Certaines choses semblent immuables, et au même titre que le soleil, les hautes températures et l’invasion des graminées dans notre système respiratoire, le mois de juin est également synonyme de pèlerinage à Clisson pour la nouvelle édition du Hellfest ! Comme chaque année, le programme de ce Hellfest 16e édition fait baver… et comme chaque année, nous passons la première journée avant toute chose à découvrir les nouveautés du site !
Les nouveautés du Hellfest 2023
Les deux questions qu’on se pose en franchissant les portes de l’enfer sont : 1. Quelles sont les bières au menu ? 2. Quelles sont les nouveautés scénographiques ?
Pour la bière on note la disparition de la Guinness cette année au profit de Carlsberg. Ce qui nous va bien aussi, tant que 1664 a disparu !
Autrement deux impressionnantes nouveautés d’aménagement sont à mettre en avant. Dès l’entrée sur le site, le gigantesque The Sanctuary s’impose comme lieu dédié au Merchandising Hellfest. Un véritable temple – au sens propre du terme – du fétichisme et du goodie Hellfest. La queue n’en finissait plus de toute la journée, occupant l’espace de l’ancienne Valley. Il faut savoir s’armer de patience pour obtenir un look Rock / Metal !
Justement, la Valley déménage en extérieur à l’exact opposé de la Warzone. Le Hellfest a bénéficié de la libération d’un hectare de vignoble pour s’agrandir. Il faut dire que la surface est rare en terre clissonnaise. Les vignes sont littéralement collées au site du Hellfest. Cet arrache de pieds de vignes fait le bonheur des headbanger qui découvrent un plus grand espace de restauration sous la statue de Lemmy, et aussi cette nouvelle scène de la Valley.
C’est clairement un grand bien pour la circulation entre Temple et l’entrée du site qui était vraiement toujours saturée. Quand à l’espace sur la Valley, d’aucuns diront que c’est loin de l’entrée (pas plus que la mainstage 2), ou que c’est plus petit (probablement). En tout cas c’est plus d’espace pour tout le monde !
Du côté des nouveautés extérieures, c’est la présence d’un Bike Park qui est notable. Avec services divers d’entretien. En revanche la capacité a été très très très très largement sous évaluée car le parking était plein dès le jour un et les vélos malheureusement ont du prendre d’assaut à nouveau la zone du rond point guitare. Fort à parier que l’annonce d’un parking vélo a eu un effet exponentiel sur les déplacements de quelques kilomètres plutôt de de venir à pince !
Et pour les chanceux des VIP, de la Presse et des autres invités, ce qui fut la piscine de l’espace VIP est transformée en joli bassin ornemental. La raison officielle est l’économie d’eau, mais on sait tous que la piscine était trop sale à la fin d’une journée pour renouveler l’expérience de la baignade… 🙂
Kamizol-K : vainqueur du tremplin Hellfest 2023
Pour bien démarrer la journée et le festival, rien de tel qu’une mise en jambe vigoureuse avec Kamizol-K. Le jeune groupe lyonnais franchi une étape en installant son gros son sur la Warzone dès 17h. Les gagnants du concours Tremplin Hellfest assurent le show devant une Warzone chauffée à blanc par le soleil et surtout l’excitation de trouver du renouveau sur la scène metal française.
Le son est top, les riffs très thrash / death accrocheurs. Et rien ne remplace l’énergie hardcore de Marie, Kevin, Lionel, Gaëtan, Nico et Antho. Une formation que l’on va très certainement revoir dans les années à venir s’ils restent productifs côté albums.
Poesie Zero : une contre programmation troll ?
La Warzone est bleu blanc rouge en ce début de festival 2023. Les surexcités de Poésie Zéro déboulent sur scène en insultant le public, le Hellfest, et le système. Parce que quand tu es contre, tu es contre tout ! Le duo parisien détonne et étonne en scandant ses refrains anti-autorité, anti-capitalisme, anti-nazi, anti-tout en fait. Même si c’est envoyé sur le ton d’un humour vénère et sarcastique, on ne peut que valider le fond de vérité.
C’est un bon vieux punk qui suinte la modernité. On notera le passage pour une chanson des Vulves Assassines en guest. Combo féminin tout aussi vénère qui se produit dans la cage du Hellstage tous les jours à 21h30.
Celeste
Autre bonne surprise française avec Celeste. Le groupe délivre un black metal très moderne et sombre. Le show est très simple visuellement avec ces 4 types affublés de frontales rouges. On spot facilement les quelques ultra fans qui ont joué le jeu de la frontale aussi dans le public.
Le son n’était pas idéal sur la nouvelle Valley pour ce concert. Peut être parce que nous étions mal placé trop sur le côté ? Cela n’a pas empêcher de profiter de ce mur de son de percuter brutalement nos tympans, étrangement avec beaucoup de plaisir.
Des sons puissants et nerveux sur l’Altar et le Temple
L’intérêt du Fest, c’est de découvrir des groupes que l’on aurait pas été forcément voir au quotidien. Et force est de constater que dès le premier jour de cette édition, on y est totalement ! Ici, on va parler de chanteurs maquillés ou grimés, mais dans une tendance bien plus dark que Kiss !
Imperial Triumphant
De New York à Clisson, le trio de black – dark metal / jazz fusion nous en a mis plein les oreilles. Sur une ambiance prenante et presque atmosphériques, le groupe masqué nous a fait découvrir son interprétation du black metal. Noir, certes, mais terriblement rafraîchissant !
Nightfall
Attention, coup de coeur. Le groupe grec fondé en 1991 (puis reformé en 2010) envoi du lourd sur l’Altar. Avec un death mélodique que l’on est plutôt habitué à entendre sur des contrées plus nordiques, Nightfall nous rappelle que le death n’est pas l’apanage des groupes venus du froid. Dans la lignée des portuguais de Moonspell, on adore ces voix et rythmes puissants. On en redemande.
Dark Funeral
Attention : metal pas content. Dark Funeral, c’est l’option proposée sur le Temple pour ceux qui trouvent Architects trop proprets. Ici, c’est du black pur. Des voix profondes, des rythmes puissants, une ambiance qui vous transporte dans les recoins les plus sombres des forêts suédoises.
Programmation Hellfest nostalgique avec Generation Sex, Hollywood Vampires et Kiss
Non, le metal ce n’est pas que des monsieurs en noir et du growl. Le Hellfest sait que l’on ne rajeunit tous pas, et nous propose quelques “anciens” qui en ont encore sous le pied.
Generation Sex
Pour vous, c’est quoi le punk londonien des 70’s ? Pour beaucoup, difficile de ne pas citer à minima les Sex Pistols et Generation X. Alors quand Billy Idol et Tony James du second s’associent avec Steve Jones et Paul Cook du premier, cela donne Generation Sex ! Autant vous dire que les amateurs de sons bruts de cet âge d’or anglais ont été gâtés sur la Main ce jeudi. Et comme ils le disent si bien, God Save the Queen !
Hollywood Vampires
On les avait déjà croisé en 2018, et il est vrai que c’est toujours sympa de retrouver Joe Perry et Johnny Depp qui viennent jouer avec une grosse partie du Alice Cooper Band. Car oui, Hollywood Vampires, c’est un peu les 3/4 du Alice Cooper Band qui ont monté un cover band (avec beaucoup d’Alice Cooper), avec en guest star Alice Cooper. En quelque sorte un auto-cover Band, mais qui marche du feu de Dieu grâce à l’énergie infinie de Vincent Damon Furnier. Ses 75 ans ne se font pas sentir, et on est ravi quant Alice Cooper nous lâche à la fin du set “à l’année prochaine” !
Kiss
Soyons honnêtes. Kiss est mythique. Kiss est un des Dieu iconique de la scène metal depuis 50 ans. Mais c’est aussi un groupe dont nous n’avons jamais vraiment réussi à rester accroché durant un set complet. Beaucoup d’échanges avec le public, des passages grand-guignolesques, le tout encadré par 4 mega sculptures des membres du groupe. Néanmoins, la sensation que les 2h de set sont un peu long pour eux se fait sentir. Malgré un démarrage sur les chapeaux de roues, l’âge des membres se fait sentir en milieu de set. L’énergie a tendance à baisser, ainsi que notre attention…
