Il paraît que la terre a tremblé en France dans l’ouest. Les 60.000 festivaliers du Hellfest 2023 jurent n’y être pour rien ! Et pourtant la journée a envoyé du lourd et fait sauter dans les airs. Certains annoncent un 6,66 sur l’échelle de Richter, ils auraient tout faux. C’était bien plus fort sur Papa Roach par exemple.
Laissons les titres catchy aux journaux sensationnels (en gros “tous” dirait Poesie Zero) et parlons maintenant de vrais sujets intéressants : les concerts du Hellfest 2023. Si vous tenez absolument à savoir ce qu’il s’est passé le Jour 1, lisez donc notre récap’ de Poesie Zero à KISS. Attention, journée riche en surprises, bonnes comme mauvaises…
Le choc sismique Papa Roach au Hellfest 2023
Le Hellfest, c’est l’occasion (souvent) de revoir des groupes que l’on avait un peu oubliés. Et soyons honnêtes, en voyant Papa Roach sur l’affiche, on arrivait totalement dans ce mood. Car bon, on a tous poncé le disque Infest en 2000, un peu les deux suivants que sont Lovehatetragedy et Getting Away With Murder, mais sans forcément penser (et cela à mal), y retourner.
Sauf que les riffs sont ancrés en nous, et dès les premières secondes de show, Jacoby Shaddix et sa bande nous ont renvoyé direct au lycée (ou collège, ou…. n’importe où que vous étiez en 2000). Une fusion qui déboîte, des passages d’Eminem, du Dr Dre, un cover de Prodigy… autant dire qu’on y était. Le tout avec une énergie débordante (et donc tellement communicative), la fosse des MainStage était en feu !
Alors évidemment, les hits du groupe (Getting Away With Murder, Hep, Scars, Last Resort) nous ont totalement enflammé et redonné du jus comme jamais. Je ne sais pas chez vous, mais depuis ici, on a ressorti nos baggies, nos t-shirts XXL… et on se renvoie du Papa Roach en plein dans les esgourdes ! Une des vraies grosses bonnes surprises de cette édition du Fest. MERCI à la programmation de nous les avoir amenés à Clisson !
Le retour des monstres sacrés
Silmarils
Cette édition 2023 a vu le retour de Silmarils sur scène. Nos frenchies que l’on avait abandonné au début des années 2000 reviennent…et le font bien. Devant une foule déjà conquise, ils nous ont rappelé notre jeunesse. Ne manquait plus que le walkman (ou discman selon votre âge), et on y était.
Skid Row
Autre grand retour sur scène, celui de Skid Row. Pas de Sebastian Bach derrière le micro, mais un Erik Grönwall plein d’énergie qui sait redonner du sang neuf à nos papy heavy / glam. Une foule qui est entraînée et headbang au rythme des sons du nouvel album du groupe… sans non plus oublier ces quelques moments d’amour sur les hits mythiques que sont 18 and Life ou I Remember You. Moment (pas que) nostalgie et gros son comme on les aime dans un après-midi de Hellfest.
Les tenanciers British Lion et Alter Bridge
British Lion
Fermez les yeux quelques secondes et vous penserez sincèrement être à un concert de Iron Maiden tellement certaines intro ou mélodies se rapprochent des hymnes du titan britannique. Heureusement que l’autre groupe de Steve Harris sait sortir de belles mélodies à son image. Une belle musique douce d’après-midi. C’est solide, c’est entraînant, que demander de plus ?
Alter Bridge
Myles Kennedy est la force tranquille du heavy metal. Il n’est pas du genre à courir partout sur scène, et pourtant il assure le show à sa manière. Posé, presque délicat, avec Alter Bridge il démontre une toujours aussi belle puissance vocale sur des refrains devenus des hymnes pour certains. C’est toujours un plaisir de croiser la route de Myles sur la pelouse de la Main, et on espère que ça continuera.
Les moins bonnes surprises
Machine Gun Kelly et Mötley Crüe
Si vous voulez voir le meilleur des deux groupes, arrêtez-vous au film The Dirt. Car très sincèrement, les deux shows n’avaient rien du standing attendu pour un vendredi soir de Hellfest. Le niveau de vocoder / autotune sur Machine Gun Kelly était simplement outrancier. C’est peut-être vendu dans le package qui va avec, mais pas à ce niveau-là. Le public ne se trompe pas en huant la sortie de MGK lorsque les deux dernières minutes de scène se limitent à un clip vidéo sans photoshoot final ni salut du public. Le groupe est totalement passé à côté de l’univers du festival. On espère ne jamais revoir ce type de show…
Puis arrive Mötley Crüe… quand la caméra passe plus de temps sur les danseuses que les musiciens, cela soulève immédiatement plusieurs problèmes fondamentaux. Sex, drogue mais avant tout rock n roll. Mötley Crüe semble avoir oublié la dernière dimension de ce qui les a rendu célèbres, et pourtant le seul du triptyque qui doit leur rester à ce jour.
Pourquoi ce constat ? Vince Neil est équivalent à un Axl Rose. C’est dire le niveau ! Pas de présence, regard vitreux, voix dans les choux. Un indice qui ne trompe pas c’est lorsque les fans se mettent à arrêter de chanter SHOUT SHOUT SHOUT sans s’en rendre compte…
En somme, un concert que l’on souhaite oublier rapidement. Heureusement que les autres bonnes surprises ont marqué la journée. Allez, on remballe, on va faire un gros dodo, car demain, c’est Bloodywood, Lorna Shore et l’autre “petit” groupe de Steve Harris.