Après une édition 2019 étendue de 3 jours + 1 Knotfest, et une méga édition de 7 jours en 2022, le Hellfest confirme définitivement le format 4 jours ces 15, 16, 17 et 18 juin 2023. C’est l’heure du bilan. Comme toujours il y a des choses à dire, des améliorations à suggérer, les bravos à lancer, et des alertes à soulever. Et forcément, nous avons nos théories sur la programmation du Hellfest 2024 qui sera la 17e édition !
Le Hellfest 2023 en quelques chiffres
Les chiffres clés du Hellfest parlent d’eux mêmes :
- 35 millions d’euros de budget
- 240.000 festivaliers
- 60.000 festivaliers par jour
- 180 groupes programmés
- 6 scènes sur le site (Main Stage 1, Main Stage 2, Altar, Temple, Valley, Warzone)
- 329 euros le pass 4 jours
- 30 millimètres de pluie le dimanche
La liste peut s’allonger facilement… et il manque le nombre de litres de bières consommés cette année !
Bénévolat toujours au top
A noter que c’est un festival qui tourne grâce à une armée de bénévoles qui font un travail exceptionnel. Accueil, backstage, sécurité, café, bars, navettes bus… on parle de 7000 personnes motivées pour tenir des shifts de 7h dans un environnement bruyant et festif. Énorme bisous à toutes ces personnes sans qui l’événement n’aurait pas lieu, et spéciale dédicace à notre chauffeuse de bus du premier jour.
L’aller / retour de la subvention de la Région (?!)
Cette année 2023 marque aussi le retour de la subvention de la région à hauteur de 19000 euros pour 2024. Pourquoi un retour ? Car en 2016 cette même région avait supprimé la subvention de 20000 euros car le Hellfest avait refusé de déprogrammer le groupe Down dont le leader et chanteur avait été filmé en train de faire un salut nazi durant un concert à Los Angeles plus tôt dans l’année.
A priori la région et sa nouvelle présidente ne semblent plus du tout dérangés par ce geste puisque il est nécessaire de rappeler que le bonhomme en question n’est autre que Phil Anselmo qui était en tête d’affiche Hellfest 2023 avec son groupe historique Pantera. Peut-on parler d’hypocrisie ? Peut-être, mais comme disait Le roi Fetus – philosophe engagé – sur scène au Hellfest il y a quelques années avec un énorme Wall of Chiasse : “Droite, gauche, tous des politiques !!!“.
Une programmation 2023 toujours aussi varié au Hellfest
Avec toujours environ la moitié des groupes programmés pour qui c’est la première fois au Hellfest, il est évident de dire qu’il y a du renouveau. Et pour ceux dont c’est un retour sur le site, il n’est pas garanti que c’était l’année d’avant.
Bref, comme d’habitude il a fallu faire des choix : Lorna Shore plutôt que Iron Maiden, Beast in Black vs. Grandma’s Ashes, Pantera contre Rise of the Northstar… Entre autres !
A toute heure de la journée, nous avons trouvé du choix entre groupe de musique très extrême ou abordant un rock n roll plus doux. Ce qui montre qu’il est possible de faire un Hellfest à deux vitesses et pour tous publics. Il est presque envisageable de venir avec quelqu’un qui n’apprécie pas le Black / Death car cette personne fera de belles découvertes en Valley, Main Stages sur du Heavy plus traditionnel.
Nos coups de cœur : Papa Roach, Lorna Shore, Bollywood, Halestorm, Pantera
Nous en parlions dans la chronique du Jour 2 : c’est Papa Roach qui a côtoyé les plus grands avec un show digne d’une tête d’affiche. Musicalement irréprochable, surprenant le public avec des cover de Dr. Dre, Eminem et une de Prodigy, et dans l’ensemble extrêmement dynamique. Jacoby Shaddix s’amuse, le groupe assure. Un carton !
Pantera était attendu par les fans depuis très longtemps. Le dernier concert du groupe en France date du 18 mai 2000 au Zénith de Paris. Et pour nombreux d’encore plus longtemps ! Après 23 ans d’absence, la reformation autour de Rex Brown et Phil Anselmo était de qualité. Notamment grâce aux très bonnes prestations de Zakk Wylde (Black Label Society) à la guitare et Charlie Benante (Anthrax) à la batterie.
Du côté des nouveauté c’est Lorna Shore (Blackened death) et Bloodywood (metalcore) qui ont explosé le Hellfest 2023. On en parle plus en détails dans la chronique du jour 3. A retenir ? Deux shows titanesques non pas sur le décorum mais bien sur les fondamentaux : l’énergie vitale de la musique et des musiciens !
La dernière confirmation et surtout bonne surprise est le retour en grande forme de Halestorm. La puissance vocale de Lzzy Hale en a décoiffé plus d’un, notamment lors de ses magnifiques solos très bluesy. Un groupe trop méconnu malgré de superbes hymnes comme Back From The Dead, Wicked Ways, The Steeple, tous issus du dernier album qui est excellent. Quatrième journée orageuse et éclairée par Halestorm !
Les déceptions : Mötley Crüe et Machine Gun Kelly… et la sortie
Chaque édition du Hellfest s’accompagne de ses petites et grandes déceptions. Côté scène c’est Mötley Crüe qui décroche la palme du groupe mauvais et carrément gênant. Les danseuses étaient tellement mises en avant qu’on les a presque vues plus que le groupe lui-même. Groupe complètement cramé sans charisme aucun de la part de Vince Neil…
Le gros souci de la soirée de vendredi aura aussi été la programmation ambitieuse mais néanmoins ratée de Machine Gun Kelly. Le rappeur n’était clairement pas dans son élément et a imposé un show en dehors de tous les codes d’un festival de hard rock / metal. Bilan ? Il s’est fait huer à juste titre en fin de set alors qu’il est sorti brusque sur un clip de rap de 2 minutes, sans salut du public. Carton jaune pour le public car huer n’est jamais cool, mais carton rouge pour MGK…
Une longue sortie après le dernier concert
Du côté des choses à améliorer dans l’organisation, on peut citer la sortie du festival en clôture de journée. Il nous aura fallu 40 minutes pour sortir du site, alors que nous étions positionnés côté droit de la mainstage, au niveau de la première tour de Mordor (barre de son !).
La foule est assez impressionnante et heureusement très calme et disciplinée. La sortie représente un goulot d’étranglement trop important pour être satisfaisant. Même s’il faut accorder que c’est mieux que l’année dernière du fait de la possible de passer sous la cathédrale.
Les toujours bons : Porcupine Tree, Slipknot, KISS
Trois groupes pour trois styles totalement différents. Trois univers diamétralement opposés. Et pourtant un critère qui les as tous réunit lors du Hellfest 2023 : la qualité du show. Là encore chacun à sa façon.
Porcupine Tree jouait sans décor avec le seul support de quelques vidéos psychédéliques, parfois même avec les écrans éteints. Il faut dire que jouer sur la même scène que Iron Maiden – prévu juste après – nécessite quelques ajustements de taille. Rien de bien déroutant pour le groupe de Steven Wilson car leur univers c’est la qualité de son. Un concert qui pourrait se faire les yeux fermés tellement le son est immersif et de qualité. Après les avoir vu durant 3h de show au Zénith, nous attendions beaucoup du concert en extérieur, et n’avons pas été déçus.
Le passage de KISS au Hellfest 2023 est aussi son dernier (normalement…). Cette tournée d’adieux est particulièrement réussie sauf pour le passage un peu longuet des solos de milieu de set. La dynamique d’enseble est vraiment là, KISS montre qu’ils en ont encore sous la chaussure. Un kiff de les voir une dernière fois avant jamais…
Slipknot a une histoire compliquée avec le Hellfest. Lors de l’une des premières éditions, le groupe avait assuré son set malgré un public rageux contre le dernier album qui jetait de la boue et des bouteilles de pisse sur scène. Désormais c’est une tête d’affiche devant laquelle se prosterne le festivalier avec grande révérence. Même si Clown n’était pas là, Corey Taylor a marqué le coup avec les 6 autres, avec une pensée souvent dirigée vers Clown.
Les nouveautés sur le site : The Sanctuary, The Valley
Les deux gros chantiers de l’année 2023 sont le déménagement de la scène Valley et l’arrivée à son ancien emplacement de The Sanctuary, énorme édifice dédié à la vente de Merchandising Hellfest.
Localisée sur un nouvel espace de un hectare de vignes arrachées, The Valley permet l’extension du site du Hellfest tout en apportant un confort majeur au niveau de Temple / Altar / The Sanctuary. Fini les chevauchements de publics et passages difficiles ! La nouvelle Valley est encore une scène simple sans fioritures. Le Hellfest a fait un effort en restant dans la logique de la warzone pour les clôtures, et a installé une sorte de roue associée à du tire à la corde. Il en fait pas plus pour attirer le festivalier trivial du Hellfest à tirer sur un bout de ficelle ! Le jeu ne desempli pas.
Concernant The Sanctuary, nous n’avons même pas tenté d’acheter des articles. Les queues étaient non stop et très longues. Le bâtiment est cependant très joli d’extérieur. Dans un style noir basalt, les sculptures de piliers rappellent l’univers de HR Giger, et la police de caractère celle de Iron Maiden. Sans oublier la tête de bélier au sommet, symbole ultime du Black et des meutes Pagan.
Vente des pass 4 jours Hellfest 2024 dès le 27 juin 2023
Le Hellfest fait le buzz dès la clôture en annonçant la vente des pass 4 jours quelques jours à peine après la fin de l’édition. Soit 1 an jour pour jour avant le prochain événement.
Aucun doute possible sur le fait que tout sera vendu en temps record, mais cela a créé des vagues sur les réseaux sociaux. Et créer un malaise palpable avec d’autres organisateurs de la région comme les Nuits de l’Erdre à Nantes.
La vente des pass 4 jours se fait en deux vagues : le 27 juin 2023, puis en octobre / novembre.
Autrement plus intéressant est l’univers graphique dévoilé sous la forme d’un logo jaune et rouge, associé au nom “Infernocity”. De quoi créer un autre buzz !
Pourquoi un nommage si spécifique de l’événement ? Est-ce une nouvelle idée de branding ? Ou bien est-ce plus subtil ? Infernocity pourrait tout à fait être une manière détacher le nom Hellfest de l’événement le temps d’un concert. Au hasard de AC/DC ? Car le groupe n’accepte pas d’être associé à d’autres structures… Tout cela n’est qu’une hypothèse peu atayée de vos serviteurs…
Et le programme du Hellfest 2024 ?
Puisque tout le monde y va de ses petites analyses et théories, voici notre explication pour une potentielle affiche Hellfest 2024 !
AC/DC : concrètement, il ne manque plus que ce grand nom à ajouter à la liste des méga-stars. C’était aussi une des trois chansons du feu d’artifice. Et puis un nom comme Infernocity pour le prochain Hellfest est une invitation directe à Highway to Hell !
VAN HALEN : deuxième chanson du feu d’article de clôture, et groupe iconique de la scène rock. Malgré la mort de Eddie en 2020, why not avec un autre guitariste ?
RAMMSTEIN : troisième et dernière chanson du feu d’artifice. Même avec toutes les affaires qui tournent autour du chanteur, la cote de popularité du groupe ne désemplit pas.
AVENGED SEVENFOLD : comme le soulignait Lina Victoria, chanteuse que nous interviewons au Hellfest, ce groupe a une cote importante et notamment auprès des jeunes. Armé d’un nouvel album à défendre, le timing paraît idéal.
FOO FIGHTERS : le patron du Hellfest avait carrément lâché le morceau en interview. La venue de Foo Fighters avait malheureusement été compromise par le décès de leur batteur. Mais avec une telle popularité et l’envie de faire de la scène, le groupe s’est vite remit en selle.
