Rhum Fest Marseille 2016 : Bilan, avis et dégustations

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Notre avis sur le RhumFest Marseille 2016 : la fête du Rhum

Cette année, le RhumFest s’est exporté de Paris à Marseille et s’est tenu les 6 & 7 novembre au Palais des Arts du Parc Chanot. Plutôt amateur de whisky à la base, je m’attendais à retrouver les codes un peu classes du spiritueux en général, car j’accorde une grande importance à l’amour du produit, résultat d’un travail et d’un savoir-faire dévoués.

C’est dans cet état d’esprit que je suis arrivé à l’évènement, avec mon bagage vide de néophyte et fort de mes a priori sur le rhum, j’ai été surpris de constater que qu’une majorité de visiteurs voyaient la chose différemment. L’évènement attire en effet une population assez différente de celle qui vénère le whisky, et c’est clairement un évènement à engouement plus populaire et festif, un peu à l’image de l’Oktoberfest. Et cela se remarque dès l’entrée du salon (surtout en fonction de l’heure à laquelle on arrive). Après quelques « dégustations », nombreux sont ceux qui terminent la visite en petits groupes enivrés, assis en tailleur devant l’entrée du bâtiment comme à la sortie d’un festival de musique. Bref, on ne va pas se mentir, cet évènement (du moins cette première édition) a été pour une majorité de visiteurs une occasion de picoler et festoyer, et en fin d’après-midi les stands d’exposants ressemblaient plus à des comptoirs de bar qu’à des stands de dégustation.

Néanmoins, cette première édition du Rhumfest laisse présager de bonnes choses pour la suite, car après en avoir parlé avec l’un des organisateurs, il y aura bien une édition l’an prochain, qui devra théoriquement accueillir quelques grands noms absents de cette première mouture (dont HSE et Neisson). Voici la liste des exposants présents à cette première édition :

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Quelques notes de dégustations et découvertes intéressantes !

Mes dégustations ont été assez orientées compte tenu de mon penchant pour le whisky. Parmi les découvertes que j’ai pu faire, j’ai souhaité commencer par la marque Ferroni, embouteilleur Marseillais. Vivant dans le sud de la France, je me devais de rendre cet hommage pour mon entrée en matière 🙂

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Je me suis concentré sur les bruts de fût, que j’ai trouvé particulièrement intéressants car j’y ai retrouvé le côté sec et piquant d’un bon whisky brut de fût. A cela vient se mélanger la douceur subtile et légèrement sucrée de la canne. La série Jamaïque 2010 est celle que j’ai préférée : avec son élevage en fûts de Bourbon puis finish en fût de Rye, ce rhum marie la rondeur vanillée inhérente au bourbon et les notes anguleuses et tranchantes du Rye, un régal ! En revanche, palais délicats passez votre chemin car ce petit rhum en a dans le ventre avec ses 63,4° !

L’autre découverte sympa de ma visite se trouve chez Longueteau et ses pépites Guadeloupéennes. J’ai pu y apprécier quelques références, et celle qui a retenu mon attention est un VSOP ambré, assemblage de rhums vieux agricoles (de 6 à 8 ans) élevés en fûts de chêne ayant contenu du Cognac. Très différent du Ferroni, il fait immédiatement ressortir des notes de caramel très prononcées, qui s’estompent relativement vite pour laisser place aux fruits (banane, abricots secs) et aux épices exotiques de cannelle et de cumin, le tout parfaitement articulé autour de la canne qui vient discrètement structurer le tout, un contentement tout en rondeur.

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Pas de grande claque sur le reste de mes dégustations. Ne connaissant pas grand-chose au Rhum, j’ai préféré volontairement m’attarder sur les stands moins fréquentés que les grandes maisons comme Trois Rivière ou Saint-James. La suite de la visite a été consacrée aux distilleries suivantes, dont je n’ai pas gardé un souvenir impérissable.

Avis sur les quelques autres stands du RhumFest Marseille 2016

Nine leaves est une distillerie japonaise située près de Kyoto. Et en whiksy, je suis particulièrement admiratif de que que nos amis nippons arrivent à produire : je les trouve en général très bien exécutés sur le plan technique (bien que manquant parfois d’âme et de touche personnelle). Je pensais donc être séduit par l’un de leurs rhums.

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Malheureusement je suis tombé de haut sur la gamme présentée, pas vraiment faite pour mon palais. Que ce soit sur la version Clear, entrée de gamme, ou les deux autres références proposées, j’ai trouvé l’ensemble assez pauvre, avec un goût de canne et de fruits très verts trop prononcés. Je suis certain que ces rhums pourraient prendre tout leur sens dans un cocktail, un peu à l’image du pisco. Parallèlement, j’ai eu le sentiment que l’ensemble manquait de finesse, peut-être du fait de la jeunesse de la distillerie ?

rhum_fest_marseille_2016_bumbuBumbu, the Craft Rhum : celui-ci est produit dans une distillerie barbadienne. Porté à la base par des notes de fruits très présentes (papaye, banane) et une douceur exacerbée par la canne, son vieillissement en fûts de bourbon vient renforcer tout cela d’une cape vanillée qui en fait définitivement un produit exotique. Ajoutez à cela un packaging Pirate des Caraïbes et vous obtenez un produit qui vous en met plein les yeux et les papilles. Personnellement, j’ai trouvé que ce rhum en faisait un peu trop, et s’adresse probablement plus à des évènements festifs qu’à une véritable dégustation en tant que telle, surtout pour un amateur de sécheresse tourbée propre au whisky. Je dois cependant reconnaître que ce côté too much en fait un rhum intéressant parmi les autres.

 

rhum_fest_marseille_2016_cihuatanLe dernier rhum qui a retenu mon attention est celui de Cihuatan el Salvador. J’ai apprécié l’initiative des deux jeunes entrepreneurs qui ont choisi volontairement de baser leur distillerie à San Salvador, directement à la source et à proximité de la matière première. Leur idée était de pouvoir réaliser le produit fini sur place pour ensuite l’exporter. Le nom qu’il lui ont donné signifie « à côté de la femme », et fait référence à la montagne Guazapa qui surplombe les champs de canne à sucre et qui ressemble à une femme endormie. Sur cette bouteille (8 ans d’âge), on sent que les basiques sont respectés, on retrouve la structure et le goût typiques d’un rhum de mélasse classique vieillit en fût de bourbon, ce qui lui donne son aspect ambré et ses notes vanillées. En revanche, on ressent assez rapidement que ce rhum brille sans véritable éclat, la faute probablement à la jeunesse de la distillerie. Un peu à l’image du Nine Leaves, on aurait apprécié une prise de risque plus tranchée. Ce qui vient légèrement relever cela, ce sont les notes chocolatées qui lui sont conférées de par sa proximité géographique avec une production de cacao.

Flo, pour Oblikon Lifestyle

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