Les Flingueurs – Un hommage au cinéma de Lautner-Audiard

Le cinéma français du duo infernal Lautner-Audiard des années 60 est un beau souvenir de jeunesse. Bien que n’ayant pas vécu cette époque, je me suis gavé de ces films d’abord en vidéocassette, puis en DVD, sur les bons conseils de mon père.

Les Tontons Flingueurs, Le Pacha, Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas… sans oublier le cinéma d’Henri Verneuil avec Un singe en hiver, Le Président ou encore Cent mille dollars au soleil… tous ces films déclenchent chez moi une certaine nostalgie…

C’est donc plein d’enthousiasme que j’ai découvert cette bande dessinée Les Flingueurs de Chanoinat et Loirat. Critique rédigée en famille !

Résumé

Chanoinat et Loirat rendent ici hommage au cinéma d’Audiard en reprenant les figures emblématiques qui en ont fait son succès. Des dialogues taillés au couteau, un dessin à couper le souffle… Tous les éléments sont réunis dans cette BD qui plaira aux passionnés du genre et aux autres !

Suite à l’assassinat du roi Mustapha 129, l’agent Raoul Fracassin est assigné à la protection du futur roi au Bourget. Mais la tâche ne sera pas aisée lorsqu’on oblige notre agent à travailler avec ses homologues russes et anglais ! Mais les petites querelles seront bien vite mises de côté lorsqu’ils seront attaqués…

Critique

Les_flingueurs_BD_audiard_lautner_coverHommage donc ! Audiard et Lautner sont la principale inspiration pour cette bande dessinée. On ne retrouve pas l’évocation d’un film en particulier, mais plutôt le mix d’une trilogie : Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas. Les situations sont directement issues de ces films avec bien sûr les interprètes vedette : Lino Ventura (pour les trois films), Bernard Blier et Francis Blanche (Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes) et Michel Constantin (Ne nous fâchons pas).

On pense en priorité aux Barbouzes à cause du contexte : des services secrets étrangers de plusieurs pays en mission sur un même lieu… avec cependant quelques changements de rôles par rapport aux films : Blier, l’ex-suisse Cafarelli devient le très soviétique Vladimir Routine, alors que Francis Blanche, ex-Boris Vassilieff passe à l’ouest au service de sa très Gracieuse Majesté. Pirouette des auteurs pour éviter l’écueil de la copie et qui fini par surprendre car les rôles collent toujours bien quelque soit la nationalité !

On pense encore aux Barbouzes à cause de l’hécatombe des vilains assaillants qui tombent comme des mouches. Mais Les Tontons Flingueurs ne sont pas oubliés : les Citroën DS ainsi que les grosses américaines en sont directement inspirées, et l’on y voit les deux cousins “première gâchette”, à savoir Pascal (Venantino Venantini) et Bastien (Mac Ronay).

Plus précise est l’allusion à Ne nous fâchons pas, où Jean Lefebvre, comme le Léonard Michalon du film se prend des baffes, d’ailleurs, l’enseigne de son établissement, “Chez Léonard” est sans équivoque. Parmi les autres apparitions, on trouve d’autres pensionnaires de Lautner : Paul Meurisse (dans la saga de films Le monocle) ou l’incontournable Robert Dalban (page 39).

Une autre apparition moins habituelle chez Lautner : le coiffeur, Paul Préboist. Enfin, Georges Lautner apparaît lui-même page 33. Il y a certainement d’autres caricatures que nous n’avons pas réussi à identifier ! Le dessin est plaisant dans le pur esprit de la caricature avec en star la “gueule” de Lino Ventura.

Les_flingueurs_BD_audiard_lautner

Dans l’ensemble, la BD est fidèle à l’esprit des films, et on retrouve bien le style Audiard dans les dialogues, et l’on se plait mentalement à les lire avec la voix et les intonations des protagonistes. Il n’y manque qu’une chose : un premier rôle féminin, comme la craquante Sabine Sinjen (la Patricia des Tontons Flingueurs), ou la sublime Mireille Drac des Barbouzes ou de Ne nous fâchons pas, car Lautner adorait ses actrices. Au regard du nombre de protagonistes déjà mis en scène dans le livre, on se dit que ces dames n’auraient pas eu vraiment de place pour s’exprimer.

Car le scénario est malgré tout un peu faiblard. Il se limite à un enchaînement sans grande surprise de scènes d’actions et dialogues. Sûr que le scénario est sommaire, le but est contenu dans le titre : on flingue !

Au final, en deux volumes, avec des femmes et un peu plus de profondeur, ça aurait été encore mieux !

Petit bonus

vous pouvez en lire les 3 première page de la bande dessinée ci-dessous !

A propos des auteurs

Philippe Chanoinat, fan de séries B et de Rock’n’roll a vibré dès son plus jeune âge, grâce aux aventures de Bob Morane et aux chansons d’Elvis. Il collabore à pas mal de jeux pour PC et autres supports, dont certains seront des succès (Prisoner of ice, Astérix, Une nuit en enfer). Après avoir écrit un feuilleton pour Annie Girardot il se consacre à l’écriture pour le cinéma, la télévision et la bande dessinée. Il a en effet signé chez Soleil Les Teigneux, une histoire dessinée par Castaza et dont Georges Lautner a écrit la préface du premier. Il n’aime pas les barrières intellectuelles et vibre aussi bien sur Proust que Stephen King, Brassens qu’Eddie Cochran, Ford que Lautner.

Philippe Loirat, né en 1959 a fait l’école de dessin Michelin à Paris en 1978 pour y apprendre le métier de dessinateur cartographe et travaille au bureau de dessin jusqu’à fin 83 où il se met à son compte. Il a travaillé pour des bureaux d’étude, des agences de pub, imprimeries, agences diverses ou particuliers.

 

Retrouvez ce livre en cliquant ici.

Total
0
Partages
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles sur le même sujet