Les réguliers du Hellfest attendent toujours l’ouverture des portes de la Cathédrale dans l’attente de découvrir la dernière nouveauté du site. Travaux, réorganisation de l’espace, nouvelles œuvres d’arts, le Hellfest couvre une jolie superficie de terrain entre les vignes, mais qui n’est pas infinie ! Malgré cela, en 2019 encore, les équipes de Ben Barbaud proposent du changement.
Alors que le Hellfest fait la Une du fait des déclarations de Ben Barbaud assumant avoir “le festival le plus cher de France”, et de l’annulation de Manowar, on vous propose de remettre les pieds sur Terre.
Le Hellfest on y est en 2019. On y constate depuis 2014 déjà les grands changements récurrents dans les aménagements. Festival le plus cher ? Peut-être est-ce largement justifié !
Relooking complet du Hell’s Food Court
Jusqu’à présente, la zone pour prendre ses repars était un vaste rectangle dominé par une grande croix (oui, en metal). Les tables posées régulièrement donnaient une impression de cantine géante dans laquelle se reposaient tant les mangeurs que les exténués du festoche en quête de chaises.
Pour l’édition 2019, c’est plus qu’un coup de peinture qui est donné à cette zone. C’est carrément un coup de pelleteuse ! A la manière d’une citée antique, une très belle allée centrale pavée distribue les affamés vers les stands pour se terminer sur un kiosque rond abrité. A son centre repose une fontaine à guitare pour rafraîchir plus l’ambiance que ses visiteurs.
Les stands eux-mêmes profitent du lifting. La standardisation est de mise : tout le monde en noir et blanc et on dissimule les traditionnels chapiteaux par une déco simple, propre et efficace.
Tout est bien pensé, bien plus que juste pour faire beau. Les manges-debout de part et d’autre de l’année centrale coupent les files d’attentes et semblent fluidifier le trafic.
Rassurez-vous, la bouffe est toujours de bonne qualité !
Rajeunissement du Kingdom of Muscadet
Une des critiques principale des festivaliers est au regard de la poussière et du manque de zones d’ombres. Plus de 40.000 personnes par jour qui foulent les pelouses sans relâche pendant 3 jours (voire 4 jours si le format Knotfest se reproduit) représente un sacré défi pour trouver des idées anti-poussière.
Pour le Kingdom of Muscadet, la solution est simple : création de “chemins” bétonnés sur les points de passage principaux pour réduire la poussière produite et dépôt d’une quantité impressionnante de copeaux de bois sous les arbres.
Ce n’est pas miraculeux mais cela fonctionne terriblement bien ! Poussière toujours mais beaucoup moins.
Un festival cher ? Certes, mais diablement efficace dans la prise en compte des commentaires annuels.
C’est pas tout mais on est là aussi pour la musique. Pas uniquement pour se goinfrer au Food Court.
Carcass répare, Carcass remplace
C’est la blague de l’édition 2019 : l’absence de Manowar sous couvert d’explications fumeuses aura autant fait enrager que marrer les festivaliers. Internet déchaîne les passions sur masse de catchphrase à la non-gloire de Manowar.
Prévus sur le même créneau horaire, Carcass signe un retour tonitruant. Certains pensaient les voir en Mainstage mais ce n’est clairement pas assez grand public.
Comment décrire un le show de Carcass ? Imaginez mettre la langue dans une prise électrique et vider en 1 heure l’équivalent de la production énergétique de la centrale de Flamanville. Oui. Carcass c’est ultra intense. Zero pause sauf à changer de guitare. Un rapide commentaire sur le nouvel album à venir et c’est tout. Place intégrale à la musique extrême.
Le public semble scotché sur place, presque pas ambiancé mais pourtant à fond. Ça promet pour le retour de ce groupe mythique.
Sabaton play, Manowar run away
Il faut bien se le dire, l’annulation de dernière minute de Manowar a du faire enrager un bon 95% des festivaliers, dont vos serviteurs. Surtout que ce n’était pour – visiblement – aucune raison valable. Du coup, nos amis suédois de Sabaton sont venus les remplacer au pieds lever en tête d’affiche de ce jour 1.
Au pied levé, c’est l’expression consacrée de cette soirée ! Car non seulement, le set de Sabaton du Knotfest faisant 1h, il a été rallongé pour tenir les 1h30 prévu. Mais ajoutez à cela une extinction de voix de Joakim Broden qui se fera remplacer par ses guitaristes, et vous donnez… une soirée finalement historique !
Car clairement, Sabaton ne s’attendait pas à ce qu’on leur propose le créneau star du premier jour, et cette extinction de voix a entraîné des situations terriblement cocasses, le groupe enchaînant ses hits dès le début (quant la voix de Joakim tenait encore un peu debout). Puis, à l’annonce de sa voix “fucked up”, Joakim Broden s’est improvisé roady de luxe pour ses guitaristes, venant leur coller les paroles des chansons devant eux ! Si la voix n’y était pas, c’était un vrai moment de rock n’roll comme on les aime !
Et histoire de ne rien gâcher, c’est quasiment ému aux larmes que Sabaton a terminé son set (Joakim Broden retirant même ses lunettes de soleil !), remerciant l’équipe du Hellfest, son staff, ses musiciens, mais aussi la foule pour cette soirée qui sera désormais historique pour eux. Moment émotion dans la fosse.
En conclusion, on peut aisément effectuer la comparaison suivante : Manowar – Prépare le show depuis 18 mois avec le Fest + refuse de faire un set si tout n’est pas parfait + ignore littéralement les milliers de fans qui se sont déplacés.Sabaton – Show préparé le matin même pour le soir + set complet malgré la voix totalement défoncée du chanteur + remerciement chaleureux de tout le monde.Devinez qui a gagné une place dans nos coeurs ?
Gojira en superstar de la scène française
Le premier jour de festival est assez largement dédié à la scène metal française. Mass Hysteria, Lofofora, Ultra Vomit, Dagoba, Calogero, No One Is Innocent, Blackrain, Klone, entre autes !
Vous avez bien lu, a priori Calogero a fait une apparition sur scène lors du concert des déjantés Ultra Vomit.
Malgré un gros show, les nantais doivent s’incliner très largement devant les Ondrais de Gojira. Jouant après Sabaton, le metal ambiancé mené par les frères Duplantier s’impose comme une très grosse référence de festival.
Quand on voit le talent de tout ces groupes français, il est déprimant de ne pas les voir plus souvent sur le devant de la scène française autre que metal.
Voilà qui ferme une seconde journée riche en concerts et dont on ne parle que des point saillants.