13 novembre 2007, les joueurs d’Amérique du nord découvrent Assassin’s Creed, l’un des nouveaux porte-étendards de la septième génération de consoles. Ce premier opus se distingue d’emblée par sa singularité et sa forte identité : des open worlds, la possibilité de se déplacer de façon jouissive grâce aux techniques de « parkour », des décors Hollywoodiens essayant de retranscrire l’ambiance des époques visitées, tout en les romançant. Assassin’s Creed devient, d’épisode en épisode, un produit incontournable dans l’industrie vidéoludique, avec ses cycles, ses enrichissements de gameplay et ses stagnations. Présente encore aujourd’hui avec Assassin’s Creed Syndicate, nous verrons comment cette saga est devenue une institution culturelle avec presque 78 millions de jeux vendus.
Assassin’s Creed : une plongée dans l’Histoire
Dans Assassin’s Creed, le joueur incarne Desmond Miles qui se réveille emprisonné dans les locaux de la multinationale Abstergo. On lui demande alors d’entrer dans l’Animus, une machine permettant d’accéder aux souvenirs de ses ancêtres, pour localiser de dangereuses reliques perdues au cours de l’Histoire. Ces souvenirs emmènent le joueur au cœur de la troisième croisade. Al-Mualim, chef de la confrérie des assassins, envoie notre héros de l’époque, Altaïr, tuer divers Templiers à travers une Terre Sainte ravagée par la guerre et la maladie.
Ce premier épisode reprend des mécaniques de la trilogie Prince Of Persia (Les sables du temps, L’âme du guerrier, Les deux royaumes), achevée en 2005. Parmi ces emprunts on retrouve : un environnement oriental, des combats sous forme de duels (attaque, contre-attaque, défense,), un gameplay acrobatique (avec un mode « course libre » qui permet au personnage de courir en grimpant sur les éléments du décor) et un level-design naturellement calibré pour l’escalade. Ce galop d’essai, sorti sur Xbox 360, PS3 et PC, connut un succès inattendu : 11 millions d’exemplaires, toutes plateformes confondues.
L’histoire continue en s’améliorant !
Fort de cette première réussite, Ubisoft sort Assassin’s Creed II en novembre 2009 sur PS3 et Xbox 360. Si la recette reste globalement la même, des nouveautés de gameplay apparaissent (contre-attaques facilitées, double lame secrète, fléchettes empoisonnées, personnage sachant nager…). Très charismatique, Ezio Auditore da Firenze évolue en Italie, en pleine Renaissance. Parti venger sa famille assassinée, il finit par devenir un membre éminent de la confrérie. Sur sa route il croisera de grands noms tels que Léonard de Vinci, Nicolas Machiavel, Laurent de Médicis ou Rodrigo Borgia.
Cet opus privilégie l’aventure à une simple succession de quêtes, on suit le personnage pendant vingt ans de sa vie. En parallèle, Desmond assimile différentes techniques d’assassin grâce à l’Animus. Avec ses nombreuses villes, ses environnements détaillés, ses ennemis mémorables et ses romances, cet épisode est très populaire. Il enregistre des ventes similaires à son prédécesseur.
Ezio tient aussi le rôle principal de deux autres jeux : Assassin’s Creed Brotherhood et Revelations. Dans le premier, on le retrouve fatigué mais au sommet de son art dans son combat contre les Borgia, désormais à la tête du Vatican. Il faudra reconquérir Rome, quartier par quartier, diriger et agrandir la confrérie, le tout en plein conflit contre le royaume de France. Pouvoir recruter et entraîner des assassins pour vous épauler est l’atout principal de ce jeu. Brotherhood inclut, pour la première fois dans la série, un mode multijoueur permettant entre autres, de lancer des sessions d’assassinat, de capture de drapeau ou de poule-renard-vipère (chacun ayant une cible et un poursuivant).
Revelations : peu de nouveautés
Revelations prend place des années après les deux précédents opus. On retrouve un Ezio âgé, qui après une vie à diriger la confrérie, part en quête de réponses spirituelles à Constantinople, sur les traces d’Altaïr qui fait ici son grand retour. Vous pourrez le contrôler dans plusieurs périodes de sa vie et en apprendre plus sur son parcours et son ascension à la tête de la confrérie des assassins. Peu de nouveautés de gameplay sont mises en avant hormis un crochet servant de tyrolienne. Le mode multijoueur s’étoffe un peu avec plus d’options de personnalisation et des modes de jeu supplémentaires.
Revelations est le dernier jeu d’Ezio, qui tire sa révérence avec classe. Malgré une baisse, les deux jeux s’en sortent bien avec 7 millions de ventes pour Brotherhood et 9 millions pour Revelations.
L’apogée américaine du titre
Dernier volet des aventures de Desmond, Assassin’s Creed III nous fait découvrir les Kenway, une famille partie pour le nouveau monde qui jouera un rôle important dans la guerre entre assassins et templiers. Cet épisode nous plonge en pleine révolution américaine. Ratonhnakéton, alias Connor Kenway, est un jeune indien Mohawk, fils d’Haytham Kenway (lui aussi jouable). Rejoignant les rangs de la confrérie, il lutte pour faire régner la paix et vaincre les templiers dont son père est le leader. Connor sait chasser, grimper aux arbres et son arsenal comprend un tomahawk et un arc. Cet opus introduit les batailles navales qui seront un élément très apprécié des joueurs.
Assassin’s Creed III marque l’apogée de la série en termes de ventes avec plus de 12 millions de jeux commercialisés (à noter que celui-cibénéficie d’une sortie Wii U, ce qui n’était pas le cas des précédents volets. Cependant, avec moins de 500 000 copies sur cette plateforme, on ne peut pas dire qu’elle soit à l’origine d’un tel succès).
Un opus secondaire Assassin’s Creed III : Liberation, permet d’incarner une femme pour la première fois dans cette licence. L’histoire se déroule en Nouvelle-Orléans, à la même époque que l’épisode principal. Aveline De Grandpré, fille d’un notable français et d’une esclave africaine, lutte contre les templiers et tente de mettre fin à la domination espagnole dans la région. L’arsenal de l’assassine se veut cohérent avec les décors de la Nouvelle-Orléans (sarbacane, machette, fouet) et ses origines sociales multiples lui permettent de revêtir plusieurs tenues pour s’infiltrer dans des lieux différents. Il est ainsi possible d’endosser le rôle d’une bourgeoise, d’une esclave, ou plus classiquement, celui d’un membre de la confrérie. Ces travestissements change la maniabilité du personnage, ses compétences et la façon dont elle est perçue.
Sorti le même jour qu’Assassin’s Creed III, mais uniquement sur PS Vita, cet épisode a ensuite eu le droit à des portages sur PS3, Xbox 360 et PC. Avec un peu moins d’1,5 millions d’exemplaires vendus sur PS Vita, Liberation est un succès parmi les jeux secondaires de la licence. C’est aussi l’une des meilleures ventes de la console.
Les Kenway sont également présents dans Assassin’s Creed IV Black Flag. On y retrace le parcours d’Edouard Kenway, un pirate assassin, père d’Haytham. Les batailles navales deviennent centrales (c’est le moins qu’on puisse demander à un pirate) et sont encore une fois acclamées pour leurs qualités. On peut cependant regretter leur absence de multijoueur. Black Flag s’écoule à 11 millions d’exemplaires mais compte, en plus des plateformes habituelles, une sortie sur Ps4 et Xbox One.
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