Délirant ? Pas tant que cela finalement ! L’univers a priori déconnecté de toute réalité de L’heure des Lames porte de nombreux sujets extrêmement intéressants en fil conducteur. Le rapport aux parents, l’émancipation, la passage à l’âge adulte, le conflit avec l’autorité… et d’autres thèmes qu’il serait prématuré de dévoiler dès à présent !
Un univers délirant pour une réflexion profonde sur la vie adolescente.
Résumé
Dans le monde de l’Heure des lames, les parents ne font pas d’enfants, ce sont les enfants qui fabriquent leurs parents.,Dans cet univers étonnant, il pleut des couteaux et les appareils électroménagers ont des âmes. Il n’y a pas de date d’anniversaire, mais on y connaît le jour de sa propre mort. Scarper Lee, jeune ado asocial, n’a plus que trois semaines à vivre. C’est alors que l’énigmatique Véra Pike, l’étrange nouvelle venue de l’école. arrive pour tenter de l’aider à changer son destin.
Critique
Dès les premières pages, le décor est posé : ne cherchez pas de rationalité dans ce monde étrange peuplé d’adolescents qui construisent leurs parent, où une prise électrique peut parler, où les objets du quotidien sont des dieux divers et variés… L’inspiration grandiose de Rob Davis est non seulement riche mais immensément cohérente. Il ne s’agit pas uniquement de balancer des idées étranges sur le papier, mais bien de construire tout un univers intriguant, perturbant et dont il est possible d’en découvrir de nouvelles facettes à chaque bulle.
Vous l’aurez compris, l’histoire a de quoi susciter un énorme intérêt pour tout les publics. C‘est intelligent et un excellent exemple de ce que la bande dessinée peu apporter dans ce monde : de l’originalité pour faire tomber des codes trop classiques. Le thème principal de L’heure des lames est le passage à l’âge adulte avec son lot de révoltes et de frictions contre les adultes. Mais c’est aussi une belle histoire sur la relation aux parents, sur les croyances religieuses et l’éducation. Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’intrigue… Le mieux est de découvrir tout cela par soi-même !
Pour illustrer la grande aventure de Scarper Lee, c’est aussi Rob Davis – en complet artiste – qui prend le pinceau. Pas de couleurs, le récit est porté par du dessin en noir, blanc et de grandes nuances de gris. Au delà de l’aspect surréaliste des scènes (oui, il pleut des couteaux…), les planches regorgent de détails plus fous les uns que les autres. La nuit, le fond des planches est noir. Le jour, il est blanc. C’est con, mais il faut un peu de temps pour en prendre conscience alors que le cerveau du lecteur a déjà assimilé ce code depuis le début du roman graphique.
Chacun des personnages est tout à fait reconnaissable et à un design bien à lui. Les traits des visages sont fins et amplifient grandement des personnalités bien trempées ! Véra Pike, Scarper Lee et bien sûr Castro sont identifiables entre 1000. Le style de Rob Davis pour L’heure des lames est complètement différent de celui de Don Quichotte, ou encore de celui de Judge Dredd, sans parler de ses prestations pour le Doctor Who Magazine.
Pour tout plein de bonnes raisons, on ne saurait que vous recommander de lire L’heure des lames. D’autant plus qu’il s’agit d’une trilogie, et on est impatient de lire la suite… La fin de ce tome était un énorme cliffhanger !!!
Vous pouvez vous procurer le roman graphique de Rob Davis en cliquant ici.