: écoles de samba, favelas, plages magnifiques, capoeira, Corcovado, appartements de luxes, carnaval, volley-ball à Leblon, embouteillages de folie, bronzette sur Copacabana… et j’en passe ! Le touriste a souvent tendance à se forger une image très forte de la ville sans même y avoir encore mis les pieds, en bien, et en moins bien… Car ce mix d’images et d’émotions qui nous arrive par les médias est toujours rapidement altéré par la violence. Cette violence à Rio créé dans l’esprit public une autre représentation mentale : Rio de Janeiro est une ville dangereuse.
Que doit-on réellement en penser ? Existe-t-il un réel risque de se faire dépouiller sur la place publique ? Doit-on toujours aller à la plage en pensant devoir nager avec son portefeuille ? Faut-il ne jamais sortir son téléphone portable ? Peut-on visiter une favela ? Faut-il sortir avec une voiture blindée ? Autant de questions, parfois farfelues, que se posent les touristes avant d’y mettre les pieds.
Malgré toutes ces inquiétudes, cela n’empêche pas les touristes de se rendre massivement dans cette magnifique ville. Il faut même parfois attendre 3 heures pour le Corcovado, c’est dire l’afflux de monde. Certaines plages sont bondées en haute saison, les locations très chères, tout cela pour vivre l’expérience Rio de Janeiro, même après avoir lu les pires récits sur internet.
Car oui : Dans les faits, Rio de Janeiro est bien une ville dangereuse
Au dessus de la pile, se sont bien sûr les favelas qui sont montrées du doigt. Ces multiples villes dans la ville sont des repaires du crime. Bien sûr, vous n’irez pas mettre les pieds dans une favelas, sauf celles qui sont pacifiées et avec un guide expérimenté connaissant bien. La violence quotidienne vient en partie des gars des favelas qui descendent dans la ville, et c’est là que le crime devient visible aux yeux du monde.
Rio de Janeiro est une ville gigantesque et méconnue, ce qui accentue d’autant plus fortement les a priori de ceux qui vont s’y rendre. N’oubliez pas que le peu de news qui parviennent à nos oreilles d’européens ne représentent pas la réalité de la vie de tous les jours au Brésil de Rio. Les news ont toujours tendance à exacerber les situations car nous n’avons pas le prisme de lecture local.
Depuis 10 ans maintenant, la ville de Rio de Janeiro lutte contre la criminalité. De nombreuses favelas ont été « pacifiées », ce qui a fait nettement reculer la violence à Rio. Cependant, tout n’est pas réglé, et le sentiment de certains cariocas (habitants de Rio) est plutôt que les favelas grandissent… De notre côté de l’Atlantique, les expériences de voyageurs ont aussi tendance à faire part de moins de dangers à séjourner dans Rio. Mais qu’en est-il vraiment ? A priori, les statistiques vont vers une décroissance de la violence générale depuis 10 ans, avec cependant une inversion des tendances sur les deux dernières années, notamment en matière de croissance du nombre d’homicides et de vols sans violences… Sans compter que les événements mondiaux tels que la Coupe du Monde de Football ou les Jeux Olympiques accroissent la tentation de quelques Reals faciles pour les jeunes vivants dans des conditions difficiles… Bref, difficile de statuer…

L’insécurité, ce sont finalement les Cariocas qui en parlent le mieux. Ils sont dans l’ambiance quotidiennement, tous ayant une favelas à proximité, plus ou moins pacifiée. Par exemple, nous étions logés dans le quartier de Taquara, très tranquille. Néanmoins, le 6ème étage de l’immeuble offre une belle vue sur la Cité de Dieu à quelques centaines de mètres, et Barra da Tijuca, 10 kilomètres plus loin. La mythique favela-quartier « Cité de Dieu » est surtout connu grâce au roman de Paulo Lins (1997), magistralement adapté en film en 2002 par Fernando Meirelles. Etant fan de cinéma et ayant adoré ce film, c’est avec une certaine émotion que je regardais les toits de la Cité de Dieu, par la fenêtre de l’appartement. Voilà pour le mythe. La réalité claque dès le premier soir, de manière assez simple, en trois coups : PAN! PAN! PAN! « Tiens, tu entends, c’est à la Cité de Dieu« , me dit le cousin. Les trois coups de feu sont distants, mais sont le signe d’une réalité cinglante. L’histoire se répétera quasiment tous les jours, en soirée ou en pleine nuit. Jamais de longues rafales, juste quelques tirs espacés. Je ne sais pas vraiment quoi faire de cette histoire : cela s’est passé très loin de moi, mais en même temps suffisamment proche pour que je me replonge dans l’univers du film, sans que ce soit cette fois-ci de la fiction.
Mais bon… Cela fait déjà deux semaines que j’étais au Brésil avant de me rendre à Rio. Autant dire que j’étais déjà dans l’ambiance brésilienne, mais toujours légèrement excité et curieux de découvrir la grande ville de Rio. Surtout pour confronter une véritable expérience personnelle, aux forums internet et autres news dramatiques.
Ma semaine à Rio : entre mythe et réalité
Avant toute chose, je dois préciser que je voyage avec une brésilienne. Cela a beaucoup d’importance car lève de nombreux soucis liés à la barrière de la langue. De plus, nous avons passé une semaine avec de la famille vivant à Rio, qui nous a guidé dans cette grande ville, vers les meilleures plages, dans les petits restaurants, mais aussi dans les grands lieux touristiques. Assez étonnant, même pour eux, les locaux, une certaine crainte est palpable. Il s’agissait surtout d’une peur de se rendre dans certains lieux pourtant hautement touristiques (Quartier de Lapa et Escaliers de Selaron). Nous avons longuement débattu du fait de s’y rendre où non, pour finalement franchir le pas et visiter ces deux lieux cultes de Rio.

De là à dire que Rio est dangereux, il y a un fossé ! Je vais être très clair : je n’ai jamais ressenti un énorme sentiment d’insécurité. Oui, les pauvres clochards squattant l’Aqueduc de Lapa peuvent regarder les touristes avec insistance, mais cela reste un ressenti. Certains auront la malchance de se faire dépouiller, peut-être plus tard le soir et dans des coins moins biens fréquentés. Car finalement, Rio, c’est comme n’importe quelle ville : il y a des quartiers à éviter une fois la nuit tombée. La différence est que vous courez un plus grand risque à Rio qu’ailleurs Renseignez-vous bien avant de partir, de sortir. Respectez quelques fondamentaux et basiques : ne soyez pas exubérants (montres, bijoux, portefeuille) ! Ne montrez pas que vous en avez pour plusieurs centaines, voire milliers d’euros de matériel sur vous (téléphone, appareil photo, chargeurs, etc… comptez, l’addition grimpe vite). Il parait qu’il vaut mieux toujours avoir un peu de monnaie dans sa poche, histoire de donner cela en cas de racket, plutôt que son téléphone, mais je ne suis pas le mieux placé pour conseiller cette pratique.
Alors oui, sur le papier, Rio de Janeiro n’est pas la ville la plus sécuritaire du monde. Mais honnêtement, c’est très dommageable de continuer à en faire un mauvais exemple. Si vous êtes au mauvais endroit, au mauvais moment, vous risquez de vous faire braquer, que se soit en centre ville, ou à proximité d’une favela. Bien sûr, le risque sera plus grand si vous décidez de vous perdre dans une favela… Préparez votre voyage tranquillement, documentez vous, et partez à l’aventure dans cette belle ville. Un conseil : il faut bien une semaine !

Les situations les plus dangereuses que j’ai vécu à Rio de Janeiro
Bonus, je tenais à vous livrer tout de même les quelques moments épiques à Rio. J’ai parfois eu la peur de ma vie… Voici une liste en vrac de ce que vous devez redouter avant tout, bien plus que de vous faire dévaliser, car vous vivrez ces situations tous les jours, plusieurs fois par jour !
- Circuler en voiture ! A coté d’un carioca, le parisien c’est Oui-Oui en transit au royaume des Bisounours. Si vous avez une voiture de location, bon courage
En journée, les habitants de Rio sont déjà sportifs au volant… La nuit, c’est une sacré course ! Certains feux tricolores en deviennent mêmes optionnels ! Je ne vous cache pas que nous avons frôlé l’accident plus d’une fois… et pas forcément de notre faute !
- Se baigner sur les plages sans faire attention aux drapeaux ! L’océan Atlantique est fort, parfois violent. Certains courants sont vicieux et peuvent vous emmener au large assez rapidement. Soyez vigilant à l’emplacement des drapeaux rouges qui signalent ces zones de risques.
- Prendre le métro en rush hour… en tongues ! Vous pouvez dire adieu à vos savates… J’ai miraculeusement récupéré ma tongue au dernier moment ! Il faut pousser pour entrer, et pousser encore plus fort pour sortir. Sans de bons appuis, c’est mission impossible.
- Ne pas utiliser assez de crème solaire : au delà de la mauvaise blague de devenir tout rouge, vous risquez surtout une sacré brûlure et un beau gâchis de quelques jours de vacances…

Voilà pour mon expérience d’une semaine riche et intense à Rio ! Dans tous les cas, n’oubliez pas de souscrire une assurance voyage comme chez chapka.
Et vous ? Qu’en avez-vous pensé si vous y avez passé un peu de temps ? Avez-vous connu des situations de stress ?
Wow quel article intéressant et complet ! Je n’ai jamais été au Brésil, donc j’aurais du mal à donner mon avis, mais c’est vrai que vu de l’extérieur, on a toujours cette réputation de danger au Brésil, à Rio, à Sao Paulo… est-ce un reflet de la réalité ? Aucune idée… on dit que Paris est dangereuse, mais je ne me sens pas si mal quand j’y suis
En tout cas une de mes copines a été 2 semaines au Brésil et elle a tellement aimé qu’elle en parle encore 1 an après !
Merci pour le rappel ! L’Amérique latine semble dangereuse mais les « crimes » qui menacent le plus les touristes sont les menus larcins comme les pickpockets ou le vol à l’arraché. Et cela, ça peut aussi arriver à Moscou, Bangkok ou Lagos ! Il est important de s’écouter et si on ne le sent pas, rien ne nous oblige à nous balader dans tel ou tel endroit, mais il est aussi important de ne pas devenir paranoïaque de peur de ne plus rien voir !