Explication des meilleurs albums de Led Zeppelin

led zeppelin cover

La naissance du groupe Led Zeppelin n’est ni brutale ni fortuite. C’est le fruit d’un processus de maturation du rock de la scène UK. Les années 60 voient de nombreux mouvements de musiciens. The Yardbirds, The Who, The Kinks sont des groupes dont les membres se connaissent, se remplacent, discutent… les frontières sont poreuses pour que finalement le premier concert de Led Zeppelin se fasse un certain 9 novembre 1968.

Le groupe débranche les instruments assez brutalement en 1980 suite à la mort accidentelle du batteur John Bonham. A l’exception du notable concert de retrouvailles de Londres en 2007, le groupe Led Zeppelin est donc stoppé net avec 8 albums à son effectif, puis Coda qui sortira en 1982.

led zeppelin III

Retour sur les 9 albums du groupe. Sachant que 4 albums sont considérés comme étant les meilleurs : I, II, IV et Physical Graffiti. Les autres étant aussi très bons mais moins biens cotés : III, Houses of the Holy, Presence, In Through the Out Door et Coda.

Analyse du premier album éponyme de Led Zeppelin

Le tout premier album éponyme de Led Zeppelin, s’ouvre sur Good Times Bad Times et Babe I’m Gonna Leave You, deux titres traitant de l’amour, des femmes, et dont les thématiques sont particulièrement tristes. Une entrée en matière révélatrice des inspirations fortes trouvées chez leurs prédécesseurs et pairs musiciens US & UK.

led zeppelin I

Les influences de la musique blues & folk sont omniprésentes sur cet album. Il est tout à fait légitime d’affirmer que Led Zeppelin puise à fond dans le registre de la musique noire américaine des années 50 et 60 : Muddy Waters, Skip James, Robert Johnson, T. Model Ford, R.L. Burnside, entre autres.

Tout en assumant ce son très blues, Led Zeppelin s’inspire aussi largement pour ce premier album dans le registre de la folk musique. Étonnamment, ce groupe légendaire n’est pas très original dans ses compositions initiales. La grande différence porte sur l’orchestration et l’enregistrement qui offrent un rendu typique du son Led Zep, avec beaucoup de créativité dans les arrangements et d’énergie dégagée notamment dans le chant de Robert Plant.

C’est avec Dazed and Confused que le groupe marque un grand coup : cette reprise de la chanson ayant le même titre de Jake Holmes sorti en 1967 soit deux années plus tôt lance Led Zep dans la direction de l’expérimentation. Le solo de guitare est joué par Jimmy Page à l’aide d’un archet de violon sur sa guitare pourtant électrique. La section centrale du titre est d’ailleurs complètement expérimentale sinon psychédélique. La face A se termine donc en apothéose pour laisser la place à Your Time Is Gonna Come de la face B.

L’introduction à l’orgue et la suite du très reposant Your Time Is Gonna Come contraste particulièrement avec la folie de Dazed and Confused. Black Mountain Side est d’autant plus calme qu’elle ne comporte pas de parole pour laisser place à une piste acoustique dominée par une batterie aux sonorités très intéressantes.

A la suite de ce break, arrive un des titres les plus emblématique de toute la discographie de Led Zep : Communication Breakdown. Pourquoi ? Car ce titre hard rock est souvent cité comme l’un des premiers titres pouvant être considéré comme ayant inspiré le Heavy Metal. Rien de moins que cela ! Et chose encore plus intéressante, Communication Breakdown est une chanson originale de Led Zeppelin, pas une reprise. L’album termine comme il démarre : How Many More Times repose sur les influences du blues et en l’occurrence de l’artiste noir américain Howlin’ Wolf.

Finalement, ce premier opus de Led Zeppelin est typique de leur musique : une énorme intensité, une inspiration assumée, une innovation explosive, et une maîtrise parfaite de l’orchestration. Peut être faut-il ajouter que l’album a été enregistré en seulement 36 heures, quasiment d’une traite.

Explication de l’album Led Zeppelin II

La première chanson Whole Lotta Love confirme la volonté du groupe de tenter l’expérimentation et de jouer avec des sonorités diverses et variées. Plus d’une minute de la chanson de 5:34 repose sur un mélange de chants et cris déconstruit et de mixage de guitare abusant très largement de la Stéréo. Un coup de maître qui reste encore fortement ancré dans l’univers de la musique blues (paroles de Willie Dixon).

led zeppelin II

Sur cet album, chaque titre est unique et annonce une technique différente. What Is and What Should Never Be ouvre un nouveau répertoire musical proche de la musique psychédélique. La voix de Robert Plant alterne entre chant clair avec des effets de distorsion et des paroles lancées presque comme du « rap ».

Catch the wind, see us spin

Sail away leave today

Way up high in the sky, hey, whoa

But the wind won’t blow

You really shouldn’t go

It only goes to show

La machine expérimentale Led Zep est lancée.

The Lemon Song est peut être le seul titre de l’album qui n’apporte pas de grandes nouveautés. Il s’agit encore d’une inspiration / reprise pour laquelle Led Zep sera d’ailleurs attaqué en justice pour plagiat par la maison détenant les droits de la musique de Howlin’ Wolf. Malgré tout, la chanson est impeccablement interprétée, mettant équitablement en avant le jeu de batterie de John Bonham, le chant de Robert Plant, la basse de John Paul Jones et bien sur, la guitare de Jimmy Page.

La première partie de l’album Led Zeppelin II se clôt sur la très belle chanson d’amour Thank You de Robert Plant écrite pour sa femme. Tout comme Communication Breakdown, force est de constater que lorsque le groupe s’attache à de la création pure, il est bien meilleur que dans ses adaptations blues / folk. Bien sûr, c’est l’alternance de genre et la fusion de styles qui fait beaucoup.

La face B de l’album est moins intéressante et semble construite pour valoriser tour à tour les membres du groupe : la guitare de Page pour Heartbreaker, la batterie de Bonham pour Moby Dick,

Tout comme leur premier album, ce second opus ne sera pas très bien reçu par la critique. Et contrairement à Led Zep I qui est enregistré en 36h, Led Zep II souffre d’un enregistrement morcelé dans différents studios durant les tournées US et Europe de 1969. Plusieurs remastering ont été réalisés par Jimmy Page (1994, 2012, 2014) qui ont un rendu bien plus propre que les premières versions. N’hésitez pas à comparer !

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2 commentaires
  1. Pas mal !
    J’aime bien l’analyse qui est assez différente de ce que je vois sur le net.

    Pour info “la batterie au sonorités intéressantes” c’est le tabla, instrument indien.

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