Si l’on est fan de Breaking Bad (et nous le sommes), on ne pouvait passer à côté de l’évènement ABQ Paris où l’on nous proposait de réaliser des cocktails en tenue de “cook” dans le célèbre Winnebago de la série. Donc courageusement (vous verrez, l’adverbe prendra tout son sens par la suite), nous réservons une soirée – 30€ par personne tout de même – dans l’esprit de passer un bon moment.
Nous avons donc testé (enfin, à l’heure où l’on écrit, ya que la moitié des junkies de la Redak qui a pu…) le Bar temporaire Breaking Bad créé et “organisé” par ABQ Paris.
Une organisation pour le moins… artisanale…
Arrivé au Winnebago, c’est une épreuve de force qui démarrage ! Lors de la présentation de notre première équipe sur les quais d’Austerlitz, c’est la Police qui nous a accueillit ! Plongée dans l’ambiance ? Oui, mais pas prévue. Effectivement, l’équipe d’ABQ avait juste omit de prévenir les bonnes autorités de la présence de l’évènement ! La maréchaussée a donc interdit la présence du Winnebago, nous forçant à rentrer chez nous. Mais pas d’inquiétude, nous allons être “recontactés rapidement” et “chouchoutés”. Comme le disais un grand politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Car recontact il y a eu quand l’équipe a relancé ABQ qui visiblement a totalement oublié de nous rappeler (mais pas de débiter les 30€). Proposition d’un nouveau lieu (on y reviendra), à des horaires impossibles cette fois-ci. Et quand on demande de nouvelles dates pour juste pouvoir revenir, silence radio… bref, une organisation comme on les aime !
Heureusement (?), une seconde équipe a pu se rendre sur les lieux… vous verrez, il faut vraiment être fan…
La relocalisation de l’évènement nous conduit au Petit Pantin, métro “Bobigny – Pantin – Raymond Queneau” pour être précis. Et comme on est des gens civilisés, ordonnés et qui suivent les consignes à la lettre, on s’est pointé 30 minutes avant, bavant à l’avance en pensant aux burgers de Skinny Pete et Badger et à la terrasse… cf. la confirmation email quoi !
Yo, Bitch !
Merci d’avoir réservé un ticket pour venir cuisiner des purs cocktails à ABQ le Tuesday, 5 July 2016 à 19:45.
Votre billet vous donne droit à 3 cocktails dont deux que vous ferez vous-même grâce au manuel de chimie moléculaire de Mr. White.
Rendez-vous devant le Van 30 minutes avant que ne commence votre session, comme ça vous pourrez prendre un verre sur la terrasse extérieure avant d’entrer dans le Labo !
Votre session durera 2 heures !Skinny Pete et Badger vous ont aussi préparé de bons petits plats sur la terrasse si vous avez faim. Vous pourrez leurs demander le fameux Heisenburger. Yeah Bitch ! Des put**n de Burgers !
Soyez juste discrets, la brigade des stups rôde…
On se retrouve au Labo !
J.P
Le délire, c’est que ABQ Paris s’est délocalisé mais à complètement zappé de transmettre l’information aux cuistots de burgers… Donc tu arrives, tu as la dalle, tu es présent 30 minutes à l’avance… et ya QUE DALLE à faire métro “Bobigny – Pantin – Raymond Queneau” ! Enfin, si, tu peux acheter une paire de chaussures aux vendeurs à la sauvette et grignoter un mini sandwich de la “Pause 15 min” situé de l’autre côté de la Nationale 3.
On nous propose gentillement de “chill les gars, c’est à 19h45″… Les 30 minutes d’attente sont très longues… Du coup, on a pris des photos d’ensemble !
ABQ Paris : C’est sale, ça pue et ça racle les fonds de tiroirs
Heureusement, “l’expérience ABQ Parisé” démarre à l’heure. Attendez-vous à croiser beaucoup de monde, à raison de 30 personnes par session. Le bus est grand, mais c’est un peu serré ! Les fans de la série s’y retrouvent complètement : le bus est assez fidèle d’extérieur et l’intérieur est plutôt bien travaillé niveau déco. Au fond du Winnebago, le portrait de Walter White jette un regard bienveillant sur les nouveaux dealers de cocktails.
C’est parti, on trouve sa table, et sur ton tabouret la fameuse tenue de laboratoire jaune / Hatmat / biohazard qu’on nous demande d’enfiler tout de suite. Équipement qui met l’ambiance, on était déjà tous en train d’essayer de passer notre corps dans la mythique tenue ! MAIS… soudain, un regard perplexe parcours notre groupe de 5 : “mais quelle est cette odeur ?”… Non, il ne s’agit pas du colorant bleu qui sent naturellement mauvais. Non, personne n’avait pété. Non, ce n’est pas la climatisation. Il s’agit tout simplement d’effluves corporelles emmagasinées et piégées dans les belles tenues jaunes… Eurk. Sans parler des combinaisons jaunes ultra-collantes car pleine de sucres et de projections des précédents participants (voire même probablement de ceux de la veille… ou avant veille… ou depuis l’installation du Bar en fait…).
L’hygiène est déplorable dès la première minute d’expérience… Mais on est des fous (on mange des cailloux…) alors on a quand même mis les combinaisons à contre-cœur. Pour ce qui est des masques, quelques rares courageux ont tenté. Autant vous dire que s’ils étaient aussi bien entretenus que les combinaisons, c’est la maladie de peau assurée, en commençant par les yeux !!! Et puis franchement, ce n’est pas du tout dans le thème de Breaking Bad ce côté crado. Les amateurs de la série se remémoreront les longues séances de lavage complet, à poil ou habillés, de Walter et Jesse… Incluant les combinaisons hatmat !!!
Finalement, on a été “chanceux” car on a eu les combinaisons qui puent. D’autre ont eu des tenues complètement déchirées, dont les jambes n’étaient plus que des lambeaux de tissus. Encore moins chanceux, les retardataires n’ont même pas de tenue !!! “Y’en a plus”. Paie ton excuse pour l’expérience laboratoire de WW & JP à 30 boules… Du coup, tu fais ton cocktail avec un type (charmant au demeurant) qui n’est pas du tout dans le thème.
Pour le reste, le matériel d’apprenti-chimiste semble propre. Place aux cocktails.
Le cocktail-glaçon, spécialité du Bar Breaking Bad Paris
A l’entrée dans le Winnebago, un premier cocktail est distribué (sur les trois, il faut en réaliser deux soi-même). C’est pas exceptionnel, mais on est là pour l’expérience avant-tout, se doutant un peu à l’avance qu’un cocktail fait soi-même ne peut pas être aussi bon que celui du barman du Mary Céleste ou du Syndicat ! Notre tablée s’attaque donc à la création du premier cocktail : c’est fun car c’est collaboratif ! Le breuvage doit être réalisé en équipe, et en plusieurs parties à assembler dans le kit de chimie. Éprouvettes graduées à bec, béchers et autres helen mayers… harlemmeyer… erenmayer…. erlenmeyers (merci google) sont donc nos outils pendant deux heures. Mais pas que, car la production du second cocktail se verra accompagné d’autres machines…
Globalement, la liste de ingrédients est marrante et les mélanges à faire ludiques, pour un cocktail final difficile à imaginer : objectif réussi. C’est sympa (mais grave collant). Mélange de couleurs, un peu de fumée, neige carbonique, c’est loin du cocktail moléculaire car juste deux ou trois trucs qui fument histoire de rigoler un peu. C’est dans l’esprit de la chimie de la série Breaking Bad, mais sans l’expérimentation car il faut forcément suivre la recette imposée (et les pré-dosages).
Les deux cocktails réalisés sont “dressés” par le staff et, à notre grande surprise, complètement noyés dans des glaçons… donc à boire très vite si vous ne voulez pas vous retrouver avec une piscine de flotte dans la main au bout de 10 minutes. Il y a plus de glace dans le verre que de liquide pour de désaltérer, ce qui n’est pas non plus signe d’un cocktail de qualité.
Sinon, pour parler de l’ambiance, c’est clairement ambiance Breaking Bad : le van est là, la chimie est OK, le côté ludique aussi. Mais c’est tout. Les deux heures manquent cependant très clairement d’animation : on est juste là pour les cocktails… Le “yo bitch ca va?” Est juste là pour rappeler que ça doit être dans le thème. Les trois serveurs se relayent avec efficacité mais à l’exception de la tenue et d’un comportement très dilettante à la Jesse Pinkman, on a quand même bien l’impression qu’ils sont là pour faire le job, pas plus. Forcément, on a envie de penser qu’ils subissent aussi l’organisation. Florilège : “Cassez rien ça coûte cher”, “Y’en a plus” à propos d’un ingrédient, “Pour pisser c’est au fond à droite”.
Seul réel point positif : c’est très bien calibré pour tenir sur les deux heures.
PS : ya rien à grignoter malgré trois cocktails.
Notre avis sans concession à propos de ABQ Paris : le bar Breaking Bad c’est nul
Si on résume l’expérience ABP Paris, le Bar temporaire Breaking Bad : c’est une organisation désastreuse et totalement irrespectueuse des clients (car oui, on est quand même des clients ET des fans).
C’est un thème respecté sur la forme (le van, les ustensiles, le ton parfois), mais sur le fond, on se demande un peu quand même si ce n’est pas qu’une fumeuse histoire pour faire du pognon. Car grâce à la réservation à l’avance, tout est prépayé. Le comble c’est que l’évènement semble pratiquer l’overbooking : il n’y avait pas assez de place ni de combinaisons jaunes… L’overbooking qui ne sert à rien puisque tout est prépayé, sinon à stocker 30 personnes dans un environnement chaud et humide.
Le pire c’est que malgré toutes les critiques que l’on peu émettre, le ABQ PARIS se reposera sur le paiement à l’avance et un comportement cool-dilettante lié au thème, et que, en tant que client, ils n’en auront certainement rien à foutre. Le chiffre d’affaires est assuré.
En conclusion, en sortant, même si on a faim, on fonce chez soi pour prendre une douche, car on se sent quand même très très sale.
Fan inconditionnel je rejoins cette Avis sauf que le bus ne correspond pas du tout au RV de la série..plus long , les impacts de balles n’y figure pas et de plus c’est une pâle copie du concept breaking Bad car ils n’ont aucunes autorisations pour utiliser la licence …bref si comme moi tu es fan c’est une expérience a ne pas faire