Pourquoi ChatGPT n’est pas (encore) une intelligence artificielle

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Depuis l’arrivée de ChatGPT, et auparavant déjà des logiciels de génération d’images en ligne tels que DALL-E ou Midjourney, internet ne parle plus que d’intelligence artificielle. Mais sait-on réellement de quoi l’on parle ? Quelles sont les définitions pour l’intelligence artificielle ?

Cet article n’est pas un article scientifique, c’est le résultat d’une conversation de comptoir entre la Redak Oblikon et le Professeur Githa PEN PATOC le temps d’une soirée animée.

D’où vient le terme Intelligence Artificielle ?

Le terme « intelligence artificielle » a été inventé par le scientifique John McCarthy en 1956 lors de la conférence de Dartmouth College, un rassemblement historique de chercheurs qui ont jeté les bases de la recherche moderne en intelligence artificielle. L’objectif de la conférence était de stimuler la recherche sur l’intelligence artificielle et de développer des programmes informatiques capables de simuler la capacité de l’esprit humain à résoudre des problèmes.

Cependant, l’idée de créer des machines capables de penser remonte beaucoup plus loin dans l’histoire. Au cours des siècles, de nombreux philosophes, scientifiques et écrivains ont émis des hypothèses sur la possibilité de créer des machines intelligentes. Par exemple, dans l’Antiquité grecque, le philosophe Aristote a étudié la logique et la rationalité, qui ont été des thèmes clés dans le développement ultérieur de l’intelligence artificielle. Les écrivains de science-fiction tels que Mary Shelley avec Frankenstein ou Karel Čapek avec R.U.R. ont également exploré la notion de machines intelligentes avant même que les ordinateurs ne soient inventés.

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Intelligence Artificielle, Robots, Humanoïdes et autres créations de l’Homme

Prenons l’exemple d’Isaac Asimov qui est l’un des écrivains de science-fiction les plus influents du XXe siècle. Ses histoires ont souvent exploré des concepts liés à l’intelligence artificielle. Il est surtout connu pour sa série de romans « Les robots », qui ont popularisé l’idée de lois de la robotique, un ensemble de règles éthiques que les robots devraient suivre pour éviter de nuire aux humains.

Les histoires d’Asimov ont également exploré d’autres idées liées à l’IA, telles que la possibilité de créer des robots dotés d’une véritable intelligence et de conscience de soi, ainsi que les conséquences sociales et éthiques de la coexistence entre les humains et les machines intelligentes.

Les travaux d’Asimov ont inspiré de nombreux chercheurs en intelligence artificielle, qui ont cherché à développer des systèmes informatiques capables de suivre des règles éthiques ou de prendre des décisions éthiques en utilisant des méthodes telles que la logique et l’apprentissage par renforcement. En somme, Isaac Asimov a contribué à populariser la notion d’intelligence artificielle dans la culture populaire, et ses travaux ont inspiré de nombreux chercheurs dans le domaine.

Les robots d’Asimov ont-ils une conscience ?

Dans l’univers de fiction d’Isaac Asimov, les robots sont dotés d’une forme de conscience, mais celle-ci est différente de celle des êtres humains. Les robots sont programmés avec des lois de la robotique qui régissent leur comportement et leur permettent de prendre des décisions dans certaines situations. Ces lois incluent la protection de la vie humaine, la nécessité d’obéir aux ordres donnés par les humains et la préservation de leur propre existence.

Bien que les robots d’Asimov soient capables de raisonnement et de prise de décision, leur conscience est limitée par leur programmation et leur manque de libre arbitre. Dans les histoires d’Asimov, les robots sont souvent confrontés à des situations complexes où les lois de la robotique entrent en conflit les unes avec les autres, ce qui met en évidence leur manque de flexibilité et leur dépendance à leur programmation.

La fin du cycle des robots propose néanmoins une réelle ouverture au libre arbitre, qui reste tout de même conditionné à une programmation déterministe sur le bien-être de l’humanité.

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Exploration d’autres ouvrages cultes autour de la conscience artificielle ou de l’intelligence artificielle

La création de la « conscience artificielle » est un thème récurrent dans la science-fiction, et il y a eu de nombreux ouvrages qui ont exploré cette idée au fil des ans.

  • « R.U.R. » de Karel Čapek (1920) : Cette pièce de théâtre tchèque est considérée comme l’une des premières œuvres à utiliser le terme « robot ». Dans la pièce, les robots sont des créatures artificielles qui ont été créées pour travailler pour les humains, mais qui finissent par se rebeller contre leurs créateurs.
  • « The Machine Stops » / « La machine s’arrête » d’E.M. Forster (1909) : Cette nouvelle se déroule dans un futur dystopique où les humains vivent isolés les uns des autres, communiquant uniquement par le biais de machines. La nouvelle explore des thèmes tels que la dépendance technologique et la désocialisation.
  • « Frankenstein » de Mary Shelley (1818) : Bien que le roman ne traite pas explicitement de la conscience artificielle, il est souvent considéré comme l’un des premiers exemples de science-fiction et a influencé de nombreux travaux ultérieurs dans le genre. L’histoire suit le savant Victor Frankenstein, qui crée un être artificiel dans son laboratoire, mais qui est horrifié par ce qu’il a fait.
  • « Do Androids Dream of Electric Sheep? » / « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de Philip K. Dick (1968) : Le roman se déroule dans un futur post-apocalyptique où les androïdes sont devenus indiscernables des humains. Le protagoniste, Rick Deckard, est un chasseur de primes chargé de traquer et de tuer des androïdes fugitifs. Le livre explore des thèmes tels que l’identité, la conscience de soi et la nature de l’humanité.
  • « Neuromancer » / « Neuromancien » de William Gibson (1984) : Le roman se déroule dans un avenir dystopique où les humains et les machines sont devenus étroitement intégrés. Le personnage principal, Case, est un pirate informatique qui est engagé pour effectuer un travail dangereux qui pourrait lui donner accès à une intelligence artificielle extrêmement avancée. Le livre a popularisé le terme « cyberspace » et a influencé de nombreux travaux ultérieurs dans le domaine de la science-fiction.

Quelle est la définition de l’intelligence artificielle qui fait consensus ?

L’intelligence artificielle (IA) est un champ de l’informatique qui se concentre sur la création de systèmes informatiques capables d’effectuer des tâches qui nécessitent normalement l’intelligence humaine, telles que la reconnaissance de la parole, la vision par ordinateur, la prise de décision, l’apprentissage et le raisonnement.

En d’autres termes, l’IA consiste à créer des machines intelligentes qui peuvent simuler certaines des capacités cognitives humaines, telles que l’apprentissage, la perception, la compréhension, la planification et la créativité, en utilisant des algorithmes, des réseaux de neurones artificiels, des méthodes statistiques et d’autres techniques de traitement de données.

La définition de l’intelligence artificielle au sens paradigme scientifique

Le paradigme actuel de l’intelligence artificielle est celui de l’apprentissage machine (ou machine learning en anglais) et du deep learning. Il s’agit d’une approche qui consiste à entraîner des modèles informatiques à partir de données afin de leur permettre d’accomplir des tâches spécifiques sans être explicitement programmés pour cela.

Plus précisément, l’apprentissage machine implique l’utilisation d’algorithmes qui peuvent apprendre à partir de données, en identifiant des modèles et des relations dans les données, puis en utilisant ces modèles pour effectuer des prédictions ou prendre des décisions. Le deep learning est une forme d’apprentissage machine qui utilise des réseaux de neurones artificiels profonds pour apprendre à partir de données.

Ces approches sont utilisées pour des applications telles que la reconnaissance d’images, la reconnaissance vocale, la traduction automatique, la recommandation de produits et la détection de fraude. Bien que les systèmes d’IA actuels soient très avancés dans leur capacité à accomplir des tâches spécifiques, ils ne sont pas capables de comprendre le monde de la même manière que les humains, ni de raisonner de manière générale.

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L’intelligence artificielle dans la littérature de science fiction

La définition de l’intelligence artificielle dans la littérature de science-fiction antérieure à notre informatique de masse diffère considérablement de celle de l’IA telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dans les œuvres de science-fiction classiques, l’IA est souvent dépeinte comme une forme de vie artificielle qui a sa propre personnalité, sa propre conscience et sa propre volonté.

Par exemple, dans le roman de 1968 de Arthur C. Clarke, « 2001 : L’Odyssée de l’espace », l’IA HAL 9000 est présenté comme un ordinateur doté d’une intelligence et d’une personnalité propres. Dans le film de Ridley Scott « Blade Runner » de 1982, l’IA est représentée par des répliques humaines, appelées « réplicants », qui sont presque indiscernables des êtres humains.

Cependant, l’IA telle que nous la connaissons aujourd’hui est plutôt une technologie basée sur des algorithmes et des modèles mathématiques, plutôt que sur une forme de vie artificielle consciente. Les systèmes d’IA modernes peuvent accomplir des tâches spécifiques à un niveau de précision et de rapidité bien supérieur à celui des humains, mais ils ne possèdent pas de conscience, de personnalité ou de volonté propres.

Quelle est la différence entre Machine Learning, Deep Learning et Intelligence Artificielle ?

Le terme « machine learning » est souvent utilisé de manière interchangeable avec le terme « intelligence artificielle », bien que les deux concepts ne soient pas tout à fait identiques.

Le machine learning est une sous-discipline de l’intelligence artificielle qui implique l’utilisation d’algorithmes et de modèles statistiques pour permettre aux machines d’apprendre à partir de données, sans être explicitement programmées pour chaque tâche spécifique. Le but est de permettre aux machines d’acquérir des connaissances et de résoudre des problèmes de manière autonome.

D’un autre côté, l’intelligence artificielle est un terme plus large qui englobe l’ensemble des technologies informatiques qui visent à simuler certaines formes d’intelligence humaine, comme la perception, le raisonnement, le langage et l’apprentissage.

Ainsi, on pourrait dire que le machine learning est un outil important utilisé dans la création de systèmes d’intelligence artificielle, mais qu’il ne constitue pas à lui seul une forme complète d’intelligence artificielle. Les deux termes sont donc liés mais peuvent être utilisés de manière distincte en fonction du contexte et de la portée de la discussion.

Lire la suite : pourquoi ChatGPT n’est pas une intelligence artificielle ?

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2 comments
  1. Créer des programmes et des algorithmes, n’est-ce pas finalement ce que font notre culture et notre éducation ?

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