infrastructures adaptées : Dans l’ensemble, nous n’avons pas eu de difficultés pour trouver des espaces pour garer les vélos, mais c’est parce que nous avons su nous adapter pour attacher nos vélos. Certaines villes offrait peu d’options pour les attacher, souvent éloignées des plages, et aucune consigne à proximité. Les régions vantent leurs démarches éco-responsable, mais quand on regarde concrètement, c’est très mitigé, et la voiture semble reine et largement prioritaire pour les itinéraires en bord de mer et les accès aux plages. Le gros bémol (pour ne pas dire coup de gueule) est surtout pour le parking de la Dune de Pilat. Il n’y a quasiment pas de racks à vélos, peut-être pour une dizaine de vélos maximum, et le parking est un peu éloigné de la Dune, donc on ne peut clairement pas avoir de visibilité sur les bagages. De nombreux cyclistes ont été obligés de trouver des alternatives (et en est le 2 mai, pas en pleine saison). Nous avons été obligés d’explorer la Dune à tour de rôle, (l’un de nous restant avec les vélos et les bagages), et forcément, nous n’avons pas passé, dans ce contexte, autant de temps sur la Dune qu’on l’aurait fait en temps normal. Ajoutez à cela que les voitures ont le droit à un très grand parking, essentiellement plat et bétonné pendant que les vélos… ont un chemin de terre dangereux avec des dénivelés intenables. D’ailleurs, en moins d’une heure, on a compté pas moins de 4 ou 5 chutes dans la descente ! La Dune du Pilat, très clairement, est un site touristique qui est symbolique du vingtième siècle, avec un immense parking pour les voitures et quasiment rien pour les vélos (vous l’avez compris, aucune consigne pour les bagages). C’est certainement le site le moins éco-responsable sur le quel nous avons été.
- Les stops : Le gros point noir du périple, sur de nombreuses portions. Nous nous sommes retrouvés dans plein de situations avec des panneaux STOP assez lunaires, placés sur des intersections avec des impasses, des sorties de parking privés, des chemins de terre quasiment pas pratiqués, d’autres pistes cyclables et bien sûr face aux voitures. Soyez en certains, les voitures restent prioritaires sur les vélos et l’on ressent bien ici également le poids du tout voiture.
- Les villes : Soyons clair, aucune ville n’est agréable en vélo sur la Velodyssée. Nous avons déjà parlé des mauvais balisages, mais l’on retrouve également bon nombres d’infrastructures réalisées à la va-vite (pour dire qu’on est dans la Vélodyssée), mais sans aucune logique, voire dangereuses. On arrive parfois sur un rond-point en sens inverse des voitures, régulièrement la bande cyclable est écrasée contre le trottoir et souvent, cette dernière est même SUR le trottoir. Les cycles et piétons se partagent donc un trottoir minuscule pendant qu’à côté on a parfois 2×2 voies automobiles. On fait mieux en infrastructure cyclable confortable ! Et on vous épargne également les montagnes russes des bandes cyclables sur trottoir qui enchaînent les bateaux de sorties de parking individuels. Si le vélo est la petite reine, l’automobile est la reine incontestée et on vous le rappellera régulièrement !
Ou dormir sur la vélodyssée ?
Attention, selon ou vous souhaitez vous arrêter, il peut être parfois difficile de trouver un logement. C’était un voyage au mois de mai et nous avons réservé début février, et pourtant, pour certaines zones (notamment Hourtin), le choix était très limité. Peut-être que l’offre augmente un peu en été, mais il me semble nécessaire de vraiment anticiper si vous ne voyagez pas avec votre tente.
Nous vous partageons le liste de nos logements ci-dessous. A chaque fois, nous n’avons eu aucun souci pour ranger nos vélos pour la nuit (Sauf à Royan car nous n’avions pas nos vélos à ce moment là) :
Royan : Cit’Hotel Atlantis
Hourtin : Hôtel les Pins
Arès : Le crocolion
Biscarosse-Plage : La maison Bisca
Mimizan : Hôtel de France
Soorts-Hossegor : Hôtel du Parc
Biarritz : Hotêl Le Saphir
On termine ci-dessous avec une petite synthèse de notre ressenti, et comme promis, un peu de “poésie”.
Les plus
- Le vélo au soleil, sans de grosses chaleurs, c’est top
- Les bons restaurants dans les villes étapes
- Le VAE qui permet de faire du sport et d’avaler du kilomètre sans se mettre dans le rouge
Les moins
- Les panneaux stop
- L’approche éco-responsable de façade
- Les villes qui restent essentiellement conçues pour la voiture sans faire d’efforts
Vous l’aurez compris, tout n’est pas parfait sur l’itinéraire, et nous espérons sincèrement des améliorations au fil des années. Cependant, le bilan est plus que positif. La preuve, on s’est déjà promis de faire l’itinéraire Nantes Roskoff dans 2 à 3 ans ! Pour terminer en douceur, un petit message humoristique et léger sur la vélodyssée :
Vous avez entendu parler du dernier parcours à vélo à la mode ? C’est la fameuse Vélo dit stop, la piste cyclable qui met vos jambes à l’épreuve ! Mais attention, le nom ne fait pas référence à une balade tranquille, loin de là. En réalité, c’est une expérience unique où vous vous arrêtez plus souvent que vous ne pédalez ! Sur chaque kilomètre, vous trouverez non pas un, ni deux, mais bien une vingtaine de panneaux stop. C’est le rêve des amateurs de vélo qui aiment prendre des pauses fréquentes et se demander si le chemin continuera un jour. Alors, êtes-vous prêt à faire une pause ? La Vélo dit stop vous attend avec impatience !