Electrosound – Du lab au dancefloor

Electrosound – Du lab au dancefloor

Espace Fondation EDF

6, rue Récamier – 75007 Paris

Du 25 mai au 2 octobre 2016

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L’électronique: un terme à double sens

Si je vous dis musique électronique, vous pensez à quoi ? Est-ce que, comme beaucoup, le genre vous évoque les folles soirées de David Guetta à Ibiza, ou encore les indémodables Daft Punk ? Ou alors, vous pensez plutôt aux beaux set étoilés de votre voisin qu’il compose grâce à ses toutes nouvelles platines vinyles vintage ?
Dans ce cas, vous pensez à des ambiances, à un Dj, ou à un lieu. Vous vous référez à ce qui vous fait passer un bon moment, et vous le nommez peut être ainsi. En soi, ce n’est pas un genre facile à expliquer car le mot induit une complexité scientifique qui nous éloigne d’emblée de la composition onirique à laquelle se rapporte le mot musique.

Sans tourner davantage autour du pot, je vais reprendre la définition utilisée au sein même de l’exposition qui rapporte que la musique électronique, c’est « une pratique musicale basée sur l’utilisation d’instruments générant des fréquences sonores à partir de la mise en forme de signaux électriques ». Donc, cette définition explique la référence du terme électronique, qui n’est pas à confondre avec le mouvement « électronique » qui tend à regrouper une culture de genres musicaux plus large encore; dont les dérivés sont la techno, la house, la trance, et j’en passe.

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L’exposition Electrosound est vraiment une perle rare car elle répond à tous les questionnements qui nous viendraient à l’esprit à l’égard de ce genre. D’où vient-il ? Qu’est-ce qu’il représente à l’échelle mondiale ? Comment est-il perçu par nos nouvelles générations ?

Il y a un véritable besoin d’expliquer le genre par ses origines, lorsqu’il n’était pas encore défini comme tel, mais plutôt lorsqu’il était une ambitieuse expérience scientifique, perçue et prônée par de véritables intellectuels.
Ce qui est particulièrement constaté avec la musique électronique (comparé à d’autres genres musicaux), c’est son rapport immersif à l’image. Le sonore et le visuel ne font qu’un et c’est là le moteur de l’exposition, voire du genre même. Ce qui, en soi, est paradoxal, puisque l’essence même de la musique, c’est qu’elle peut se ressentir, se vivre, s’expérimenter mais jamais se voir !

 

Au cœur d’electrosound

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Là où l’exposition est intéressante et utile, c’est qu’elle devient une bible interactive du genre. Sans être rébarbative à souhait et en évitant fortement de nous révéler quel électron frappa quel autre lorsque ce son précis donna forme à ce type de … La théorie autour du genre est bien là, sans aucune méprise, mais elle n’est pas transcendante au point de nous priver des sens que cette musique peut éveiller en nous.

L’exposition est répartie en trois grandes salles qui a chacune sa spécialité : la première est la plus théorique et nous présente des histoires et des portraits des fondateurs du genre, avec exposition de machines les plus rares et originales les unes que les autres (allant du synthétiseur, en passant par le pc, et en terminant par le MIDI).

Elle remonte le temps avec les débuts de l’électricité au XXème siècle qui sont des nouveaux terrains d’expérimentations scientifiques mais aussi musicales. Au fil des ans, et nous le voyons bien, l’expérimentation devient un mouvement culturel majeur du XXIème siècle.

De la théorie à la pratique

La première partie regroupe toutes les plus grandes personnalités liées au mouvement et nous introduit notamment à Daphne Oram, compositrice pour les génériques de la BBC d’après-guerre, qui a, elle-même, démocratisé le mouvement chez de nombreuses femmes.

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Nous suivons également l’évolution de l’objet musical dans le temps, lui-même mis en valeur à l’aide d’une frise chronologique posée au sol. Cette frise est, tout sauf rébarbative et prend plutôt la forme de petits penses-bête sympathiques, nous dévoilant des dates sur la musique électronique mais pas seulement. Elle regroupe aussi des informations politiques, culturelles, religieuses, tout cela pour nous démontrer que la musique s’imprègne littéralement de tout ce qui l’entoure et évolue en conséquence.

La deuxième salle est peut être la meilleure, étant la plus interactive. Si vous aviez toujours rêvé de faire de la musique avec de la gelée, votre rêve se réalise enfin. Cette gelée intéractive fonctionne grâce à un contact physique qui amorce des sons farfelus en arrière plan

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Entre ça et la synchronisation d’un mur de smartphones en temps réel, cette salle réserve bien des surprises que je ne dévoilerai pas davantage.

Enfin, la troisième salle se trouve au sous-sol et termine en bonne et due forme cette exposition sur la musique « underground ». De belles surprises vous attendent avec, entre-autre, une exposition de photographies immortalisées par Jacob Khrist, célèbre rôdeur des soirées les plus électriques de l’underground parisien.

 

 

 

Un genre complexe mais populaire

La musique électronique est complexe car elle représente une esthétique et des subtilités liées à des phénomènes culturels et économiques, eux-mêmes disposés à évoluer. C’est en cela qu’il s’agit d’un mouvement « bâtard » qui ne fait que s’adapter à ce que la société lui propose.

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Et, bien que complexe, elle engendre une telle popularité que tout le monde (je dis bien tout le monde) s’y essaie. Elle est devenue une expérimentation mais aussi un moyen de faire passer une émotion et même une atmosphère différentes de ce qui peut se faire avec des instruments de musique plus classiques. Nous assistons à une véritable démocratisation du genre, sans gêne ni complexe. Tout le monde apporte sa touche à ce nouveau genre qui n’a de cesse d’évoluer.

Beaucoup d’atmosphères ou de ressentis sont liés au fait que la musique électronique est avant tout genre de la Physique, et par physique, j’entends le terme scientifique. Ce n’est pas anodin si certaines prouesses du genre nous transportent littéralement dans des lieux comme l’espace ou nous rappellent des conditions météorologiques improbables dans des lieux improbables. Car l’électron, c’est aussi une référence pure à la vibration, et donc au physique. C’est en cela que la musique électronique peut être définie comme étant universelle.

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L’exposition Electrosound parcourt ainsi sans difficulté une science et un mouvement qui pourtant sont eux-mêmes complexes. Sans rentrer dans le théorique à flot, les commissaires Jean-Yves Leloup et NoDesign ont su approcher le sujet avec simplicité, intérêt et fraîcheur.

 

Bonus !

Si vous vous demandez quel type de musique vous écoutez, et que vous êtes généralement perdus dans la reconnaissance du genre, je vous recommande le site Everynoise, très complet qui trie plus de milliers de genres musicaux.

Et, parce que la musique électronique ne peut être expliquée en un seul son, je vous propose cette liste qui trie de manière très généraliste différentes catégories/humeurs du genre.

La liste est bien entendu non exhaustive. Enjoy !

 

Du plus chill

Au plus chamanique

Au plus exotique

Au plus hip hop

 

Au plus rock

Au plus lunaire

 

Au plus acid

Au plus dark

 

 

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