Les Arts Ludiques nous ont habitué à de belles introspections dans le monde du cinéma d’animation. Après les géants de chez Pixar, Ghibli et Aardman, c’est au tour des artistes du studio Blue Sky d’être à l’honneur dans ces locaux. Un nom peut-être moins célèbre que ses prédécesseurs, mais il suffit d’un seul mot pour mesurer l’influence de ce studio sur l’entretien de nos zygomatiques. Et ce mot, c’est Scrat.
Bien sûr, même si L’Âge de Glace est leur plus gros succès, l’activité de Blue Sky Studio ne se limite pas à la saga préhistorique : on lui doit notamment d’autres long-métrages, à savoir Robots, Horton, Rio, Epic ou encore Snoopy et les peanuts, et quelques courts-métrages tels que Bunny, lauréat de l’oscar du meilleur court-métrage en 1998.
L’Art de Blue Sky Studio, une exposition essentielle pour tous les passionnés d’animation
Encore une fois et pour notre plus grand plaisir, cette exposition est une réussite. On a de quoi s’extasier pendant des heures devant les centaines de dessins, croquis, concept arts, recherches, character designs, soryboards, illustrations, œuvres créées par des dizaines d’artistes tous plus talentueux les uns que les autres, pour plusieurs d’entre eux issus du monde de l’illustration, à l’instar de Peter De Sève, créateur du célèbre écureuil à dents de sabre et auteur de nombreuses couvertures du New Yorker.
Mais la visite ne se limite pas à quelques centaines de dessins. Le parcours est ponctué de vidéos explicatives sur le fonctionnement d’une production cinématographique animée et sur les processus de création. Des informations passionnantes délivrées par des passionnés. C’est une exposition complète et généreuse qui n’hésite pas, par exemple, à faire des détours par la philosophie pour analyser le succès universel de Scrat, dans le texte agrémentant la projection de l’un des court-métrages mettant en vedette le personnage.
On est constamment tiraillé entre l’envie de rester à se délecter d’un dessin et le besoin de tout voir de manière boulimique (surtout quand on est étudiante dans le secteur !). Forcément, on y passe plus de temps que prévu et il s’agit sûrement là du principal inconvénient de cette exposition ; la scénographie regroupe les œuvres par thème et les enchaîne sans qu’il n’y ait réellement de logique évidente, ce qui empêche de mesurer ce qu’il reste à voir. Mais enfin s’il n’y a que ça, allez-y, foncez ! L’exposition regorge de pépites et donne un aperçu foisonnant du fonctionnement du studio, qui n’a, artistiquement, pas grand chose à envier à ses prédécesseurs aux Arts Ludiques.