L’affaire Thomas Quick est histoire vraie. C’est un livre documentaire qui retrace le parcours du journaliste Hannes Råstam dans son enquête sur la personne de Thomas Quick.
Synopsis
Dans les années 1990, Thomas Quick fut reconnu coupable de huit meurtres et en confessa vingt-cinq autres, commis entre 1964 et 1993. On le considéra comme le violeur, cannibale et tueur en série le plus impitoyable de l’histoire scandinave. En 2008, le journaliste Hannes Råstam lui rend visite à l’hôpital psychiatrique où il est interné à vie. Il rassemble ensuite les documents liés à l’enquête, décortique les interviews et les déclarations de Quick, étudie les verdicts, les reconstitutions des crimes. Il découvre alors l’impensable : Thomas Quick est un mythomane, mais pas un criminel. Comment un affabulateur inoffensif peut-il, sans preuves et sans témoins, être accusé et condamné ? Depuis la parution de cet ouvrage, Thomas Quick a été acquitté, puis libéré en 2014.
Critique
Le livre a eu des critiques dithyrambiques. Le travail du journaliste est tellement immense. C’est une investigstion de longue haleine qu’on ne peut qu’admirer.
L’histoire, elle, est digne d’un film hollywoodien. Mais sa véracité nous donne un parcours glaçant.
Dès le début, nous nous perdons au milieu des deux camps de l’enquête : ceux qui sont persuadés que Thomas Quick est un tueur cruel et sans pitié, et ceux qui voient les lacunes et les incohérences de l’enquête.
Ce qui est très intéressant, c’est que l’auteur parvient à chaque fois à nous faire basculer dans un camp ou dans l’autre pour finalement nous emmener où il le souhaite et nous prouver son hypothèse.
La mythomanie, un tueur en série non coupable, ces thèmes sont généralement peu abordés au cinema. En effet, on se rappelle surtout des “vrais” tel un Hannibal Lecter pour la fiction ou un Ted Bundy, pour la réalité. Ces personnages sont autrement plus fascinants. Mais, on pourrait penser qu’un homme qui a avoué des dizaines de meurtres, sans avoir commis aucun est tout aussi fascinant et pourtant…
Par son enquête, le journaliste nous donne à voir le vrai Thomas Quick, un homme, dependant des narcotiques, qui a compris qu’en avouant des crimes, on s’intéresserait à lui. Mais, cette explication fait perdre son intérêt à l’histoire. Cela a beau être une histoire vraie, on raconte les faits et seulement les faits. Une impression de tourner en rond se fait parfois sentir.
Si le sujet promet des rebondissements et se donne à lire comme thriller, ce n’est pas l’impression que j’en ai tiré. En effet, le style est bien différent d’un thriller classique. Le rythme est lent et on a parfois du mal à entrer dans l’histoire. L’auteur a gardé un style journalistique, assez froid et distancié, qui nous en empêche de nous identifier et d’adhérer pleinement à son enquête.
Néanmoins, je ne doute pas que L’affaire Thomas Quick sera passionnant pour les psychologues, les juristes et bien sûr les journalistes. Retrouvez ce livre en cliquant ici.