Le Hellfest est éclectique. Tout le monde pense que c’est juste le RDV des excités des musiques extrêmes, ce n’est qu’en partie vrai ! Forcément qu’après 2 ans sans cette grande messe supposée annuelle la pression est élevée, l’excitation et les hormones au maximum. La très large majorité de la zik proposée pourrait être jugée facilement inaccessible au commun des mortels, ce sur quoi je suis plutôt d’accord. Metalcore, Brutal Death, Black Metal ne sont pas nos musiques de supermarché, de pizzeria ou du coiffeur du coin. Mais il serait très malvenu de limiter le Hellfest à ces blasts de décibel peu accessibles !
Car au quotidien se sont des dizaines de styles différents qui sont représentés et les journées 0 et 1 en sont un parfait exemple. Il suffit de regarder les deux têtes partageant l’affiche de la première journée, ou encore les concerts proposés au Metal Corner dès le jeudi soir. Deftones et The Dropkick Murphys sont clairement représentatifs de styles grands publics. Et côté plus petites scènes, la présence du groupe The Chef & The Gang de reprise rock n roll de Philippe Etchebest (Top Chef) démontre d’une volonté d’ambiance tant dark que bonne enfant.
On démarrera donc cette édition le jeudi. Pourquoi ? Car bien que la zone concert soit fermée, le Hellfest vit dès le jeudi par l’espace du camping (le Metal Corner) et évidemment le Hellstage au coeur du Hellcity Square. Après un passage bière / shopping / bouffe (choisissez l’ordre de votre choix), on est parti pour le Metal Corner et un démarrage par Chef and The Gang.
The Chef & The Gang – Frog Leap
Le nom ne vous est peut-être pas familier, et pourtant vous connaissez très bien son batteur ! Ecumant les plateaux TV avec le cultissime Top Chef ou encore Cauchemar en Cuisine, c’est loin des fourneaux mais près des fûts (de batterie, pas de bière) que l’on retrouve Philippe Etchebest.
Son groupe de cover fera chauffer le Metal Corner en attendant les italiens de Nanowar of Steel puis le célèbre Frog Leap Studio (aka. Leo Moracchioli). Frog Leap que l’on retrouvera sur la Mainstage 1 dès 11h vendredi, afin de continuer à chauffer des festivaliers déjà au taquet après la performance de Heart Attack (nous y reviendrons très bientôt avec des infos exclusive).
La journée caniculaire (merci les brumisateurs, murs d’eaux et autres infrastructures aquatiques) se continuera dans l’enfer du pit avec Leprous et leur prog toujours hypnotique, Seth dans un black / death très noir et un côté plus “accessible” avec les hymnes de Shinedown.
Histoire de préparer la soirée de folie, on va se repaître à proximité de la Warzone avec les darons de la fusion Mordred, puis pour replaner un coup sous la guitare et le chant du seul et unique Mikael Akerfeldt d’Opeth. Puis, si il fait 39° selon météo france, on peut vous assurer qu’il faisait bien plus chaud devant les Mainstage pendant que les icôniques (enfin pour nous, vieux jeunes c*ns) The Offsprings déroulaient leurs hymnes d’Americana et Smash. Parfait pour bien transpirer avant d’aller voir le Christ qui pourri dans un coin…
Rotting Christ : maîtres du Temple
Les deux grosses baffes de la journée sont définitivement le show Dark Metal iconoclaste des Grecs de Rotting Christ et le sludge prog millimétré de Mastodon.
Rotting Christ c’est le groupe typique qui fait plus peur de nom que sur scène. L’imagerie de Jesus crucifié en fond de scène, elle-même dominée par un quatuor tout de noir vêtu en pantalons de cuir moulant donne le ton. Et pourtant ce n’est pas du Black standard que déroule le groupe sur la scène du Temple. Le show est finalement super ambiancé avec de belles intro atmosphériques suivies de titre accrocheurs et dynamiques qui suintent parfois le thrash metal.
Si à cela on ajoute le punch du groupe avec un bassiste au taquet côté contact du public et un frontman du tonnerre, on se retrouve avec l’un des deux meilleurs concert de cette première journée !
Mastodon : le sludge prend possession de la Mainstage
Mastodon n’est pas un groupe inaccessible en tant que tel mais reste très exigeant dans l’écoute. Il est difficile de déterminer quand une chanson démarre et quand elle se termine. Du coup, c’est toujours une grosse surprise que de se laisser poster par le groupe pendant une heure de blast.
Jamais chiant, techniquement impeccables, scéniquement dynamiques malgré un soleil de plomb sur la mainstage à leur heure de passage, Mastodon confirme sa place de leader du mouvement sludge. Avec une mention spéciale pour le drumkit du batteur !