Critique Les Stagiaires de Samantha Bailly

lesstagiaires_samanthabailly

Un roman rafraichissant mais qui tombe parfois dans quelques facilités.

Résumé

Ophélie, Arthur, Hugues et Alix venant d’horizons aussi divers que variés sont les nouveaux stagiaires de Pyxies, une boîte parisienne spécialisé dans l’édition de mangas et de jeux vidéos. Leur point commun ? Leur volonté de faire leurs preuves dans une entreprise qui les fait rêver, ce malgré un statut précaire et un salaire médiocre. Leur Graal ? L’embauche à la fin de leurs stages.

Le roman se partage entre les points de vue d’Ophélie et d’Arthur, deux stagiaires aux mentalités et parcours de vie diamétralement opposés. L’une vient de province, se bat pour réussir dans le domaine qui la passionne malgré des difficultés financières et une absence de soutien familial, l’autre est issu de la grande bourgeoisie parisienne au portefeuille bien fourni et sort d’une école de commerce huppée. L’une est solide et bien ancrée là ou l’autre est malsain et paumé. Deux personnages également très différents dans leurs façons d’être : Ophélie se bat pour atteindre ses objectifs tout en se questionnant sur ses choix de vie, alors qu’Arthur se vautre dans ses excès et ses envies capricieuses et contradictoires, n’hésitant pas à faire du mal à autrui. C’est au travers de leurs parcours à Pyxis que nous les voyons évoluer, s’interroger et peut-être trouver la réponse à certains de leurs questionnements.

Yong Adults

lesstagiaires_samanthabaillySamantha Bailly livre ici un roman young adult assez prenant, qui ne manque pas de nous rappeler les années de stage qui ont pu jalonner nos parcours de jeunes actifs, entre salaires minimaux, horaires ubuesques et doutes. L’auteur dresse un portrait souvent acerbe de ces sociétés qui embauchent des stagiaires et employés kleenex à tire-larigot afin de fournir un travail de qualité à moindre coût, n’hésitant pas à faire miroiter une possible embauche comme moyen de pression pour faire plier les moindres résistances ou rébellions. Cependant, on peut tout de même lui reprocher quelques facilités. Ses personnages tout d’abord sont parfois quelque peu caricaturaux, que ce soit au travers de leurs pensées ou actions. On peut le constater avec Arthur, jeune blanc-bec sournois et méprisant, pensant que tout lui est dû grâce à sa belle gueule et sa fortune, mais restant profondément frustré par sa vie dont il ne trouve pas le sens. Il pose cependant regard vitriolé sur son milieu, dont il dénonce les faux-semblants sans pour autant y échapper. De l’autre côté, Ophélie a toutes les qualités de l’héroïne  basique (mignonne, volontaire, bosseuse et honnête) qui poursuit son chemin malgré les galères et les doutes. Un poil trop lisse à mon goût.

On regrettera aussi le fait de voir Pyxis et l’univers des stagiaires s’effacer au profit des intrigues amoureuses qui prendront finalement le pas sur la dureté et l’instabilité du monde de l’entreprise pour ces jeunes arrivants pleins d’espoirs. Ce romain n’en reste pas moins un portrait plutôt honnête du monde des stages, bien ancré dans notre époque. Bon nombre de lecteurs et lectrices y reconnaîtront leurs parcours dans les sociétés actuelles, dont les réseaux sociaux font maintenant partie intégrante, et dont les nouvelles stratégies de communications se veulent plus “friendly” en apparence pour mieux serrer la vis derrière.

Au final, “les stagiaires” reste un roman agréable et rapide à lire qui saura aisément contenter le plus grand nombre!

Pour se le procurer et le lire, c’est par ici !

Total
3
Partages
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles sur le même sujet