Senjutsu : review du 17ème album studio de Iron Maidon

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Quel est le groupe de Metal le plus respecté par le public, les fans, ses pairs, la presse en 2021 et depuis de très nombreuses décennies ? Est-ce Metallica ? Black Sabbath ? Les allemands de Rammstein ? Les masqués de Slipknot ? Non, aucun de ceux-là n’ont l’envergure internationale, ni la reconnaissance des britanniques de Iron Maiden. Le groupe, dirigé principalement par Steve Harris (basse), Adrian Smith (guitare), et Bruce Dickinson (chant), est actif depuis 1975 et n’a pas connu de réel faux pas dans sa carrière musicale. Même si les années 94 à 99 furent difficiles suite au départ de Dickinson et Smith sur d’autres projets, la carrure du groupe n’a jamais trop perdu. Et en 2021, les vieux de la vieille de la NWOHW sont de retour avec un 17ème album studio. Alors ? Ca vaut quoi ?

Je ne suis pas du genre à juger vite un album de musique. Il me faut plusieurs écoutes, même si j’ai accroché, pour me forger une conviction. D’où cet article plusieurs semaines, voire mois après sa sortie. Circonstance atténuante : j’ai reçu mon vinyle assez tardivement puisque comme un boulet, j’avais acheté d’autres pré-commandes chez Napalm sortant bien plus tard en Septembre 2021… Heureusement que le streaming existe pour palier à l’attente de recevoir un bon vieux format physique !

Un double (CD) / triple (LP) assez long

Ce qui frappe d’entrée de jeu est l’ordonnancement des pistes : moins de dix minutes pour les sept premiers titres, puis trois chansons de plus de dix minutes d’affilée. Et même deux titres de moins de 5 minutes ! Six ans après The Book of Souls que j’avais adoré, Senjutsu présente une structure légèrement différente. Il est techniquement plus court que le précédent album mais à l’écoute semble plus long, étiré.

Je ne peux pas dire qu’il s’agit de mon album préféré de Maiden. Je le trouve en dessous de The Books of Souls que je trouvais plus varié, même si moins maîtrisé. La raison ? Peut-être que Senjutsu est moins original et moins marquant. Attention, Iron Maiden est trop bien entouré pour sortir ce que l’on pourrait appeler l’album de trop. Senjutsu est très correct, il manque peut être un peu d’explosivité et surtout d’un hymne qui lui est propre.

Senjutsu m’a fait l’effet d’un plaisir coupable. Celui d’écouter 80 minutes de musique de très bonne facture mais sans génie. Temps que j’aurais tout aussi bien pu passer à découvrir de jeunes artistes prometteurs qui n’ont pas l’exposition ni la visibilité de Maiden. Mais en tant que fan invétéré, impossible de passer à côté du dernier album et de se l’écouter plusieurs fois 😉

Review titre à titre

L’introduction de Senjutsu par Senjutsu confirme que Maiden ne sortira plus jamais d’un son très progressif et qu’ils se font vieux. La musique est très planante sur 8 minutes et met son auditeur dans d’excellentes conditions pour la suite.

L’album démarre vraiment sur le titre Stratego qui repart sur un style plus classique et épique à la Iron Maiden avec la basse de Steve Harris qui est très présente. La construction du titre est assez traditionnelle et Dickinson montre qu’il est toujours présent pour accompagner de sa voix hautement perchée, une guitare qui elle n’a pas de limites.

The Writing On The Wall est le premier single sorti courant été 2021. Le riff et le refrain se veulent catchy mais deviennent trop répétitif sur les 6 minutes que dure la chanson. Malgré tout, les échanges entre guitares fonctionnent bien, et c’est le Story Telling de Bruce qui maintient le tout.

Lost In A Lost World est une première bonne surprise pour Senjutsu. L’originalité recherchée setrouve là : un étrange effet sur la voix de Bruce Dickinson rend un effet très western sur l’ensemble colle très bien avec le thème. Cela pendant 2 minutes pour revenir sur du son plus traditionnel.

Etonnamment, c’est Days Of Future Past qui est pour moi le véritable titre phare de ce double album. Le riff de guitare est original, et reste dans la tête. Le refrain fait un vrai carton. Le solo de guitare est efficient car court et intense. A noter qu’il s’agit de la chanson la plus courte de l’album ! Coïncidence ? Je ne crois pas.

The Time Machine s’appui de nouveau sur la capacité de Bruce Dickinson à raconter une histoire. Musicalement intéressant sur les changements constants de gammes mais est malheureusement trop répétitif pour être marquant.

Le second disque s’ouvre sur Darkest Hour qui est une balade calme qui rappelle avec plaisir les grandeurs heures de Fear Of The Dark. Composée par Dickinson et Smith, c’est la troisième meilleure piste de l’album, et il est amusant de noter que les trois meilleurs titre sont des deux mêmes auteurs : The Writing On The Wall, Days Of Future Past et du coup Darkest Hour.

Conclusion

Les 35 dernières minutes de Senjutsu sont dédiés au grand Steve Harris en tant que compositeur. Chaque titre fait plus de dix minutes. Cela démarre avec Death Of The Celts est un echoqui raconte une histoire guerrière, thématique appréciée de Maiden depuis des décennies. On reste toujours sur un style très prog qui pourrait décliner à l’infini le riff principal.

S’ensuit The Parchment qui, dans la même veine, voir les guitaristes s’exprimer sans complexe pendant plusieurs minutes. Ca décline sans génie et on écoute avec un plaisir coupable de groupie. Même constat sur le titre final Hell On Earth.

Conclusion ? Iron Maidon produit un album de très grande qualité musicale mais qui ne transpire pas le génie. Effectivement, ils n’ont plus rien à prouver, et la créativité est peut-être difficile à trouver après 46 de carrière. Heureusement que le groupe est au top niveau pour ne pas sortir un mauvais album.

Si l’on compare avec une autre sortie récente qu’est Beast Of Gévaudant de Powerwolf, c’est bien mieux réussi.

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