Explications de l’album Led Zeppelin IV
Led Zep 4 offre LA chanson la plus connue de l’ensemble du répertoire du groupe anglais. Starway To Heaven dépasse les frontières du genre. Il est fort peu probable de trouver quelqu’un n’ayant jamais entendu ce titre, même sans être capable de l’attribuer à Led Zep. Heureusement, cet album ne se limite pas qu’à cela. D’autant plus qu’il s’inscrit dans la suite logique de la rupture musicale consommée par Led Zep III.
Le style hard rock est beaucoup plus présent, le blues moins. C’est d’ailleurs avec Black Dog et Rock And Roll que l’album démarre, mettant progressivement le blues à l’arrière plan. La dynamique de ces deux chansons est abruptement calmée par la géniale composition The Battle of Evermore, sorte d’introduction à celle que tout le monde attend à l’écoute de l’album. Tout comme pour Ramble On, Misty Mountain Hop et Bron-Y-Aur Stomp, cette chanson est inspirée par l’univers du Seigneur des Anneaux et du Hobbit de Tolkien. Fait marquant pour Led Zep, The Battle of Evermore est l’une – sinon la seule – chanson avec une invitée au chant : Sandy Denny. La pochette lui fait d’ailleurs honneur avec la création d’un symbole graphique juste pour elle.
Led Zeppelin IV est aussi important pour le groupe pour l’arrivée de la symbolique visuelle au travers de quatre logos représentant chacun un membre du groupe. Plant, Page, Bonham et Jones inventent eux-mêmes leurs propres symboles qu’ils ne quitteront plus.
Album de la consécration, Led Zep IV c’est avant tout Starway To Heaven. De l’introduction à la note finale, cette chanson donne systématiquement la chair de poule à l’auteur de ce papier… Pourtant cette chanson n’a rien de strictement original dans sa composition et son orchestration. L’apport de la flûte à bec en introduction joue énormément dans la construction de la douceur du démarrage vers la force de la fin. La chanson est aussi connu pour l’usage de la fameuse guitare à double manche (Gibson EDS-1275). Le coup de génie du groupe pour ce titre vient surtout de la progression émotionnelle recherchée dans la construction du titre. La voix de Robert Plant est posée et mélancolique jusqu’à ce magnifique solo de guitare qui agit tel un catalyseur et déclenche une vague d’émotion libératrice ressentie sur le chant de Plant. Les 8 minutes passent si vite que l’on se laisse surprendre par le fait qu’il faille changer de face (oui, l’écoute sur vinyle marque physiquement une vraie pause vers la face B).
Misty Mountain Hop a déjà été évoqué pour ses influences venues de la littérature (The Hobbit). Four Sticks accroche l’oreille pour sa rythmique de batterie inhabituelle et son synthé particulièrement « perché » dans le style. Puis Going to California calme de nouveau le jeu en se posant comme très jolie une balade folk. Tout comme Thank You de Led Zep II, Plant trouve une belle justesse lorsqu’il écrit sur sa vie et ses émotions propres.
Paradoxalement, l’album se termine sur une reprise blues de When the Levee Breaks (Kansas Joe McCoy and Memphis Minnie). Elle est, avec Starway To Heaven, l’autre titre marquant de l’album. La batterie est remarquable, et le riff de guitare créé dans cette reprise par Page, superbe. C’est aussi le mixage de ce titre qui surprend : réverbération et écho donne l’impression d’un tempo plus lent presque planant.
Analyse de l’album Houses of the Holy
Continuant sa mutation perpétuelle, Led Zeppelin engage avec Houses of the Holy un virage très rock n roll et électrisant. Le son est plus clair, les aigus dominants. C’est d’ailleurs flagrant dès The Song Remains the Same. Morceau rock par excellence, on entend même plusieurs guitares en même temps, enregistrées séparément par Jimmy Page.
S’ensuit une pure balade inspirée par une remarque de George Harrison des Beatles au batteur Bonham. Le Mellotron est aussi utilisé dans The Rain Song pour un effet mélancolique. Ce n’est pas la plus belle réussite du groupe. Over the Hills and Far Away est plus intéressante car du plus pur style Led Zep rappelant le thème principale de Bron-Y-Aur Stomp : plusieurs guitares, synthé, batterie de rythme atypique. Le mélange folk et rock est des plus plaisant à écouter, surtout la première fois.
Houses of the Holy est un grand mix de plusieurs styles, bien au delà de la folk musique : funk, reggae, rock psychédélique sont brassés savamment. C’est peut-être pour ça que l’album est si mythique. Le titre The Grunge est l’illustration de l’inspiration funk. James Brown a du apprécier le clin d’œil malicieux sinon légèrement moqueur du genre. Du même acabit, la chanson D’yer Mak’er de la face B est un très beau crossover entre reggae et rock. L’Histoire rend justice à ces deux titres alors qu’à la sortie de l’ablum, ils furent décriés par la critique et les fans.
Dancing Days, No Quarter et The Ocean quant à elles s’imposent comme le son rock un peu fou et parfois psychédélique de Led Zeppelin. Le groupe s’amuse de sonorités qu’elles soient produites par les guitares, les synthés ou la voix.
Pas mal !
J’aime bien l’analyse qui est assez différente de ce que je vois sur le net.
Pour info « la batterie au sonorités intéressantes » c’est le tabla, instrument indien.