Moi qui pensais pratiquer un peu de mon portugais en cours d’apprentissage durant ce week-end prollongé à Porto, je ne pouvais pas plus me tromper. Car la totalité des Portuenses rencontrés parlaient tous parfaitement anglais et presque tous le français. Cela a d’ailleurs donné lieu à quelques situations cocasses durant lesquels chacun tentait de trouver le bon mot dans la bonne langue… ! Pour revenir à la ville de Porto, cette courte introduction sur le langage montre clairement que le tourisme est important dans la région. Et Porto est un concentré de belles choses à voir et à manger.
Jour 1 : le vieux Porto, le centre historique et la Ribeira
Arrivé un vendredi matin vers 10h à l’hôtel après un vol low-cost tôt le matin depuis Paris CDG, il me tarde déjà de crapahuter dans la ville dont on m’a déjà dit beaucoup de bien. Et malgré la volonté de ne pas se presser, de découvrir en prenant le temps, le programme reste chargé !
Mon hôtel est idéalement placé pour visiter Porto car dans le quartier de Bolhão, donc à 10-15 minutes à pieds (et en descente !!!) du Douro ou du vieux Centre ville historique. Et le choix de prendre un bon hôtel 4 étoiles (Hotel Catalonia Porto) s’est avéré judicieux pour bien se reposer et dormir au calme… Car Porto est loin d’être une ville plate ! Entre environ 220 marches du Douro au tablier du pont Luis I et les montées et descentes constantes, cette ville promet un week-end sportif.
Le premier gros coup de cœur est la visite de la Livraria Lello, une magnifique librairie (5 euros l’entrée, à déduire de l’achat d’un livre) de style Art Nouveau dont l’escalier intérieur laisse pantois. L’architecture et la décoration de cette vieille et petite librairie sont à couper le souffle. Cela vaut carément la peine de faire 20 minutes de queue dehors. Les 5 euros ne sont pas perdus puisque j’en profite pour acheter une très jolie édition spéciale Lello de The Art of War.
Il fait un temps magnifique – venteux mais magnifique. Alors je traverse la Praça de Lisboa pour viser la Tour des Clercs qui domine la ville de ses 75 mètres. La visite de cette église de style baroque (6 euros) offre la possibilité de parcourir les étages au travers de plusieurs salles puis de gravir les escaliers en colimaçon donnant sur le sommet de la tour. De là-haut, le paysage est splendide ! La vue à quasi-360° dévoile les toits de la vieille ville et un panorama saisissant sur la cathédrale de Porto et son Palais Épiscopal blanc. Le fameux pont métallique est lui caché derrière.
La balade continue avec un détour sur l’ancien marché Ferreira Borges tout de fer forgé et de verre, transformé en lieu culturel. Rien à voir passez votre chemin si ce n’est pour faire quelques jolies photos. Et traversez la place vers la petite église Sao Fransisco qui cache deux superbes secrets : 1. des sculptures intérieures toutes de bois peint juste hallucinantes, et 2. des catacombes tout à fait surprenantes. En centre ville, visitez aussi l’intérieur de la gare São Bento décorée de l’histoire du Portugal en mosaïques, ou azulejos.
La journée se termine tout naturellement sur une balade sur la Ribeira : les quais aménagés du Douro regorgent de terrasses ensoleillées. Idéal pour un apéritif bien mérité après plus de 10 kilomètres de marche. En plus, la vue sur le Pont Luis I à gauche est ravissante tandis que le soleil se couche à droite. Dans l’obscurité qui grandit, je remonte tranquillement vers l’hôtel le long d’un chemin à droite du pont Dom-Luis. Une jolie balade en soirée permettant d’apprécier la magnifique et imposante muraille encore debout.
Il est temps d’aller manger.
Interlude : où et quoi manger à Porto ?
En trois jours, j’ai pu tester quelques restaurants. Et le meilleur conseil que je puisse donner c’est de ne se fier à aucun site internet ou site de réservation. Lisez les blogs voyage et encore mieux : prenez les petites ruelles désertées de touristes, marchez 50 mètres et vous tomberez sur la pépite locale. Sinon, demandez aux différents commerçants ou guides quel est le restaurant du coin qui est moins touristique que les autres.
Démonstration par l’exemple : restaurant réservé via LaFourchette pour le premier soir = déception et cher. Supposé cuisine typique tendance gastronomique, le même plat aurait pu être servi dans un petit restaurant de quartier mais sans le beau cadre classieux.
Je peux vous conseiller trois adresses découvertes soit par le hasard, soit sur conseil local. Cana Verde, Rua dos Caldeireiros et tout proche de Igreja dos Clérigos : cuisine traditionnelle vraiment pas chère du tout, excellent service, plus de locaux que de touristes dans le restaurant. Casa Dias, Av. de Ramos Pinto 242, c’est à dire sur les quais des caves de Porto, en face du téléphérique : un excellent restaurant typique, le poisson était parfait. La serveuse très honnête me prévient que les sardines sont congelées car ce n’est pas la saison, ce qui me permet de me rediriger vers une dorade fraîchement pêchée. Les quantités énormes, donc trop, mais très bon. Et le restaurant le plus étonnant pour la fin : Porto A Noite, R. dos Mercadores 172, soit moins de 300 mètres de Praça Ribeira. Certains soirs, vous aurez droit à un show Fado : guitare sèche et guitare portugaise accompagnés de chants d’habitués de la soirée et même du staff du restaurant. Un très joli moment intimiste vu la taille du restaurant. Vous vous surprendrez à danser et chanter avec les autres clients ! Et pourtant, nous étions à peine 8 clients un samedi soir. Côté cuisine, très traditionnel. Le poulpe grillé était très simplement bon et pas cher du tout.
Manger pas cher à Porto ça veut dire quoi ? Entre 6 et 10 euros pour un menu : plat du jour, boisson, entrée ou dessert. En comparaison, une bière de 50 cl sur la Ribeira : 6 euros, un aller simple du téléphérique : 6 euros pour un adulte… (no comment), une entrée de visite complète d’une église : 3 à 6 euros.
Jour 2 : traversée du pont Luis I, découverte de Villa Nova de Gaia et balade en bord de mer
Malgré toutes les petites ruelles, l’obscurité à la nuit tombée et les rares lumières, Porto ne m’a jamais semblé une ville dangereuse, rien à voir avec Rio de Janeiro par exemple. Elle ne l’est d’ailleurs pas du tout. Donc n’ayez pas peur d’explorer un maximum car les petites rues sinueuses peuvent vous donner un point de vue tout à fait différent sur la ville ou sur une place. Tout peut se faire à pied assez facilement sans pour autant prendre les transports en communs.
Le symbole – s’il en est un – de la ville de Porto c’est le fameux Pont Luis I. Avec ses 395 mètres de long et sa hauteur de 85 mètres au dessus du Douro, il peut impressionner. Sur le tablier haut ne circulent que les trams et les piétons. C’est donc le lieu parfait pour photographier sereinement la vieille ville de Porto et sa voisine d’en face Villa Nova de Gaia. Pensez à retourner sur le pont la nuit venue, le travail d’éclairage de la ville et du pont est simplement magnifique.
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait en revenant de la plage. Car Porto n’est qu’à 20 minutes en bus de la côte Atlantique ! Attention, il fait bien trop froid en mars pour piquer une tête ou aller plonger. Nous sommes bien loin des températures tropicales du même océan côté brésilien… Prenez le bus 500 en début d’après-midi depuis le centre ville ou les bord de quai jusque Matosinhos, puis redescendez à pieds jusqu’au Phare de Felgueiras. Seulement 4 kilomètres de plages entrecoupées de zones rocheuses pour apprécier un très beau coucher de soleil allongé sur la plage.
Jour 3 : Palácio da Bolsa et Porto Ferreira
Ce dimanche, il pleut. Ce qui est idéal pour visiter deux lieux obligatoires de Porto en s’abritant de la pluie : le Palácio da Bolsa et une cave de Porto. Comptez 1 heure de visite pour le Palais et 45 minutes pour une cave. Juste de quoi remplir la matinée en centre ville avec le Palácio da Bolsa, re-re-re-traverser le pont Luis I, manger un bout sur les quais et visiter la cave Ferreira. Sans trop courir non plus derrière l’avion de retour de dimanche 17h30 (low-cost encore). Pour éviter de courir, n’oubliez pas les transports en communs comme le métro et le bus.
D’ailleurs, si vous voulez absolument prendre un bateau ? L’excursion la moins chère est à 3 euros… il s’agit tout simplement de traverser le Douro via le TAXI RIVER 😀 3 minutes de traversée.
Il y a vraiment des trésors inattendus dans cette ville de Porto, à commencer par le Palácio da Bolsa. Les salles sont plus belles les unes que les autres avec une visite qui se termine en apothéose par le Salon Mauresque ou Salão Árabe. Les photos parlent d’elles-mêmes, sachant qu’elles retirent déjà grandement de la superbe du lieu.
Dernière étape avant de rentrer à la maison : la visite impérative d’une cave de Porto. J’ai choisi un peu au hasard et à la lecture de quelques blogs. Disons que la cave Ferreira est aussi tout au bout du quai et que j’ai pensé trouver moins de monde. Un ami a lui visité Ramos Pinto et goûté quelques uns de leurs vins. La visite est assez rapidement expédiée (30 minutes chrono) mais la guide est patiente et répond aux questions. Le bâtiment est beau, les tonneaux bien mis en valeur. La visite se termine sur une dégustation d’un Porto blanc et d’un Porto rouge. Pour 14 euros, peut-être un peu cher comme visite.
Après une cave, de nombreuses balades, encore plus d’escaliers, de la morue, des églises, la plage et de la musique, je peux dire avoir fait un premier sympathique tour de la ville de Porto ! Ce compte rendu n’est d’ailleurs que peu de chose à côté de ce qu’il est possible de vivre dans cette ville en seulement 3 jours.
Et vous ? Quel coin de Porto appréciez-vous le plus ? N’hésitez pas à partager vos bonnes adresses en commentaire.