São Paulo est une ville bien trop oubliée par les touristes, qui préfèrent les paysages et les plages de Rio de Janeiro. Et pourtant, cette ville ne manque pas de charme et d’intérêt !
Au-delà d’être desservie par le premier aéroport d’Amérique Latine (Guarulhos), et donc de pouvoir bénéficier de tarifs très intéressants depuis l’Europe, ainsi que pour les vols internes, São Paulo est une ville hyper dynamique et paradoxalement aussi très calme. C’est d’ailleurs en tant que “plateforme de transit” que j’ai découvert la ville. L’aéroport aura été mon point de départ-arrivée pour rayonner vers Campo Grande et Salvador de Bahia, ce qui m’a donné l’opportunité de passer quelques jours en centre-ville. Si les tarifs avaient été plus intéressant depuis Rio, je pense que je ne serais même pas passé par São Paulo, et cela aurait été bien dommage !
Car cette énorme métropole est moderne, agréable, dynamique et calme (part rapport aux dangers de Rio bien sûr). C’est un haut lieu de la Culture au Brésil, car la ville est parsemée de musées, de parcs, de fresques murales et de lieux atypiques. Je vous ai donc sélectionné mes coins préférés de São Paulo !
Découvrir le Street Art et le Beco de Batman
S’il y a bien un coin, un quartier de São Paulo à ne pas rater, c’est bien Vila Madalena, dans l’ouest de la ville. Prenez la ligne Verte jusqu’au terminus de Vila Madalena, puis visez sud-sud-est pour vous rendre au Beco do Batman. L’avantage de partir de la station de metro Vila Madalena est principalement que cela descend (à 80%). Et croyez moi, il y a de sacrés colinnes dans le coin ! Vous pouvez choisir de vous perdre dans les petites rues de cette zone résidentielle, ou bien user des plus grandes rues (Rua Madalena). Vous arriverez très vite dans un quartier très animé, à la limite des quartiers de Pinheiros, Sumarezinho et Vila Madalena.
Ouvrez les yeux, le street art est partout. Les murs sont tous utilisés, parfois pour de grandes fresques, mais souvent pour des grafittis de taille raisonnable. Naviguez jusque la ruelle nommée Beco do Batman. Petite rue sinueuse, c’est un repaire international pour le Street Art. Les quelques centaines de mètres de murs sont intégralement recouverts de tags plus ou moins colorés. “Beco” signifie tout simplement “ruelle”, inutile d’y voir une signification particulière autre, mais le véritable nom du spot est Rua Gonçalo Afonso ! L’endroit doit son nom au tag de Batman qui ouvre ou termine la visite, selon le sens que vous empruntez.
Une fois la visite de ce lieu public terminée, prenez le temps de vous balader dans le quartier. Il y a de très nombreuses boutiques d’artisans et de bons restaurants. J’ai d’ailleurs mangé un excellent poisson à la “Peixaria Bar e Venda”, située Rua Inácio Pereira da Rocha, 112 – Vila Madalena. Une fois repus, continuez de descendre à travers le quartier Pinheiros, jusqu’à la station de métro Fradique Coutinho, sur la ligne Jaune. Pinheiros est aussi très animé, regorgeant de commerces, de bars et de supermarchés. Vous trouverez de tout sur place !
Prenez votre temps, une petite demi-journée suffit pour visiter le lieu et s’imprégner de l’ambiance.
Visiter le MASP – Le Musée d’art de São Paulo – Assis Chateaubriand
Après l’art de rues, place au musée le plus important d’Amérique du sud. Le MASP est plus qu’un musée, c’est une institution, c’est une oeuvre d’art à part entière, et c’est un pari osé de mise en scène des œuvres qui y habitent. Lina Bo Bardi, architecte brésilienne emblématique, a créé le visuel ce musée qui déroute les visiteurs depuis 1968. Bâtiment suspendu à deux gigantesques portiques, le MASP aborde une architecture très originale dont la première intrigue consiste à trouver l’entrée, dissimulée par un ascenseur (ou des escaliers). Cette structure parallélépipède, posée à plusieurs dizaines de mètres au dessus du sol, abrite une énorme salle dédiée principalement aux peintres majeurs du XIIIe siècle à nos jours. Les autres étages révèlent aussi d’autres expositions temporaires et permanentes qui ne sont pas dénuées d’intérêt.
La collection principale casse l’intégralité des clichés que l’on peut avoir sur un musée. Plutôt que de déambuler dans une myriade de salles plus ou moins grandes, le MASP offre un seul gigantesque espace d’exposition, peuplé de centaines de peintures posées là, telles des piliers à intervalles réguliers. Il est donc possible de s’approcher très près de toutes les œuvres, de les contourner pour en lire l’explication, d’observer l’arrière des tableaux (l’intérieur du cadre étant visible). Peu de fioritures : les tableaux sont tous “prisonniers” d’une grande fenêtre en verre, posée sur un bloc de pierre grise. Seul le cadre des tableaux permet de mettre en valeur les œuvres, et surtout de se concentrer sur la peinture en elle-même.
C’est très déroutant que de se retrouver dans un espace qui casse les codes. Tous les grands noms des classiques de la peinture sont présents : Botticelli, Mantegna, Raphäel, Piero di Cosimo, entre autres, pour les italiens. Les français sont aussi très bien représentés avec Cézanne, Monet, Renoir, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Manet… et j’en passe ! Une grande partie de la collection est dédiée aux œuvres néerlandaises, flammandes et allemandes avec Rubens, Rembrandt, Antoine Van Dyck, et même van Gogh. Et bien sûr, les artistes locaux brésiliens (et espagnols par extension) sont présents : El Greco, Francisco de Zurbarán, Carreño de Miranda, Bartolomé Esteban Murillo, Diego Vélasquez, Francisco de Goya, Columbano Bordalo Pinheiro…D’autres artistes comptenporains s’exposent avec Picasso, Matisse, Chagall, Dali et d’autres. Difficile de tous les nommer ! Une énorme collection dont la mise en scène apporte autant que les peintures elles-mêmes.
Se balader dans le Parc Ibirapuera
Remis de mes émotions picturales, je me rends au Parc Ibirapuera, situé au sud du centre ville de São Paulo. Attention, le parc n’est pas désservit par un métro, il vous faudra partir de Paulista (si vous êtes dans ce coin) et vous y rendre en bus ou à pieds. Compter une bonne vingtaine de minutes pour s’y rendre à pieds par l’Avenida Brigadeiro Luís Antônio.
Pour continuer dans la culture, il est possible de visiter le MAM – Museu de Arte Moderna (Musée d’Art Moderne), le Musée d’Art Contemporain de São Paulo, les musées de l’aéronautique et du folklore, ou encore le tout premier planétarium construit en Amérique du sud. Je préfère me balader dans le parc, qui offre parfois des expositions d’extérieur. Sous forme d’une dénonciation de la pollution et du pillage de la nature par l’Homme, l’exposition ZOO URBANO met en scène une série d’animaux géants fabriqués à partir de déchets. Au travers d’une otarie en sacs plastiques, d’un gorille en bouteilles de coca, d’un tatou en papier mâché, ou encore d’une panthère de métal, les artistes passent un message fort qui donne à penser.
Au delà des expositions et musées, le Parc Ibirapuera est très grand. Prenez le temps de vous y balader, de faire un picnic, voire du sport avec les équipements, ou encore en vélo. Les arbres sont parfois gigantesques et très loin de la flore urbaine française… Ibirapuera est aussi peuplé de nombreux oiseaux forcément exotiques à nos yeux. Et dans le lac, vous rencontrerez des cignes noires naviguant aux côtés d’uruburs (vautours).
Une bonne bouffée de verdure et d’air, dans une ville tout de même assez polluée.
Déambuler dans la Galeria do Rock
Pour finir la visite, je suis passé par la Galeria do Rock, temple du hard-rock et du métal. A quelques pas de la station de métro très centrale “República”, cette galerie marchande est peuplée de musiques extrêmes à la recherche du vinyle de collection de KISS, du nouveau CD de Megadeth, ou du T-shirt de Slayer. Les 5 étages sont dédiés aux produits dérivés en tous genres, des vêtements prêts-à-portés aux T-shirt à faire imprimer sur place avec votre logo.
Attention, ne vous trompez pas de galeries, vous risqueriez de vous retrouver dans un lieu pas très loin et un peu bizarre… 🙂