Test de l’ampli connecté Cabasse Abyss

Cabasse Abyss

Après son annonce au Paris Audio Vidéo Show 2022, nous avons eu la chance de tester le nouvel (et premier !) amplificateur stéréo connecté de Cabasse, l’Abyss. Look simple mais très prometteur sur le papier, c’est le moment de voir ce qu’il donne en direct. Nous allons évaluer les performances de l’Abyss en termes de rendu sonore (forcément), de connectivité, de convivialité et de fonctionnalités.

Présentation et fonctionnalités du Cabasse Abyss

De plus en plus populaires, les amplificateurs connectés commencent à se faire une belle place dans nos salons. Et nous sommes heureux de voir que les bretons de Cabasse se lancent dans l’arène ! Avec l’Abyss, il est possible de diffuser de la musique en streaming depuis des plateformes comme Qobuz, Spotify ou Apple Music.

Design du Cabasse Abyss

Bon, allons-y tout de go : oui, le Cabasse Abyss est magnifique. Très compact avec moins de 25cm de côté pour moins de 10 de hauteur, il est d’une sobriété tout à fait remarquable. Il s’intègre sans soucis dans un intérieur, et l’écran frontal est d’excellente facture pour contrôler l’amplificateur. En lecture, ce dernier vous présentera la jaquette de ce qui est joué (et sur quelle source). Il sera alors possible par l’écran tactile de mettre en pause, passer à la piste précédente / suivante, ajouter le morceau en favori… et évidemment contrôler le volume.

Cabasse Abyss en trois quart

Un amplificateur complet

L’Abyss est un amplificateur de classe D (à commutation numérique) sur deux canaux. Il délivre 2×120 watts en 8 ohms et 2×215 watts en 4 ohms, de quoi alimenter même les enceintes les plus gourmandes. Si sa connectique physique est limitée, elle n’en est pas moins efficiente ! Deux borniers et une sortie pour un caisson de basse (logique), 2 entrées RCA pour des lecteurs tiers, une entrée optique, une prise Ethernet pour ceux qui refusent le wifi ou bluetooth et une prise HDMI eARC pour brancher votre TV. Une sortie casque est également présente en façade. Au niveau sans fil, l’Abyss est évidemment connectable en bluetooth, wifi et possède les services. L’ampli est également compatible AirPlay 2 pour ceux qui préfèrent passer par ce format.

Connecteurs Cabasse Abyss

Un concentré de technologies

Dans les 3,5 kg du Cabasse Abyss se niche un concentré de technologies. Beaucoup ont déjà été mentionnées dans ces lignes, car elles équipent l’ensemble de la gamme Pearl de Cabasse. On peut déjà néanmoins rappeler que l’on peut paramétrer notre position d’écoute dans la pièce (par l’application Cabasse). La mise en place de la technologie DEAP (Deep Enhancement of Acoustical Performance) permet d’optimiser au mieux le couple ampli / enceintes. Cette fonctionnalité est évidemment optimale avec les enceintes maison, et notamment les Minorca MC40, Murano, Java MC40 et Murano Alto. Mais nous y reviendrons à l’écoute.

Une application perfectible

Tout comme la gamme Pearl, l’Abyss se pilote à l’aide de l’application Cabasse. C’est par son intermédiaire que vous pourrez connecter notamment vos services audio favoris (Qobuz, Deezer, Spotify, Tidal, Napster, radios internet…).

Néanmoins, on peut dire que cette application nous aura donné un peu de fil à retordre. Si elle s’améliore continuellement (nous en parlions déjà lors du test de l’Akoya), on ressent toujours une frustration quand elle va mettre du temps à afficher vos services de streaming et quand on aura cliqué sans faire attention sur “mute” ! On passera donc plus aisément une fois de plus en direct par un protocole AirPlay 2, ce qui est dommage car on limite d’office le streaming en qualité CD.

En revanche, on apprécie énormément les systèmes de calibrage au niveau de l’app pour optimiser le son de notre système en fonction de la localisation des enceintes et de la position d’écoute. Si cette notion d’environnement était déjà clé à l’époque de Georges Cabasse, on retrouve totalement ici sa philosophie : point d’écoute de qualité si l’on ne prends pas en compte son environnement !

Test du Cabasse Abyss sur nos playlist

Cabasse Abyss avec des Murano Alto
Ceci n’était pas notre setup, mais il doit envoyer du rêve

Le Cabasse Abyss peut être acheté couplé avec une paire d’enceintes du fabriquant Breton. Dans notre exemplaire de test, nous l’avons reçu avec une paire de Cabasse MC40 Minorca. Le kit coûte moins de 2000€ et c’est sur cette base que nous testerons d’abord l’Abyss.

Nous testerons ensuite l’Abyss avec nos (mythiques) Caravelle des années 80… Tout simplement car on bave d’envie de pouvoir avoir un système 100% Cabasse sous les mains parbleu !

Test du Cabasse Abyss avec les Cabasse Minorca MC40

Justin Hurwitz – La La Land – City of Stars : Retour sur ce classique du film La La Land pour démarrer. On est déjà directement bluffé par la qualité des voix et la finesse du piano. La chaleur du rendu est parfaite, et on ne peut s’empêcher de sourire lorsque le couple Emma Stone / Ryan Gosling rient au milieu d’un couplet.

Toto – Toto IV – Africa : A nouveau, on ne peut qu’être bluffé par la qualité des medium et des voix portées par l’ensemble Cabasse. La spacialisation et l’ouverture est bonne, néanmoins on constate que le tout manque d’amplitude et d’ambition, notamment au niveau des refrains.

The Weeknd – After Hours – Blinding Lights : Sur un morceau très pop mais avec une belle complexité en arrière plan comme Blinding Lights, les Minorca avec l’Abyss font des merveilles. Le côté très neutre pourrait être critiqué par certains. Mais ici on adore ce rendu très net et malgré tout sans violence.

Pink Floyd – P.U.L.S.E – Comfortably Numb : THE test ultime pour votre serviteur. Le manque d’ambition et d’amplitude ressenti sur Toto se fait ici ressentir dès les premières notes du morceau. C’est précis, c’est clair, c’est détaillé, mais même en poussant le son, on ne se sent pas transporté par la puissance du morceau.

Globalement, pour sonoriser une pièce d’écoute de 17-18m2, on était à 30-35% de la puissance de l’Abyss avec les Minorca MC40. Le couple est excellent pour les amateurs de son très détaillé avec une belle emphase sur les medium et les voix. Les MC40 délivrent une belle puissance et une rondeur qui sied parfaitement à la neutralité de l’Abyss. Néanmoins, on ressent comme un manque d’amplitude, certainement dû au format des Minorca qui, bien que remarquables, restent des enceintes bibliothèques.

C’est pour cela que l’on va sortir l’artillerie lourde et faire ce qui nous chatouille depuis le début… brancher l’Abyss de Cabasse de 2022 sur les Caravelle M1 de 1985…

Test du Cabasse Abyss avec les Cabasse Caravelle M1 (1985)

Pour être parfaitement honnête, on sait que les Caravelle M1 ont un défaut : un son très froid et manquant un peu de profondeur. Cabasse le savait et avait vendu à l’époque un filtre spécifique pour adapter le grave des enceintes à la pièce d’écoute. Malheureusement, ce filtre est très difficilement trouvable aujourd’hui. Donc pour compenser le froid des Caravelle, nous allons leur adjoindre un caisson de basse. En l’occurence ici le Yamaha SW300 qui, à mon sens, s’accorde parfaitement à nos belles “mamies” Cabasse.

Max Richter – Vivaldi’s Four Seasons – Winter 1 : On démarre avec du lourd sur la version de l’hiver de Vivaldi revu par Max Richter. Et ne faisons pas durer le suspense, le plaisir est là. La finesse et la précision de l’enregistrement sont là. On ressent chaque instrument, les notes sont parfaitement découpées et liées. Par rapport à mon setup habituel (avec un ampli Yamaha sur les mêmes enceintes), le son est plus froid, plus analytique. Mais c’est aussi clairement la coloration Cabasse qui se retrouve ici sur – presque – l’ensemble de la chaîne. Plus aucun soucis de projection sonore et d’amplitude avec les Caravelle, le son est entier et occupe parfaitement l’espace.

Lady Gaga & Bradley Cooper – A Star is Born – Shallow : Dès les premières notes, on est accroché. La guitare est brillante, scintille parfaitement. Les voix de Bradley Cooper et Lady Gaga sont retranscrites avec une précision remarquable. On est accroché au duo pendant la montée en puissance. La dynamique est là, l’amplitude également. On ressent l’augmentation de l’intensité du morceau à chaque instant. Vibrant.

Sia – 1000 forms of Fear – Chandelier : Mettons quelque chose d’un peu plus pop, poussant un peu plus en dehors du terrain de jeu medium de l’Abyss. Et bien le résultat est encore là. Les basses sont claires, bien qu’un peu en retrait. L’explosivité et la dynamique sont là, les détails en arrière plan également.

Slipknot – All Hope is Gone – Snuff : Je ne pouvais pas résister d’aller pousser l’Abyss sur certainement une des plus belles chansons de Slipknot, portée par la voix torturée de Corey Taylor. Et encore une fois, le plaisir est immense. On ressent chaque évolution de la voix du chanteur de Slipknot, sans perdre en intensité. La guitare est claire, les basses prenantes aux tripes. Le finale est d’une grande intensité… Que dire de plus ? C’est un vrai plaisir.

Cabasse_Caravelle_face

En conclusion de ce test du Cabasse Abyss

Comment conclure ce test du Cabasse Abyss ? Peut-être en 3 parties.

D’une part, l’ampli est musicalement très réussi. Il reprends la coloration sonore très neutre et analytique que l’on attends de Cabasse. Il mettra superbement en avant les instrumentations et poussera les voix avec une intensité remarquable. Sa connectique est idéale pour un petit setup stéréo. Dommage que l’application Cabasse sur iOS mérite encore quelques peaufinages et présente quelques bugs, cela nuit à la qualité de l’ampli.

Cabasse Abyss de face

Couplé avec les Minorca MC40, le Cabasse Abyss propose un système stéréo complet sous la barre des 2000€ qui est superbe pour profiter de ses enregistrements avec la touche du fabriquant de Plouzané. C’est un plaisir que de dérouler ses playlists sur ce kit qui satisfera pleinement les petits budgets et/ou les installations secondaires.

Enfin, pour les amoureux de la marque, c’est aussi le plaisir de retrouver un ampli de la maison sur nos “vieilles” enceintes iconiques. Et là, que dire ? Le plaisir est complet. La chaîne est fluide, la coloration cohérente sur l’ensemble du système et transmet à l’amateur du son Cabasse des émotions rares. Quel plaisir d’être porté par l’orchestre de Max Richter ou par la voix de Lady Gaga. On en redemande encore et encore !

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