Notes de dégustation Tokaji Oremus Aszu 5 Puttonyos 2001 et Yquem 2002

degustationvin

Amis du vin, bonjour !

Laissez moi vous présenter le fruit d’une très belle dégustation faite il y a peu de temps lors d’un Vendredi soir froid et gris (dans l’est de la France), mais dans une ambiance familiale, amicale et conviviale.

Les 2 vins dégustés ont été servis en même temps, à la même température et étaient accompagnés de foie gras.

  • Notre première ami est : un château d’Yquem 2002
  • Notre deuxième ami est : un Tokaji Oremus Aszu 5 Puttonyos 2001

Ils ont pour point commun d’être tous les deux 2 grands vins blancs liquoreux.

Ils ont donc un niveau (très) élevé de sucre (> 45 grammes par litre), et sont obtenus avec des raisins touchés par “la pourriture noble”, c’est à dire des raisins ayant subi une surmaturité (on parle aussi de “vendanges tardives”).

degustationvin

Dégustation comparative Tokaji ET Yquem

Ce sont deux vins de longue garde et les boire après 16-17 ans (comme cela a été fait dans le cadre de cette dégustation) n’est qu’une option parmi d’autres : ces deux vins auraient été tout aussi appréciables dans 20 ans (mais sensiblement différents de ce que je vais décrire plus bas, naturellement, puisque les années font évoluer le vin comme vous le savez).

  • Le premier est français (et est depuis longtemps LA référence mondiale en matière de blanc liquoreux).
  • Le deuxième est hongrois et porte également de belles lettres de noblesse depuis plusieurs siècles (Louis XIV l’aurait appelé “Vins des rois, Roi des vins”).

Bref, nous avons affaire à deux très belles “quilles”, pour dire les choses avec raffinement ^^

Approche dégustative

L’objectif de cette dégustation était bel et bien d’apprécier chacun de ces 2 vins pour ce qu’ils ont d’unique ; la comparaison établie entre les deux vise donc à mettre en valeur les singularités de chacun.

D’où le titre de mon article “Tokaji ET Yquem” (et non pas Tokaji VS Yquem ;-)).

L’OEIL

oremus okaji aszu 5 puttonyos 2001Étrangement, il est quasiment impossible de faire une différence entre ces 2 vins à l’œil, sans bouger le verre.

Est-ce lié au fait que nos deux amis sont d’un âge très proche  (l’un de 2001, l’autre de 2002) ? Difficile à dire.

Mais on est dans les deux cas sur une robe or soutenue, avec une belle brillance.

En revanche, un léger mouvement du verre à l’horizontal nous permet de voir que le Tokaji a des larmes (gouttes) qui mettent plus de temps à redescendre. Des gouttes qui coulent plus difficilement indiquent…? Un taux de sucre plus élevé ! Je suis sûr que vous le saviez.

On peut donc s’attendre à ce que notre ami hongrois soit légèrement plus liquoreux, en bouche, par rapport à son ami bordelais.

LE NEZ

C’est ici que la différence a pour moi été la plus marquante.

J’étais face à deux registres sensiblement différents (et c’est là que la beauté de cette dégustation réside ^^).

Chez Yquem, j’ai tout de suite perçu un côté boisé, vanillé, évoquant dans mon esprit certains spiritueux (comme le Whisky) : c’est incontestablement “l’effet fût de chêne” qui guide mon premier nez.

Je sens ensuite, plus subtilement, une grande finesse aromatique avec un registre floral complexe et intense (que je ne saurai décrire ici en détails… mea culpa).

Chez Oremus, les arômes dominants sont : la mangue fraîche (cette note m’a immédiatement “sauté au nez”), le miel, la cire.

Derrière ces dominantes, d’autres notes de fruits exotiques et notes florales (acacia par exemple) viennent se bousculer aux portes de votre nez.

LA BOUCHE

yquem 2002Il serait en effet bien dommage de s’arrêter à un tel moment : n’est-ce pas ?

Nos deux vins ont un point commun : ils emplissent la bouche (on parle d’une bouche “pleine”), et dégage une puissance aromatique proportionnelle à ce qu’ils nous ont présenté au nez : ce que je trouve très appréciable (trop de vins m’ont épaté au nez et m’ont déçu en bouche…).

Le Tokaji a un côté gourmand plus prononcé. C’est l’opulence incarnée avec un côté sirupeux qui laisse penser que ce vin de haut niveau, aurait peut-être été encore meilleur sur un dessert (plutôt que sur du foie gras, comme je vous le disais en début d’article). On est clairement dans le fruit exotique, dans le miel et dans la friandise.

Une très belle longueur en bouche, avec beaucoup d’intensité.

Yquem est un peu plus souple en bouche, moins dense, moins exubérant. L’attaque est intense et complexe. Et le final est ravissant : miel, fruits mûrs et avec toujours, cet effet boisé.
Et sa longueur en bouche est tout simplement extraordinaire.

Comment conclure cette dégustation ?

Je ne m’aventurerai pas dans un classement de “bon / moins bon” car comme je vous le disais, ce n’était pas l’état d’esprit de cette dégustation 🙂

Je ne regrette pas DU TOUT d’avoir dégusté ces 2 vins ensemble, au contraire.

2 belles découvertes !! Que je ne suis pas prêtes d’oublier.

Alors amis du vin…osez les blancs liquoreux ! Ils regorgent de secrets

Total
3
Partages
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles sur le même sujet