Après une journée 2 en demi-teinte dont la soirée était déceptive, nous attendions de grandes et belles choses à voir la programmation de ce troisième jour de Hellfest 2023. A commencer par une météo clémente, des performances attendues, et plein de nouveaux groupes à découvrir.
Nous avons été comblés à tous les niveaux ! Synthèse de cette belle journée.
De la jeunesse, de la diversité et de futures têtes d’affiches
Bloodywood
Pas de marquage au sol, pas de fancy backdrop, pas d’animation, le show tient sur du pur… show ! Et le public du Hellfest est présent pour honorer la venue depuis New Delhi de ce groupe qui bénéficie d’une incroyable popularité en ligne en quelques mois à peine. La Main Stage 2 est pleine dès 11h40, chose assez rare un samedi matin de Hellfest alors que SUM 41 jouait tard encore la veille.
Le groupe de metal fusion / metalcore indien joue avec une spontanéité et une énergie dont nombreux devraient s’inspirer.
Le léger bémol reste sur les balances qui n’étaient franchement pas bonnes. Heureusement que le show a assuré grave. Le côté rap apporte une fraîcheur et des ruptures que l’on voit de plus en plus au Hellfest, et apprécie (sauf quand c’est mal fait comme sur MGK).
Dans tous les cas, une fosse remplie et une Main Stage 2 qui saute jusque loin derrière les régies prouve que le festival reconnaît et aime plus de diversité musicale.
Grandma’s Ashes
On parle toujours de la rareté de trouver des groupes de métal français… mais parle-t’on souvent de groupes français 100% féminin ? Spoiler alert : non.
Et c’est bien dommage, car le trio sait emporter ses spectateurs sur un univers à la fois lourd et mélodique. Le trio Eva, Edith et Myriam savent transporter la foule de la Valley, avec classe et puissance ! Le chant clair étant presque une exception dans cet univers d’extrêmes, on apprécie grandement les vocalises des deux chanteuses. Le metal n’appartient pas qu’aux hommes, et on souhaite que cela s’intensifie à l’avenir tellement cela apporte un souffle nouveau sur les scènes !
Lorna Shore explose Altar
Énorme attente au Hellfest 2023 avec Lorna Shore. Les américains remplissent un Altar déjà conquis alors que Iron Maiden joue en parallèle sur la Main Stage 1. La formation renouvelée depuis 2020 par l’extraordinaire chanteur Will Ramos a totalement retourné Altar.
Du côté de la Redak nous étions en très grande attente de ce périlleux exercice du live pour un groupe qui surperforme en production studio. Pour le coup il n’y a pas tromperie sur la marchandise !
La performance est totale. Armés d’un seul simple backdrop, Lorna Shore entame brutalement le show à 120 dB ! La régie corrige vite le tire pour revenir à des standards convenables pour éviter de nous rendre sourd dans les premières minutes.
Will Ramos est incroyable au chant. Les alternances de chant guttural et les breaks brutaux en pig scream fascinent le public. Certains découvrent sur place et se prennent une vraie “claque dans la gueule”.
Tous les membres du groupe sont très bons, avec une mention spéciale pour le guitariste Adam de Micco qui tient le côté mélodique avec brio.
Un groupe à suivre de très près dans les années à venir.
Porcupine Tree nous transporte loin dans les nuages
Difficile de partir perdant avec l’équipe de Steven Wilson. Après le superbe show de 3h qu’ils nous ont offert au Zenith de Paris en novembre dernier, nous attendions donc du lourd… et du lourd nous avons eu ! Steven, Richard et Gavin étaient avec nous en conférence de presse et nous avaient donc prévenus. Porcupine Tree n’a jamais officiellement arrêté, ils se sont juste mis en pause en attendant le retour d’une bonne idée.
C’est la force de Porcupine Tree. Leur crédo : faire ce qui leur plaît, et tant pis si ça dérange les fans. Steven Wilson assume même totalement aimer quand les fans sont dérangés par un nouvel album. Cela veut dire qu’ils continuent à changer, à innover, et c’est ce qu’ils souhaitent faire ! C’est d’ailleurs sa recommandation à un jeune groupe : dans un monde où il n’y a jamais eu autant de musique, il faut faire ce que l’on aime, et trouver ce qui nous différencie des autres. Et sur ce point, Porcupine, sans engagement ni deadline, a la liberté de créer et renouveler son son. Son qu’ils n’aiment pas appeler “progressif”. Car “prog” rappelle une musique d’il y a 50 ans. Or eux sont actuels !
Et ce set alors d’une heure au Hellfest ? Déjà une heure, c’est peu pour le trio de Hemel Hempstead, mais ils ont décidé d’adapter leur setlist pour envoyer des chansons “lourdes” afin de mieux coller à l’ambiance du festival. Ce qui n’empêche pas de balancer un Anesthetize de plus de 15 minutes en plein milieu du set ! Avec une mise en scène minimale (et un son parfait, comme à l’accoutumée), Porcupine Tree nous a transporté bien au-dessus des scènes du Mainstage… et on en redemande, quitte à attendre encore de longues années.
De l’énergie à revendre pour un samedi soir
Arch Enemy
Dans les valeurs sûres d’un festival on retrouve Arch Enemy originaire de Suède et désormais bien internationale. Dans le cadre des performances vocales, Alissa White-Gluz est une belle référence. Le chant growl ne perd jamais de sa puissance sauvage durant le set. La chanteuse canadienne se fend aussi de sympathiques interactions en français avec le public avec ce charmant accent très chantant.
Un show vitaminé, très propre sur le plan technique, et dont les mélodies restent en tête le temps de passer à une autre scène.
Powerwolf
Est-ce encore la peine de présenter Powerwolf ? Depuis 2003 les allemands ne font que grandir, et chaque tournée est plus massive que la précédente. Si vous n’avez jamais encore participé à une messe du Heavy Metal avec Attila Dorn en prête diabolique, le moment était parfait ! Et pour ceux qui venaient déjà conquis, une nouvelle confirmation de la puissance du groupe. Une scénographie imposante, des riffs accrocheurs, une énergie scénique impressionnante, rien à redire pour la prestation de nos loups-garous favoris. Encore un nouveau trophée pour le groupe de Matthew Greywolf qui peut se targuer de confirmer un peu plus la position de Powerwolf dans le paysage metal du moment. Et on en redemande.
Iron Maiden
Monstre sacré du metal, Iron Maiden ne vient jamais pour enfiler des perles sur la Mainstage, et nous régale toujours autant. Si certains groupent semblent se remettre en scène pour cachetonner sur leur gloire passée (coucou Mötley Crüe !), la bande de Steve Harris et Bruce Dickinson sont là car ils adorent ça. Maiden, c’est autant un spectacle qu’un concert, et on a la sensation que les musiciens prennent autant leur pied sur scène que nous dans la fosse. La setlist est composée essentiellement de morceaux issus de Somewhere in Time et du dernier Senjutsu, autant dire que les fans de ces deux périodes seront conquis. Et que dire d’Eddie, mascotte iconique du groupe qui est toujours un membre à part entière du groupe sur scène (et qui nous a offert un grand moment de “Air sabre” !).
Ah, et un big up au petit couple qui a fait sa demande en mariage au début de Fear of the Dark derrière les Mainstage. On vous a vu, et nul doute qu’avec un début comme cela, cela ne présage que du bon pour l’avenir !
