J’ai envie de partager avec vous aujourd’hui un top-4 de musique
Je vais vous parler des 4 albums qui, selon moi (et ce sera donc une vision très subjective) sont ce qui a de plus beau et de plus marquant dans le courant musical du “Black metal”.
Les frontières du black metal sont discutables, vous allez me dire !
Pour les puristes un peu extrêmes (toi peut-être ?), elles se limiteront à une scène undergound scandinave et/ou même peut-être à une époque bien définie dans le temps (après Jésus-Christ par contre, car on sait que les black metalleux aiment se positionner par rapport à Jésus-Christ).
Pour d’autres (pour la majorité d’entre vous peut-être ? je l’espère), on élargira le terme “Black metal” au Black metal symphonique et on y intégrera donc aussi des groupes un peu boarderline à tendance Death metal, ou que l’on pourrait ranger dans cette catégorie un peu plus “fourre-tout” qu’est le “metal extrême”.
C’est cette deuxième vision, plus large, que j’adopte (donc d’avance, mes excuses aux puristes).
1 – The Principle of evil made flesh (Cradle of filth)_1994
J’ai commencé à écouter Cradle à l’âge de 15 ans, avec l’album Midian. J’aimais le côté très sombre de Midian et le découvrir en Automne, dans les Ardennes lui donnait un côté resplendissant.
Ciel gris, tempête, feuilles mortes, crépuscule…tout cela allait à merveille avec Midian.
J’ai ensuite découvert V-Empire, Cruelty and the beast…puis Damnation and a day (en plein été mais quelle merveille !) et Bitter suites to succubi (que j’écoutais aussi l’été, au bord de la mer, en scrutant le ciel pour voir des étoiles filantes). Après environ 1 an et demi, je pensais donc avoir fait le tour de Cradle (sortie de Nymphetamine au milieu de cette période : j’ai aimé sur le moment mais après coup, il ne m’a pas marqué tant que ça).
Mais il m’en manquait un : le fameux Principle.
Et comme j’avais quelques copains un peu “puristes” du black metal (mais pas trop quand même) qui me disaient sans cesse “le meilleur album de Cradle, c’est le 1er ! Ca au moins c’est du vrai black”, je me suis dit qu’il était peut-être temps de l’écouter.
Ce que je fis. La 1ére écoute me fit assez peu d’effet : un album qui ne me marque pas, donc.
Puis quelques années passent (j’ai écouté beaucoup moins Cradle pendant cette période). Un soir d’automne, je rentre dans mon petit appartement (j’étais étudiant et stagiaire à l’époque), me connecte à Youtube et tape “Cradle of filth” (car ça faisait longtemps que je ne les avais pas écoutés et ce crépuscule d’automne, prélude à une nuit bleue et fraîche était le moment parfait pour écouter les hurlement de ce bon vieux Dani).
“The principle of evil made flesh” tombe dans les premiers résultats. Je me dis “OK, je réessaye, il va peut-être me plaire cette fois”. Et là… c’est parti pour 51:40 mn de pur bonheur.
Les premières secondes de l’intro me transporte immédiatement dans un autre univers. Un mélange d’images médiévales, gothiques et oniriques jaillissent de mon esprit. Jamais les ténèbres n’ont été aussi beaux.
L’intro passée, la violence de la guitare lance cet album que l’on est obligé d’écouter jusqu’au bout.
Les morceaux s’enchaînent harmonieusement, entrecoupés de passages plus calmes, d’ambiance…ces petites coupures dont Cradle a le secret et qui permettent de sublimer, par contraste, la brutalité des autres morceaux.
Cet album est intense. Je ne dirais pas que cet album est le meilleur album de CoF. Mais il est sans aucun doute le plus “black metal” de leur discographie.
Ce qu’ils ont fait dans cette oeuvre en 1994 a laissé transparaître leur génie, qui deviendra incontestable dans des albums comme Dusk and her embrace et un peu plus tard, dans Damnation and a day.
2 – Sons of northern darkness (Immortal)_2002
J’avoue avoir beaucoup hésité entre cet album et le fameux At the heart of winter, sorti 3 ans plus tôt.
Mais c’est finalement l’avant dernier album d’Immortal, sorti en 2002, que je retiens.
L’album commence très fort avec une double pédale féroce et un son de guitare déchirant : la couleur est annoncée, c’est le titre “One by one”.
Puis les morceaux s’enchaînent : Sons of Northern Darkness, chanson éponyme qui démarre avec une batterie percutante et présente de magnifiques accords de guitare.
Puis Tyrants et son tempo plus lent : une sorte de ballade metal au milieu d’un forêt de pins enneigés.
Un peu plus tard, In my kingdom cold, une sorte de tempête de neige musical qui vous givre les oreilles (je mets toujours mes moufles et mon bonnet pour écouter ce son…).
L’album finit avec un nouveau titre à tempo plus lent, Beyond the North Waves : une éloge à la beauté du Nord et à ses paysages. Un son de plus de 8 minutes qui conclut, avec beaucoup de grâce et de panache cet album…qui DEVAIT être dans ce top-4 !
Longue vie à Immortal !!! (elle est drôle celle là non ?)
3 – Puritanical Euphoric Misanthropia (Dimmu Borgir)_2001
Et un 2ème groupe norvégien qui s’affiche dans ce classement ! En même temps, rien d’étonnant à avoir des groupes norvégiens dans un classement des meilleurs albums de black metal ; c’est au moins aussi étonnant que d’avoir des groupes brésiliens dans le classement des meilleurs groupes de Samba…n’est-ce pas ? (ça me donne une idée d’article tiens !).
Alors j’entends déjà les puristes du black metal (ceux que je mentionne au début de cet article) hurler à la mort en disant “mais c’est pas du black ça !”; ou encore “Non mais de toute façon, Dimmu Borgir ils ont arrêté de faire du black après Stormblåst” ; “ils chantent même pas en norvégien, c’est une honte”…etc etc etc.
Chacun son point de vue donc.
En attendant, je trouve que cet album est une pure merveille. C’est vraiment une pépite du Black symphonique.
Ne serait-ce que pour la transition entre la fin de l’introduction Fear and wonder et le début du 2ème titre Blessings Upon the Throne of Tyranny : honnêtement, on pourrait retenir la beauté de l’album rien que pour ce passage de 2 secondes : vous trouvez pas ?
Bon revenons rapidement sur Fear and wonder… franchement… elle est pas magnifique cette intro ? Elle m’évoque l’héroïque fantaisie et le beauté des paysages décrits par Tolkien.
Elle m’évoque tout cet univers magique peuplé de dragons, d’elfes…et d’orques ! Oui car plus l’intro avance et plus on comprend pourquoi elle s’appelle “Fear and wonder”… et on peut ainsi enchaîner aisément vers la violence du 2ème titre, tout en subtilité.
Autres titres mémorables de cet album :
- Kings of the carnival creation : C’est dans ce titre que l’on ressent le plus “l’expérimentation” musicale à laquelle se livre Dimmu au début des années 2000 avec notamment des apartés au synthétiseur qui feront bondir les fans du black metal “originel” et des voix d’accompagnement qui peuvent surprendre à la 1ère écoute car assez loin de ce qu’on a l’habitude d’entendre dans des albums de black norvégien
- Puritania : On est encore dans le “black metal experimental” avec des riffs de guitare qui sonnent très trash metal et des vocals d’accompagnement qui donnent une touche “creepy” me rappelant l’album “Antichrist Superstar” de Marylin Manson.
- Le titre Indoctrination est encore une fois tiraillé entre le côté “Trash metal” de sa rythmique batterie et le côté “black symphonique” des ambiances synthé.
Je retiens donc cet album pour son originalité. J’ai très clairement conscience qu’il n’est pas un album “pur black metal” mais il montre qu’il est possible d’expérimenter un certain nombre de choses intéressantes avec une base black metal.
Et personnellement, je trouve que la dimension symphonique du black metal peut donner des choses merveilleuses, notamment quand les musiciens décident de s’associer à des orchestres symphoniques (ce qu’a fait Dimmu borgir un peu plus tard, et ce qu’avait fait CoF dans l’album Damnation and a day).
4 – Demigod (Behemoth)_2004
Un nouveau pays dans ce top-4 : la Pologne ! Et non…il n’y a pas que les scandinaves qui savent faire du Black.
Et entre Decapitated, Vader et… Behemoth (of course), il semblerait que nos amis polonais soient assez productifs en terme de metal bourrin.
J’entends déja certain dire “Mais Behemoth c’est pas du black, c’est du death”. Bon… si vous avez eu cette réflexion, je vous invite à relire mon introduction… 😉
J’ai choisi cet album un peu par facilité, je dois l’avouer. Car c’est en fait le premier album d’eux que j’ai écouté.
Avant même d’écouter tout l’album, j’ai pendant un certain temps uniquement écouter le titre Demigod (le 2ème titre de l’album).
Mais bon, en écoutant tout l’album et en le comparant aux autres, je le trouve clairement au dessus du lot. Vous trouvez pas ?
Cet album est quand même assez voir très violent.
La double pédale est fracassante du début à la fin.
Tout cela, agrémenté d’un chant d’outre tombe : que du bonheur !
Spéciale dédicace au 30 premières secondes du titre The Nephilim Rising que je pourrais écouter en boucle : c’est beau…
Alors voilà, l’album avance…et chaque nouveau titre est un moment de brutalité supplémentaire.
Vous arrivez à la piste 7 et là, vous avez l’impression de vous être pris une rafale de gifles. Et en fait, c’est pas fini…car a priori, on atteint l’apogée avec le titre 9 Slaves shall serve (ba oui ! c’est logique !), qui est quand même un grand moment de sauvagerie musicale.
Il faudra attendre le dernier titre The Reign ov Shemsu-Hor, pour pouvoir apprécier une légère accalmie (pas de chant et un tempo lent sur les 2 premières minutes du titre, qui dure 8:26 au total).